Absorption
Le lisuride est rapidement et complètement absorbé par voie orale. Toutefois, sa biodisponibilité absolue est faible (10 à 22 %) en raison d'un fort effet de premier passage hépatique avec de grandes variations interindividuelles qui imposent une adaptation progressive et personnalisée de la posologie. Le maximum de concentration plasmatique est atteint en 80 ± 60 minutes.
Distribution
Le pourcentage de liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 66 % et est indépendant de la concentration sur une large échelle de doses. Le volume de distribution est de l'ordre de 2.5 l/kg.
Biotransformation
Le lisuride est fortement métabolisé. Le nombre de métabolites est extrêmement élevé en raison de la multiplicité des voies de dégradations.
Élimination
Après absorption par voie orale, la demi-vie terminale d'élimination (T1/2 β) est de l'ordre de 2 à 3 heures, tandis que les métabolites (inactifs) sont éliminés à parts égales par les voies biliaires et rénales avec une demi-vie d'élimination de 10 heures. La clairance de lisuride est de l'ordre de 0.8 l/min. Il n'a pas été noté d'influence du sexe et de l'âge sur le métabolisme et l'élimination.
En début de traitement et lors des traitements courts (Inhibition de la lactation) :
Des troubles digestifs (nausées, vomissements, céphalées) peuvent survenir. La survenue d'une hypotension orthostatique est possible. A titre exceptionnel, un collapsus cardio-vasculaire peut survenir.
Des cas d'infarctus du myocarde, d'hypertension artérielle, ou des troubles psychiques (confusion, hallucinations, délire, excitation psychomotrice) ont été exceptionnellement rapportés dans le post partum.
Des cas de convulsions ou d'accidents vasculaires cérébraux ont été exceptionnellement observés dans le post partum chez des femmes traitées par cette classe de médicament, nécessitant l'arrêt du traitement.
Ont été également signalés : somnolence, baisse de la vigilance, vertiges, sécheresse de la bouche, constipation, réactions cutanées ou muqueuses de type allergique et dèmes des membres inférieurs.
Lors des traitements prolongés (Hyperprolactinémie) :
- Troubles psychiques : des confusions, hallucinations, délires, excitations psychomotrices peuvent être observés, plus particulièrement aux fortes posologies et essentiellement chez des patients présentant des antécédents psychiatriques .
- Affections cardiaques très rares : des péricardites et épanchements péricardiques ont été rapportés.
Chez les patients traités par des dérivés de l'ergot de seigle, des cas de valvulopathie cardiaque (y compris avec régurgitation) ont été signalés.
- Affections pulmonaires : L'apparition d'une fibrose pleuro pulmonaire ou rétro péritonéale a été observée dans des cas isolés. La survenue d'une dyspnée, d'une toux, d'une augmentation de la créatininémie au cours du traitement doit entraîner une démarche diagnostique et, les cas échéant l'arrêt du traitement.
- Troubles du contrôle des impulsions : Le jeu pathologique, l'augmentation de la libido, l'hypersexualité, les dépenses ou achats compulsifs, la consommation excessive de nourriture (binge eating) et l'alimentation compulsive, sont des troubles qui peuvent survenir chez des patients traités avec des agonistes dopaminergiques, dont le lisuride .
Mises en garde spéciales
Une somnolence a été rapportée lors du traitement par lisuride et de cas d'accès de sommeil d'apparition soudaine lors du traitement par agonistes dopaminergiques particulièrement chez les patients atteints de maladie de Parkinson. Les patients doivent être informés de la possibilité de survenue de ces effets et ils doivent être avertis d'être prudents lors de la conduite automobile ou l'utilisation des machines pendant le traitement avec lisuride. Les patients ayant présenté une somnolence ou des accès de sommeil d'apparition soudaine ne doivent pas conduire de véhicules ou utiliser des machines. Une réduction des doses ou un arrêt du traitement peut être envisagé.
Avant une intervention chirurgicale (notamment neurochirurgicale), un bilan d'hémostase à la recherche d'une modification de l'agrégation plaquettaire s'impose. En cas de chirurgie programmée, il convient d'arrêter le traitement au moins une semaine avant l'intervention.
