L'éplérénone présente une sélectivité relative dans sa fixation aux récepteurs minéralocorticoïdes humains recombinants comparativement à sa fixation aux récepteurs glucocorticoïdes humains recombinants, aux récepteurs à la progestérone et aux androgènes. L'éplérénone empêche la fixation de l'aldostérone, hormone essentielle du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) qui est impliquée dans la régulation de la tension artérielle et la physiopathologie des maladies cardiovasculaires.
L'éplérénone a induit des élévations prolongées de la rénine plasmatique et de l'aldostérone sérique, correspondant à l'inhibition du rétro-contrôle négatif de l'aldostérone sur la sécrétion de rénine. L'augmentation de l'activité de la rénine plasmatique et du taux d'aldostérone circulant qui en résulte ne compense pas les effets de l'éplérénone.
Dans des études de recherche de doses dans l'insuffisance cardiaque chronique (classification II-IV de la NYHA), l'ajout d'éplérénone au traitement standard a induit des augmentations dose-dépendantes attendues de l'aldostérone. De même, dans une sous-étude cardio-rénale de l'étude EPHESUS, le traitement par l'éplérénone a provoqué une augmentation significative de l'aldostérone. Ces résultats confirment le blocage du récepteur aux minéralocorticoïdes dans ces populations.
L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS (Eplerenone Post-Acute Myocardial Infarction Heart Failure Efficacy and Survival Study). Il s'agit d'une étude en double aveugle contrôlée versus placebo, d'une durée de 3 ans, menée chez 6 632 patients ayant eu un infarctus du myocarde (IM) aigu, présentant une dysfonction ventriculaire gauche (avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche [FEVG] ≤ 40 %) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque.
Dans les 3 à 14 jours (médiane : 7 jours) suivant l'infarctus du myocarde aigu, les patients ont reçu de l'éplérénone ou un placebo en plus des traitements standards, à une dose initiale de 25 mg une fois par jour, avec augmentation de la posologie jusqu'à la dose cible de 50 mg une fois par jour après quatre semaines si la kaliémie était inférieure à 5,0 mmol/l. Pendant l'étude, les patients ont reçu un traitement standard comportant de l'acide acétylsalicylique (92 %), des IEC (90 %), des bêta-bloquants (83 %), des nitrates (72 %), des diurétiques de l'anse (66 %) ou des inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase (60 %).
Dans l'étude EPHESUS, les critères d'évaluation principaux étaient la mortalité toutes causes et un critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire ; 14,4 % des patients recevant l'éplérénone et 16,7 % des patients recevant le placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7 % des patients recevant l'éplérénone et 30,0 % recevant le placebo ont présenté le critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire. Ainsi, dans EPHESUS, l'éplérénone a réduit le risque de mortalité toutes causes de 15 % (RR 0,85 ; IC à 95 %, 0,75-0,96 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement en réduisant la mortalité cardiovasculaire. Le risque de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire a été réduit de 13 % avec l'éplérénone (RR 0,87 ; IC à 95 %, 0,79-0,95 ; p = 0,002). Les réductions du risque absolu sur les critères de mortalité toutes causes et de mortalité ou d'hospitalisation cardiovasculaire ont été de 2,3 % et 3,3 % respectivement. L'efficacité clinique a été démontrée essentiellement lorsque les patients traités par éplérénone étaient âgés de moins de 75 ans. Les bénéfices du traitement chez les patients de plus de 75 ans sont incertains. La classification fonctionnelle NYHA s'est améliorée ou est restée stable pour une proportion significativement plus élevée de patients traités par éplérénone, comparativement au groupe placebo. L'incidence de l'hyperkaliémie était de 3,4 % dans le groupe éplérénone contre 2,0 % dans le groupe placebo (p < 0,001). L'incidence de l'hypokaliémie était de 0,5 % dans le groupe éplérénone contre 1,5 % dans le groupe placebo (p < 0,001).
Aucun effet dû à l'éplérénone sur la fréquence cardiaque, la durée QRS ou l'intervalle PR ou QT n'a été observé chez 147 sujets normaux pour lesquels les modifications électrocardiographiques ont été évaluées pendant les études de pharmacocinétique.
Dans l'étude EMPHASIS-HF, l'effet sur les signes cliniques de l'ajout de l'éplérénone à un traitement standard chez des sujets présentant une insuffisance cardiaque systolique légère (classe II de la classification NYHA) a été étudié.
