Le traitement avec la cytarabine doit être instauré par un médecin expérimenté dans les traitements cytostatiques, ou en collaboration avec un médecin expérimenté. Il est seulement possible de donner des recommandations générales parce que le traitement de la leucémie aiguë repose presque exclusivement sur des associations de cytostatiques.
Les recommandations posologiques sont déterminées en fonction du poids corporel (mg/kg) ou de la surface corporelle (mg/m2). Des abaques permettent de convertir les posologies exprimées en fonction du poids corporel en posologies exprimées en fonction de la surface corporelle.
La dose du traitement d'induction et la fréquence d'administration dépendent du protocole utilisé.
Les protocoles d'administration suivants ont été utilisés en traitement continu pour l'induction de la rémission.
i. Injection rapide 2 mg/kg/jour est une posologie initiale adéquate. Administrer pendant 10 jours. Vérifier quotidiennement les numérations sanguines. En l'absence d'effet antileucémique et de toxicité apparente, augmenter la posologie à 4 mg/kg/jour et maintenir cette posologie jusqu'à l'obtention d'une réponse thérapeutique ou jusqu'à la survenue d'une toxicité. Presque tous les patients peuvent recevoir ces doses jusqu'à l'apparition d'une toxicité.
ii. Une posologie de 0,5 1,0 mg/kg/jour peut être administrée par perfusion d'une durée pouvant aller jusqu'à 24 heures Les résultats des perfusions d'une heure étaient satisfaisants chez la majorité des patients. Après 10 jours, cette dose quotidienne initiale peut être augmentée à 2 mg/kg/jour en fonction de la toxicité. Continuer jusqu'à l'apparition d'une toxicité ou d'une rémission.
b) Traitement intermittent :
Les protocoles d'administration suivants ont été utilisés en traitement intermittent pour l'induction de la rémission.
i. Une posologie de 3-5 mg/kg/jour est administrée par voie intraveineuse chaque jour pendant 5 jours consécutifs. Après une période sans traitement de 2 à 9 jours, une autre cure est administrée. Continuer ces cycles de traitement jusqu'à l'obtention d'une réponse ou l'apparition d'une toxicité.
Les premiers signes d'amélioration médullaire surviennent au bout de 7 à 64 jours (28 jours en moyenne) après le début du traitement.
En général, si un patient ne présente ni toxicité ni rémission après un essai raisonnable du traitement, l'administration prudente de doses plus élevées est justifiée. En règle générale, on constate que les patients tolèrent des doses plus fortes lorsqu'elles sont administrées par injection intraveineuse rapide plutôt que par perfusion lente. La différence est due au métabolisme rapide de la cytarabine et à la courte durée d'action de la dose élevée qui en découle.
ii. On a utilisé la cytarabine à la posologie de 100-200 mg/m²/24 heures en perfusion continue pendant 5-7 jours, seule ou en association avec d'autres cytostatiques comme par exemple une anthracycline. Des cycles supplémentaires peuvent être administrés à des intervalles de 2-4 semaines, jusqu'à l'obtention d'une rémission ou le développement d'une toxicité inacceptable.
2) Traitement d'entretien :
La posologie d'entretien et la fréquence d'administration dépendent du protocole utilisé.
Les protocoles d'administration suivants ont été utilisés en traitement continu après l'induction de la rémission.
i. Les rémissions induites par la cytarabine ou par d'autres médicaments peuvent être maintenues par des injections intraveineuses ou sous-cutanées de 1 mg/kg 1 ou 2 fois par semaine.
ii. La cytarabine a également été utilisée à la posologie de 100-200 mg/m² en perfusion continue pendant 5 jours à 1 mois d'intervalle, en monothérapie ou en association avec d'autres cytostatiques.
Posologie élevée
La cytarabine s'administre sous étroite surveillance médicale, en monothérapie ou en association avec d'autres cytostatiques, à la posologie de 2-3 g/m², par perfusion intraveineuse de 1-3 heures, toutes les 12 heures pendant 2-6 jours (total de 12 administrations par cycle). Ne pas dépasser une dose totale de traitement de 36 g/m2. La fréquence des cycles de traitement dépend de la réponse au traitement et de la toxicité hématologique et non hématologique. Se reporter également aux précautions pour les recommandations d'arrêt du traitement.
Population pédiatrique
Les enfants semble tolérer de plus hautes doses que les adultes et, où les gammes de dose sont estimées, les enfants devraient recevoir la plus haute dose et les adultes la plus basse.Patients avec insuffisance hépatique ou rénale
La posologie doit être réduite chez les patients présentant une insuffisance hépatique ou rénale.
La cytarabine est dialysable. Par conséquent, il ne faut pas administrer la cytarabine immédiatement avant ou après une dialyse.
