L'activité pharmacodynamique du miglitol est locale au niveau du tractus gastro-intestinal.
Absorption
Après administration orale de faibles doses (12,5 à 25 mg), le miglitol est presque totalement absorbé. L'augmentation de la dose orale de miglitol de 25 à 200 mg entraîne des modifications non linéaires de son absorption. Pour les doses recommandées de 50 mg et 100 mg, le taux d'absorption est respectivement de 90 % et 60 %. Les caractéristiques d'absorption du miglitol suivent la cinétique de Michaelis-Menten avec une fenêtre d'absorption de 6 à 10 heures suivant l'administration.
Distribution
Son volume de distribution à l'état d'équilibre est de 0,18 l/kg, ce qui indique que le miglitol est distribué principalement dans l'espace extracellulaire.
Le miglitol se fixe de façon négligeable aux protéines plasmatiques (< 4 %).
Elimination
Le médicament n'est pas métabolisé dans l'intestin ni après absorption, mais est éliminé sous forme inchangée presque exclusivement par voie rénale. La clairance du miglitol peut être réduite chez les patients présentant une insuffisance rénale.
L'excrétion biliaire du miglitol est négligeable (< 1 %). La clairance totale est par conséquent égale à la clairance rénale (99 à 114 ml/min chez le volontaire sain jeune) et correspond au taux de filtration glomérulaire. La demi-vie plasmatique (t1/2) chez la majorité des volontaires sains jeunes est de l'ordre de 2 à 3 heures.
Les fréquences citées ci-dessous répondent aux définitions suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) et peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100).
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Lors de l'utilisation du miglitol en association à d'autres traitements antidiabétiques (sulfamides et insuline), des cas d'hypoglycémie ont été fréquemment rapportés .
Troubles gastro-intestinaux
Compte-tenu de son mode d'action, le miglitol peut entraîner chez certains patients une augmentation de la quantité d'hydrates de carbone non digérés dans le côlon. Ces hydrates de carbone peuvent aussi être utilisés par la flore intestinale, entraînant alors une augmentation de la production de gaz intestinaux.
La majorité des patients est donc susceptible de présenter un ou plusieurs des troubles gastro-intestinaux suivants :
Très fréquent : flatulences, diarrhées et douleurs abdominales.
Fréquent : nausées, constipation et dyspepsie.
Fréquence inconnue : iléus et pneumatose intestinale.
Ces symptômes dépendent à la fois de la dose et du régime alimentaire et peuvent s'atténuer au cours du traitement. Ces effets peuvent être minimisés par une bonne adhésion au régime diabétique prescrit, et en évitant le sucre et les aliments sucrés. Si les symptômes sont mal tolérés, il est recommandé de réduire la posologie.
Si les diarrhées persistent, le patient devra être surveillé attentivement et la posologie réduite ou le traitement suspendu si nécessaire.
Troubles hépato-biliaires
Fréquent : élévation des transaminases.
Peu fréquent : anomalie de la fonction hépatique.
Interactions avec d'autres médicaments
La biodisponibilité du glibenclamide et celle de la metformine sont légèrement diminuées en cas d'administration concomitante de
miglitol mais les résultats des études cliniques réalisées avec ces associations indiquent qu'il est peu probable que d'éventuelles interactions pharmacocinétiques entre ces molécules aient une pertinence clinique.
Les adsorbants intestinaux (ex : charbon) ou les produits à base d'enzymes digestives responsables de la digestion des hydrates de carbone (ex : amylase, pancréatine) peuvent diminuer les effets du miglitol et ne doivent donc pas être administrés simultanément au miglitol.
Le miglitol pouvant entraîner des troubles gastro-intestinaux tels que des selles molles et des diarrhées, les effets des laxatifs peuvent être majorés. Comme avec toute autre cause de diarrhées, il faut prendre en compte les effets potentiels sur l'activité des médications concomitantes, particulièrement les préparations à libération prolongée, en raison de la modification possible du temps de transit gastro-intestinal.
Comme l'administration de miglitol peut réduire l'absorption du propranolol, un ajustement de la posologie de ce médicament peut s'avérer nécessaire en cas d'association avec le miglitol. Toutefois, en ce qui concerne le propranolol, aucune modification des paramètres hémodynamiques n'a été observée au cours des études de pharmacologie.
L'administration concomitante de miglitol et de digoxine chez des volontaires sains a conduit à une réduction des concentrations plasmatiques en digoxine.
Toutefois, cet effet n'a pas été observé chez les diabétiques non insulino-dépendants préalablement traités par de la digoxine durant au moins 4 semaines. Cette interaction pharmacocinétique semble donc ne pas avoir de conséquence clinique.
Aucune interaction n'a été observée entre le miglitol et la nifédipine, ni entre le miglitol et les antiacides à base d'hydroxyde de magnésium et d'aluminium.
Hypoglycémie :
Le
miglitol peut potentialiser l'effet hypoglycémiant des sulfamides dont la posologie devra être ajustée en conséquence. Cependant, cet effet n'a pas été observé au cours des essais cliniques réalisés.
Des épisodes hypoglycémiques sont survenus lors des essais cliniques en cas d'association avec l'insuline.
Les hypoglycémies survenant au cours du traitement doivent, si nécessaire, être traitées par une administration de glucose et non de saccharose, car le miglitol retarde l'absorption des disaccharides et non des monosaccharides.