Le carbimazole est rapidement absorbé au niveau intestinal en 15 à 30 minutes. Seul son métabolite actif, le méthimazole, est identifié dans le sang.
La demi-vie sanguine varie de 4 à 12 heures selon les sujets. Cette variabilité semble plus liée à la variabilité individuelle qu'à l'état thyroïdien lui-même. Le volume de distribution est d'environ 40 litres.
L'excrétion est essentiellement urinaire 75 - 80 %.
7 % de méthimazole inchangé environ sont excrétés.
Le carbimazole se concentre dans la thyroïde rapidement après son administration.
Le carbimazole traverse le placenta et est excrété dans le lait.
Sauf mention contraire, la fréquence des effets indésirables n'est pas connue.
Toute augmentation du volume du goitre doit, en premier lieu, faire évoquer une hypothyroïdie par surdosage.
Les effets indésirables apparaissent généralement au cours des 8 premières semaines de traitement. Les réactions les plus fréquentes sont nausées, céphalées, arthralgies, troubles gastriques, éruptions cutanées et prurit. Ces réactions sont généralement limitées et ne nécessitent pas l'arrêt du traitement.
Affections hématologiques et du système lymphatique : Dépression médullaire incluant neutropénie, éosinophilie, leucopénie, agranulocytose ont été rapportés. Des décès consécutifs à une agranulocytose due au carbimazole ont été rapportés. De très rares cas d'anémie hémolytique et de rares cas de thrombopénie isolée et d'anémie aplasique ont été rapportés.
Affections du système nerveux : céphalées.
Affections vasculaires : saignement.
Affections gastro-intestinales : nausées, troubles gastriques modérés, agueusie.
Affections hépatobiliaires : des troubles hépatiques tels que anomalies des tests de la fonction hépatique, hépatite, hépatite cholestatique, jaunisse cholestatique et surtout jaunisse ont été rapportés. Dans ces cas, le traitement doit être stoppé.
Affections du système endocrinien : hypothyroïdies.
Affections de la peau et des tissus sous-cutanés : éruption cutanée, prurit, urticaire. Des cas de chutes de cheveux ont été rapportés.
Affections musculo-squelettiques et systémiques : des cas isolés de myopathie ont été rapportés. En cas de myalgie, les taux de créatinine phosphokinase doivent être mesurés.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration : fièvre, malaise.
Lésions, intoxications et complications liées aux procédures : ecchymoses.
Hypersensibilité et réactions allergiques : un angioedème et des réactions d'hypersensibilité généralisées telles que vascularite cutanée, effets hépatiques, pulmonaires et rénaux peuvent survenir.
Interactions avec d'autres médicaments
Peu de données sont disponibles à propos des interactions.
Les études relatives aux interactions n'ont pas été effectuées chez les patients pédiatriques.
Une attention toute particulière doit être portée lors de l'administration concomitante de médicaments susceptibles d'induire une agranulocytose.
Dans la mesure où Carbimazole est un antagoniste de la vitamine K, l'effet des anticoagulants pourrait être accentué . Par ailleurs, une surveillance supplémentaire du PT/INR doit être envisagée, en particulier avant les procédures chirurgicales.
Les traitements à base d'iode ou de fortes doses d'iode, administrés précédemment ou en concomitance, inhibent l'effet des thioamides thyréostatiques.
Les taux sériques de théophylline peuvent augmenter et la toxicité se développer si les patients souffrant d'hyperthyroïdie sont traités avec des antithyroïdiens sans réduction de la dose de théophylline.
L'administration concomitante de prednisolone et de carbimazole peut induire une clairance de la prednisolone.
Carbimazole peut inhiber le métabolisme de l'érythromycine, et ainsi réduire la clairance de l'érythromycine.
Les taux sériques digitaliques peuvent augmenter lorsque des patients atteints d'hyperthyroïdie avec une posologie stable de glucosides digitaliques deviennent euthyroïdiens. Une réduction des doses de glucosides digitaliques pourra s'avérer nécessaire.
L'hyperthyroïdie peut entraîner une augmentation de la clairance des bêtabloquants adrénergiques avec un rapport d'extraction élevé. Une réduction des doses des bêta-bloquants pourra s'avérer nécessaire lorsqu'un patient atteint d'hyperthyroïdie devient euthyroïdien.
Les études portant sur les interactions n'ont pas été effectuées chez les patients pédiatriques.
Interactions médicamenteuses avec les tests de laboratoire
Une hypoprothrombinémie et des saignements peuvent survenir. Dans ce cas, le temps de prothrombine devra être contrôlé lors du traitement avec le médicament, en particulier avant les procédures chirurgicales.
Mises en garde spéciales :
Des cas mortels d'agranulocytose dus au carbimazole ayant été rapportés et un traitement précoce de l'agranulocytose étant essentiel, il est important que les patients soient prévenus qu'en cas d'apparition de fièvre, d'angine, d'ulcères buccaux, d'ecchymoses, de saignements ou de malaise, ils doivent immédiatement stopper le traitement et consulter leur médecin. Une numération immédiate de l'hémogramme sera pratiquée, notamment en cas de signes cliniques d'infection.
En cas d'apparition de signes ou de symptômes d'atteinte hépatique (douleur du haut abdomen, anorexie, prurit généralisé), le traitement doit être stoppé et des tests de la fonction hépatique pratiqués.
Une interruption précoce du médicament augmente la possibilité d'une guérison complète.
Les patients incapables de suivre les recommandations ou qui ne peuvent être surveillés régulièrement ne doivent pas être traités par le carbimazole.
Des contrôles réguliers de l'hémogramme doivent être pratiqués chez les patients confus ou ayant des troubles mnésiques.
Des précautions doivent être prises en cas de goître intrathoracique, qui peut s'aggraver en début de traitement avec risque d'obstruction trachéale.
Il existe un risque d'allergie croisée entre carbimazole, thiamazole et propylthiouracile.
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patientes présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
Précautions d'emploi :
Ne pas administrer sans confirmation biologique de l'hyperthyroïdie.
Surveillance de la numération et de la formule sanguine avant le début du traitement et de façon hebdomadaire (risque d'agranulocytose, fréquence de l'ordre de 0,7 %) pendant les 6 premières semaines de traitement.
Des précautions particulières sont recommandées en cas d'administration simultanée de médicaments pouvant induire une agranulocytose.
L'hyperthyroïdie non traitée agit sur l'hémostase en majorant l'effet des anticoagulants oraux. Le traitement antithyroïdien, en rétablissant une euthyroïdie, impose de recontrôler l'INR dans les premiers temps, dans la mesure où la réponse au traitement anticoagulant oral peut alors être diminuée.