Patients âgés
Il convient d'évaluer soigneusement le rapport risque-bénéfice avant d'administrer des posologies élevées de ce traitement à des patients de plus de 60 ans. Il n'y a aucune information qui suggère qu'un changement dans le dosage est justifié chez les personnes âgées. Néanmoins, le patient âgé ne tolère pas aussi bien la toxicité médicamenteuse que le patient plus jeune, et on devrait ainsi prêter une attention particulière à la leucopénie, la thrombocytopénie et l'anémie, causées par les médicaments, avec une mise en place appropriée d'une thérapie supportive quand indiqué.
Mode d'administration
Depocyte 100 mg/ml solution injectable/pour perfusion est destiné à une administration intraveineuse.
L'injection sous-cutanée est généralement bien tolérée, et peut être recommandée pour un traitement d'entretien.
Depocyte 100 mg/ml solution injectable/pour perfusion ne doit pas être adminsitré par voie intrathécale.
Précautions à prendre avant la manipulation ou l'administration du médicament
Solution injectable
La posologie et le mode d'administration varient selon le protocole d'associations thérapeutiques utilisées.
Différents schémas thérapeutiques utilisant la cytarabine ont été proposés.
Leucémies aiguës myéloblastiques et transformation aiguë des leucémies myéloïdes chroniques et des myélodysplasies
Les posologies données en mg/m2 de surface corporelle sont utilisables chez l'adulte et l'enfant.
Induction
Chimiothérapie d'association (toujours avec une anthracycline, parfois avec d'autres anti-néoplasiques) :
100 mg/m2 /j pendant 7 à 10 jours,
ou
200 mg/m2 /j pendant 5 à 7 jours.
Une deuxième cure peut être administrée en cas d'échec de la première.
Entretien et consolidation
Une consolidation peut être faite avec le même protocole de chimiothérapie que celui qui a permis d'obtenir la rémission. La cytarabine peut être administrée à des doses inférieures, seule ou en association avec d'autres antinéoplasiques, par cures espacées de 4 à 6 semaines lors des traitements d'entretien.
Dans les traitements d'entretien, la voie sous-cutanée peut être utilisée : 20 mg/m2 /jour, administrés en 1 ou 2 injections pendant 5 à 10 jours.
Leucémies aiguës lymphoblastiques
Traitement d'induction et d'entretien
Les protocoles utilisés sont assez voisins de ceux du traitement des leucémies aiguës myéloïdes.
Ils utilisent des associations comprenant principalement : cytarabine-vincristine-prednisolone.
Traitement des localisations méningées par voie intrathécale
A titre préventif, on propose la cytarabine : 20 mg/m2, parfois associée au méthotrexate et à l'hydrocortisone.
Pour l'enfant de moins de 3 ans, la dose de cytarabine est de 30 mg/m2.
A titre curatif, on utilise habituellement la dose de 20 mg/m2 une à deux fois par semaine.
ADAPTATION POSOLOGIQUE :
la fréquence des cures est fonction du résultat thérapeutique et de la toxicité hématologique et extra-hématologique,
des contrôles répétés, sanguins et médullaires devront être effectués, surtout en début de traitement. Les fonctions hépatiques et rénales seront également surveillées,
l'adaptation de la posologie se fait en fonction des résultats des examens sanguins et médullaires (myélogramme),
habituellement le traitement est interrompu si :
les plaquettes sont inférieures à 50 000/mm3,
les polynucléaires neutrophiles sont inférieurs à 1 000/mm3
la reprise du traitement se fait dès que les chiffres des numérations le permettent et dès que les cellules blastiques réapparaissent dans le sang ou dans la moelle. Le fait d'attendre la normalisation de la numération pour reprendre le traitement est préjudiciable au contrôle ultérieur de la maladie,
les posologies seront aussi modifiées en cas de phénomènes toxiques autres qu'hématologiques et en cas d'association à d'autres agents chimiothérapiques.
Mode d'administration
La cytarabine peut être utilisée par différentes voies d'administration.
Voie intraveineuse en injection directe ou en perfusion continue : lorsque la cytarabine est administrée rapidement, les doses injectées peuvent être plus importantes que celles qui le seraient par perfusion lente ; ceci est dû à l'inactivation rapide du produit et à sa durée de contact très courte avec les cellules néoplasiques et normales sensibles.
Voie sous-cutanée : la cytarabine est particulièrement bien tolérée. On observe très rarement douleur et inflammation au point d'injection,
Voie intrathécale : la cytarabine est utilisée dans le traitement préventif et curatif des localisations méningées des leucémies aiguës lymphoblastiques de l'enfant.
Modalités de manipulation
La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation, notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excreta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé. L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet. |
Ces dispositions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 N° 98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.