La lincomycine est un antibiotique de la famille des Lincosamides.
Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :
S ≤ 2 mg/l et R > 8 mg/l
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :
Catégories | Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes) |
ESPÈCES SENSIBLES Aérobies à Gram positif | |
Corynebacterium diphthehae | |
Enterococcus faecium | 50 - 70 % |
Erysipelothrix | |
Staphylococcus méti-S | |
Staphylococcus méti-R * | 70 - 80 % |
Streptococcus B | |
Streptococcus non groupable | 30 - 40 % |
Streptococcus pneumoniae | 35 - 70 % |
Streptococcus pyogenes | 16-31 % |
Aérobies à Gram négatif | |
Campylobacter | |
Anaérobies | |
Actinomyces | |
Bacteroides | 5 - 30 % |
Capnocytophaga | |
Clostridium (autres que perfringens et difficile) | 25 - 35 % |
Clostridium perfringens | |
Eubacterium | |
Fusobacterium | |
Gardnerella vaginalis | |
Mobiluncus | |
Peptostreptococcus | 20 - 30 % |
Porphyromonas | |
Prevotella | |
Propionibacterium acnes | 5-15% |
Veillonella | |
Autres | |
Chlamydia trachomatis | |
Leptospires | |
Mycoplasma hominis | |
Mycoplasma pneumoniae | |
Catégories |
ESPÈCES RÉSISTANTES Aérobies à Gram positif Corynebacterium jeikeium Entérocoques (autres que Enterococcus faecium) Listeria Nocardia asteroïdes Rhodococcus equi Aérobies à Gram négatif Bacilles à Gram négatif non fermentaires (Acinetobacter, Pseudomonas,...) Branhamella catarrhalis Entérobactéries Haemophilus Legionella Neisseria Pasteurella Anaérobies Clostridium difficile Autres Mycobactéries Ureaplasma urealyticum |
* La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier.
Pharmacocinétique - LINCOMYCINE - voie orale
Absorption
La lincomycine administrée per os est rapidement absorbée.
L'administration concomitante de nourriture conduit à une absorption plus lente et à un pic de concentration plasmatique réduit.
Après administration de 500 mg par voie orale, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de quatre heures. Elle varie entre 2,0 et 7,0 mcg/ml.
Après administration par voie intramusculaire de 600 mg de lincomycine, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de une à deux heures. Elle varie entre 8,0 et 18,0 mcg/ml.
Distribution
La lincomycine se distribue largement dans tout l'organisme, sans, semble-t-il, se concentrer dans un organe particulier.
La demi-vie est comprise entre quatre et six heures en moyenne.
La liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 70 %.
Le taux dans le L.C.R. est faible
La lincomycine passe la barrière placentaire.
Passage dans le lait maternel: la lincomycine est retrouvée dans le lait maternel à des concentrations de 0,5 à 2,4 mcg/ml.
La diffusion dans l'os est excellente.
Biotransformation
Le métabolisme de la lincomycine se situe au niveau du foie.
Élimination
La lincomycine est excrétée par les urines et la bile, et est retrouvée dans les fécès.
L'excrétion biliaire est très importante, et les concentrations obtenues sont deux à six fois plus importantes que la concentration sanguine.
Elles diminuent en cas d'insuffisance hépatique.
L'excrétion urinaire varie selon le mode d'administration:
1 à 31 % après dose orale unique de 500 mg (moyenne 4 %),
1,8 à 24,8 % après dose I.M. unique de 600 mg (moyenne 17,3 %),
4,9 à 20,3 % après perfusion de 600 mg en 2 heures (moyenne 13,8 % ).
L'élimination dans les fécès est de 40 % de la dose ingérée, et seulement de 4 à 14 % d'une dose administrée par voie parentérale.
Pharmacocinétique - LINCOMYCINE - usage parentéral
Absorption
Après administration par voie intramusculaire de 600 mg de lincomycine, la concentration sérique maximale est obtenue au bout de une à deux heures. Elle varie entre 8,0 et 18,0 mcg/ml.
Distribution
La demi-vie est comprise entre 4 et 6 heures en moyenne.
La lincomycine se distribue largement dans tout l'organisme, sans, semble-t-il, se concentrer dans un organe particulier.
La liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 70 %.
Le taux dans le L.C.R. est faible:
La lincomycine passe la barrière placentaire.
Passage dans le lait maternel: la lincomycine est retrouvée dans le lait maternel à des concentrations de 0,5 à 2,4 mcg/ml.
La diffusion dans l'os est excellente.