Les sujets inclus étaient âgés d'au moins 55 ans, avaient une FEVG ≤ 30 % ou une FEVG ≤ 35 % avec une durée du QRS > 130 msec, et ont été soit hospitalisés pour la survenue d'événements cardiovasculaires (CV) dans les 6 mois précédant l'inclusion soit ont présenté des taux plasmatiques de peptide natriurétique de type B (BNP) d'au moins 250 pg/ml ou des taux plasmatiques de NT-pro-BNP (N-Terminal pro-BNP) d'au moins 500 pg/ml chez les hommes et (750 pg/ml chez les femmes). L'éplérénone a été initiée à la dose de 25 mg une fois par jour et augmentée après 4 semaines à 50 mg une fois par jour si la kaliémie était < 5,0 mmol/l.
De même, si l'estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) était de 30 à 49 ml/min/1,73 m2, l'éplérénone était initiée à la dose de 25 mg tous les deux jours puis augmentée à 25 mg une fois par jour.
Au total, 2 737 patients ont été randomisés (en double aveugle) pour recevoir soit de l'éplérénone soit un placebo en plus de leur traitement standard par des diurétiques (85 %), des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) (78 %), des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (19 %), des bêta-bloquants (87 %), des médicaments anti-thrombotiques (88 %), des agents hypolipidémiants (63 %) et des glucosides digitaliques (27 %). La FEVG moyenne était d'environ 26 % avec une durée moyenne du QRS d'environ 122 msec. La plupart des patients (83,4 %) avaient déjà été hospitalisés pour des événements cardiovasculaires dans les 6 mois précédant la randomisation, dont environ 50 % d'entre eux pour insuffisance cardiaque. Environ 20 % des patients avaient des défibrillateurs implantables ou une thérapie de resynchronisation cardiaque.
Le critère d'évaluation principal défini par la survenue de décès d'origine cardiovasculaire ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été atteint chez 249 (18,3 %) patients dans le groupe éplérénone et chez 356 (25,9 %) patients dans le groupe placebo (RR 0,63 ; IC à 95 %, 0,54 à 0,74 ; p < 0,001). L'effet de l'éplérénone sur les résultats du critère d'évaluation principal était le même dans tous les sous-groupes pré-définis.
Le critère d'évaluation secondaire défini par la survenue de toutes les causes de mortalité a été atteint chez 171 (12,5 %) patients dans le groupe éplérénone et chez 213 (15,5 %) patients dans le groupe placebo (RR 0,76 ; IC à 95 %, 0,62 à 0,93 ; p = 0,008). Les décès d'origine cardiovasculaire ont été signalés chez 147 (10,8 %) patients dans le groupe éplérénone et 185 (13,5 %) patients dans le groupe placebo (RR 0,76 ; IC à 95 %, 0,61 à 0,94 ; p = 0,01).
Au cours de l'étude, une hyperkaliémie (kaliémie > 5,5 mmol/l) a été rapportée chez 158 (11,8 %) patients dans le groupe éplérénone et 96 (7,2 %) patients dans le groupe placebo (p < 0,001).
La survenue d'hypokaliémie, définie par une kaliémie < 4,0 mmol/l, était statistiquement plus faible avec l'éplérénone, comparativement au groupe placebo (38,9 % pour l'éplérénone versus 48,4 % pour le placebo, p < 0,0001).
Population pédiatrique
L'éplérénone n'a pas été étudiée chez les sujets pédiatriques atteints d'insuffisance cardiaque.
Au cours d'une étude de 10 semaines portant sur des sujets pédiatriques atteints d'hypertension (âgés de 4 à 17 ans, n = 304), l'éplérénone, à des doses (de 25 mg à 100 mg par jour) assurant une exposition similaire à celle des adultes, n'a pas permis d'abaisser efficacement la tension artérielle. Dans cette étude et une étude de sécurité pédiatrique d'un an portant sur 149 sujets, le profil de sécurité était semblable à celui observé chez les adultes. L'éplérénone n'a pas été étudiée chez des sujets hypertendus de moins de 4 ans en raison du manque d'efficacité démontré par l'étude menée sur des sujets pédiatriques plus âgés .
Les effets (à long terme) éventuels sur l'état hormonal des sujets pédiatriques n'ont pas été étudiés.