Les patients dont la fonction rénale est réduite, en particulier les dialysés, sont particulièrement sensibles aux agonistes dopaminergiques. Le traitement doit débuter chez ces patients avec des doses les plus faibles possible.
En l'absence de données expérimentales, la prudence s'impose chez les insuffisants hépatiques.
La tolérance au traitement peut être réduite par absorption simultanée d'alcool.
Troubles du contrôle des impulsions
Les patients doivent être surveillés de façon régulière à la recherche de l'apparition de troubles du contrôle des impulsions. Les patients et les soignants doivent être tenus informés que des troubles du contrôle des impulsions comportant le jeu pathologique, une augmentation de la libido, une hypersexualité, des dépenses ou des achats compulsifs, une consommation excessive de nourriture (binge eating) et une alimentation compulsive, peuvent survenir chez des patients traités avec des agonistes dopaminergiques, dont le lisuride. Une diminution de la dose ou un arrêt progressif doivent être envisagés si ces symptômes apparaissent.
Le lisuride est un dérivé de l'ergot de seigle. Après utilisation prolongée de dérivés de l'ergot de seigle, y compris du lisuride, des atteintes inflammatoires de nature fibrotique ont été signalées, avec des troubles graves de type pleurésie, épanchement pleural, fibrose pleurale, fibrose pulmonaire, péricardite, épanchement péricardique et fibrose rétropéritonéale. Ces événements étant d'installation insidieuse, le patient doit être suivi pendant toute la durée du traitement, en portant une attention particulière à la survenue des signes et symptômes suggérant une atteinte inflammatoire de nature fibrotique ou séreuse. Si une atteinte de type fibrotique est suspectée, le traitement doit être interrompu et le diagnostic confirmé par les tests appropriés tels que la mesure de la vitesse de sédimentation des érythrocytes, de la créatininémie et des examens d'imagerie diagnostique (radiographie thoracique, échocardiographie, par ex.).
En raison de la présence de lactose, ce médicament n'est pas recommandé en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase.
Période de lactation
Dans les post partum, AROLAC est déconseillé chez les femmes ayant des troubles psychiques sévères et/ou antécédents psychiatriques.
Dans les post partum, AROLAC est déconseillé chez les femmes présentant des facteurs de risque vasculaire ou une artériopathie périphérique. La plupart des incidents ou accidents cardiovasculaires observés sont survenus chez des patientes présentant des facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, tabagisme, obésité), une artériopathie périphérique, ou traitées de façon concomitante par des médicaments vasoconstricteurs, dont l'association est déconseillée.
Dans ces cas, il est conseillé au prescripteur de mettre en balance le bénéfice attendu et les risques encourus par la patiente
En début de traitement, une surveillance tensionnelle est recommandée. La prudence est recommandée chez les femmes récemment traitées ou traitées conjointement par des médicaments susceptibles d'élever ou d'abaisser la pression artérielle. La survenue d'une hypertension, de céphalées persistantes ou de tout autre signe neurologique impose l'arrêt du traitement.
Conséquences cliniques de l'hyperprolactinémie
La stérilité liée à une hyperprolactinémie peut être traitée par AROLAC. En revanche, si une grossesse n'est pas désirée, il est impératif de recourir à des méthodes contraceptives (à l'exclusion des stro progestatifs).
Si une grossesse survient, il est conseillé d'interrompre le traitement dès que le diagnostic de grossesse est positif.
Avant de traiter une hyperprolactinémie par AROLAC, il faudra tout d'abord en rechercher l'étiologie (médicamenteuse ou hypothyroïdie par exemple). Il faut également rechercher l'existence d'un adénome hypophysaire ou d'une lésion supra hypophysaire, éventuellement justiciables d'un traitement neurochirurgical. En cas de grossesse chez une patiente porteuse d'un adénome hypophysaire il faudra surveiller avec soin les signes témoignant d'une reprise de la croissance tumorale (céphalées intenses et persistantes ainsi que troubles visuels).