Biotransformation
Le métabolisme de la lincomycine se situe dans le foie.
Élimination
La lincomycine est excrétée par les urines et la bile, et est retrouvée dans les fécès.
L'excrétion biliaire est très importante, et les concentrations obtenues sont deux à six fois plus importantes que la concentration sanguine. Elles diminuent en cas d'insuffisance hépatique.
L'excrétion urinaire varie selon le mode d'administration:
1,8 à 24,8 % après dose I. M. unique de 600 mg (moyenne 17,3 %)
4,9 à 20,3 % après perfusion de 600 mg en 2 h. (moyenne 13,8 %)
L'élimination dans les fécès est de 4 à 14 % d'une dose administrée par voie parentérale.
VOIE ORALE
Afin d'obtenir une absorption optimale, il est conseillé de ne rien faire ingérer, excepté de l'eau, pendant une période de une à deux heures avant et après l'administration:
Adultes: 1,5 g à 2 g/24 heures,
Enfants: 30 à 60 mg/kg/24 heures.
Dosage - LINCOMYCINE - usage parentéral
Solution injectable
Voie intramusculaire
Adultes: 600 à 1800 mg/24 h
Enfants de plus de 30 jours:10 à 20 mg/kg/24h
Perfusion intraveineuse
NE PAS INJECTER PAR VOIE INTRAVEINEUSE DIRECTE.
chez l'adulte: 600 mg (2 ml) 2 à 3 fois par 24 h, dans une perfusion lente de solution isotonique de glucose ou de chlorure de sodium, en suivant les modalités d'administration définies ci-dessous:
Cette posologie peut être augmentée en fonction de la nature et de la gravité de l'infection.
chez l'enfant de plus de 30 jours: en fonction de la nature et de la gravité de l'infection: 10 à 20 mg/kg et par 24 h. La dose totale journalière sera fractionnée en 2 ou 3 administrations, en perfusion lente dans une solution isotonique de glucose ou de chlorure de sodium.
Mode d'administration
Pour l'administration en perfusion intraveineuse, les proportions à respecter sont les suivantes:
Dose minimum | Volume de diluant minimum | Temps de perfusion |
600 mg | 100 ml | 1 heure |
1g | 100 ml | 1 heure |
2g | 200 ml | 2 heures |
3g | 300 ml | 3 heures |
4g | 400 ml | 4 heures |
Indications - LINCOMYCINE - usage systémique
Elles procèdent de l'activité antibactérienne et des caractéristiques pharmacocinétiques de la lincomycine. Elles tiennent compte à la fois des études cliniques auxquelles a donné lieu le médicament et de sa place dans l'éventail des produits antibactériens actuellement disponibles.
O.R.L.,
bronchopulmonaires,
stomatologiques,
cutanées,
génitales,
ostéoarticulaires,
abdominales post-chirurgicales,
septicémiques.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.
Les infections méningées, même à germes sensibles, ne sont pas une indication, en raison d'une diffusion insuffisante de cet antibiotique dans le L.C.R.
En cas de surdosage, des réactions gastro-intestinales peuvent apparaître, incluant douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées. De plus, des cas légers et transitoires de fatigue, vertige, étourdissement, hypotension, dyspnée, paresthésie périorale, somnolence, démangeaison ont également été rapportés.
Il n'existe pas d'antidote connu. Le traitement doit être symptomatique et adapté.
L'hémodialyse et la dialyse péritonéale ne sont pas efficaces pour éliminer la lincomycine du sérum.
Grossesse
Il est préférable, par mesure de précaution, de ne pas utiliser la lincomycine au cours de la grossesse. En effet, bien que les données cliniques soient rassurantes, elles sont en un nombre limité et les données animales sont insuffisantes.
L'alcool benzylique peut traverser la barrière placentaire .
Allaitement
Compte tenu du profil de tolérance de ce médicament, l'allaitement est contre-indiqué en cas de traitement par ce médicament
Associations contre-indiquées :
+ Erythromycine
Ne pas associer à l'érythromycine pour éviter un antagonisme possible.
Association faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Curares
Potentialisation des curares lorsque l'antibiotique est administré par voie parentérale avant, pendant ou après l'agent curarisant. Surveiller le degré de curarisation en fin d'anesthésie.
Associations à prendre en compte :
INTERACTION AVEC LES EXAMENS PARACLINIQUES
La lincomycine peut interférer sur le dosage des phosphatases alcalines de sérum.
Les valeurs obtenues sont alors faussement élevées.
Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR
De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées: il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.