Mécanisme d'action
L'éplérénone a induit des élévations prolongées de la rénine plasmatique et de l'aldostérone sérique, correspondant à l'inhibition du rétrocontrôle négatif de l'aldostérone sur la sécrétion de rénine. L'augmentation de l'activité de la rénine plasmatique et du taux d'aldostérone circulant ne compense pas les effets de l'éplérénone.
Dans des études de recherche de doses dans l'insuffisance cardiaque chronique (classification II-IV de la NYHA), l'ajout d'éplérénone au traitement standard a induit des augmentations dose-dépendantes attendues de l'aldostérone. De même, dans une sous-étude cardio-rénale de l'étude EPHESUS, le traitement par l'éplérénone a provoqué une augmentation significative de l'aldostérone. Ces résultats confirment le blocage du récepteur aux minéralocorticoïdes dans ces populations.
L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS [Eplerenone Post-acute Myocardial Infarction Heart failure Efficacy and Survival Study]. Il s'agit d'une étude en double aveugle contrôlée versus placebo, d'une durée de 3 ans, menée chez 6 632 sujets ayant eu un infarctus du myocarde (IM) aigu, présentant une dysfonction ventriculaire gauche (avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche [FEVG ] ≤ 40 %) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque.
Dans les 3 à 14 jours (médiane : 7 jours) suivant l'infarctus du myocarde aigu, les sujets ont reçu de l'éplérénone ou un placebo en plus des traitements standards, à une dose initiale de 25 mg une fois par jour, avec augmentation de la posologie à la dose cible de 50 mg une fois par jour après quatre semaines si la kaliémie était inférieure à 5,0 mmol/L. Pendant l'étude, les sujets ont reçu un traitement standard comportant de l'acide acétylsalicylique (92 %), des IEC (90 %), des bétabloquants (83 %), des dérivés nitrés (72 %), des diurétiques de l'anse (66 %) ou des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (60 %).
Dans l'étude EPHESUS, les critères primaires étaient la mortalité toutes causes et un critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire ; 14,4% des sujets recevant l'éplérénone et 16,7% des sujets recevant le placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7% des sujets recevant l'éplérénone et 30,0% recevant le placebo ont présenté le critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire. Ainsi, dans EPHESUS, l'éplérénone a réduit le risque de mortalité toutes causes de 15 % (RR 0,85 ; IC à 95 %, 0,75-0,96 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement en réduisant la mortalité cardiovasculaire. Le risque de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire a été réduit de 13 % avec l'éplérénone (RR 0,87 ; IC à 95 %, 0,79-0,95 ; p=0,002). Les réductions du risque absolu sur les critères de mortalité toutes causes et de mortalité ou d'hospitalisation cardiovasculaire ont été de 2,3 % et 3,3 % respectivement. L'efficacité clinique a été démontrée essentiellement lorsque les sujets traités par éplérénone étaient âgés de moins de 75 ans. Les bénéfices du traitement chez les sujets de plus de 75 ans sont incertains. La classification fonctionnelle NYHA s'est améliorée ou est restée stable pour une proportion significativement plus élevée de sujets traités par éplérénone, comparativement au groupe placebo.
L'incidence de l'hyperkaliémie était de 3,4% dans le groupe éplérénone contre 2,0% dans le groupe placebo (p<0,001). L'incidence de l'hypokaliémie était de 0,5% dans le groupe éplérénone contre 1,5% dans le groupe placebo (p<0,001).
Aucun effet dû à l'éplérénone sur la fréquence cardiaque, la durée QRS ou l'intervalle PR ou QT n'a été observé chez 147 sujets normaux pour lesquels les modifications électrocardiographiques ont été évaluées pendant les études de pharmacocinétique.
Dans l'étude EMPHASIS-HF [Eplerenone in Mild Patients Hospitalization and Survival Study in Heart Failure], l'effet sur les signes cliniques, de l'addition de l'éplérénone à un traitement standard chez des sujets présentant une insuffisance cardiaque systolique modérée (classe II de la classification NYHA) a été étudiée.
Les sujets inclus étaient âgés d'au moins 55 ans, avaient une dysfonction ventriculaire gauche (FEVG) ≤ 30% ou une FEVG ≤ 35% avec une durée du QRS > 130 msec, et ont été soit hospitalisés pour la survenue d'événements cardiovasculaires (CV) dans les 6 mois précédant l'inclusion soit ont présenté des taux plasmatiques de peptide natriurétique de type B (BNP) d'au moins 250 pg/ml ou des taux plasmatiques de NT-pro-BNP (N-Terminal pro-BNP) d'au moins 500 pg/ml chez les hommes et (750 pg/ml chez les femmes). L'éplérénone a été initiée à la dose de 25 mg une fois par jour et augmentée après 4 semaines à 50 mg une fois par jour si la kaliémie était < 5,0 mmol/L.
De même, si l'estimation du taux de filtration glomérulaire était de 30 à 49 ml/min/1.73 m2, l'éplérénone était initiée à la dose de 25 mg tous les deux jours puis augmentée à 25 mg une fois par jour.
Au total, 2737 sujets ont été randomisés (en double aveugle) pour recevoir soit de l'éplérénone soit un placebo en plus de leur traitement standard par des diurétiques (85%), des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) (78%), des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (19%), des bétabloquants (87% ), des médicaments anti-thrombotiques (88%), des agents hypolipidémiants (63%) et des glucosides digitaliques (27%). La FEVG moyenne était d'environ 26% avec une durée moyenne du QRS d'environ 122 msec. La plupart des sujets (83,4%) avaient déjà été hospitalisés pour des événements cardiovasculaires dans les 6 mois précédant la randomisation, dont environ 50% d'entre eux pour insuffisance cardiaque. Environ 20% des sujets avaient des défibrillateurs implantables ou une thérapie de resynchronisation cardiaque.
Le critère primaire d'évaluation défini par la survenue de décès d'origine cardiovasculaire ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été atteint chez 249 (18,3%) sujets dans le groupe éplérénone et chez 356 (25,9%) sujets dans le groupe placebo (RR = 0,63, IC à 95%, 0,54 à 0,74, p < 0,001). L'effet de l'éplérénone sur les résultats du critère principal était le même dans tous les sous-groupes prédéfinis.
Le critère d'évaluation secondaire défini par la survenue de toutes les causes de mortalité a été atteint chez 171 (12,5%) sujets dans le groupe éplérénone et chez 213 (15,5%) sujets dans le groupe placebo (RR = 0,76, IC 95%, 0.62 à 0.93, p = 0,008). Les décès d'origine cardiovasculaire ont été signalés chez 147 (10,8%) sujets dans le groupe éplérénone et 185 (13,5%) sujets dans le groupe placebo (RR = 0,76, IC 95%, de 0,61 à 0.94, p = 0,01).
Au cours de l'étude, une hyperkaliémie (kaliémie > 5,5 mmol/L) a été rapportée chez 158 (11,8%) sujets dans le groupe éplérénone et 96 (7,2%) sujets dans le groupe placebo (p <0,001). La survenue d'hypokaliémie, définie par une kaliémie < 4,0 mmol/L, était statistiquement plus faible avec l'éplérénone, comparativement au groupe placebo (38,9% pour l'éplérénone versus 48,4% pour le placebo, p <0,0001).
Population pédiatrique
L'éplérénone n'a pas été étudiée chez les sujets pédiatriques atteints d'insuffisance cardiaque.
Au cours d'une étude de 10 semaines portant sur des sujets pédiatriques atteints d'hypertension (âgés de 4 à 17 ans, n=304), l'éplérénone, à des doses (de 25 à 100 mg par jour) assurant une exposition similaire à celle des adultes, n'a pas permis d'abaisser efficacement la tension artérielle. Dans cette étude et une étude de sécurité pédiatrique d'un an portant sur 149 sujets, le profil de sécurité était semblable à celui observé chez les adultes. L'éplérénone n'a pas été étudiée chez des sujets hypertendus de moins de 4 ans en raison du manque d'efficacité démontré par l'étude menée sur des sujets pédiatriques plus âgés .
Les effets (à long terme) éventuels sur l'état hormonal des sujets pédiatriques n'ont pas été étudiés.
Données supplémentaires sur la pharmacodynamique du médicament Eplerenone
L'éplérénone a induit des élévations soutenues de la rénine plasmatique et de l'aldostérone sérique, correspondant à l'inhibition de la rétro-régulation négative de l'aldostérone sur la sécrétion de rénine. L'augmentation consécutive de l'activité de la rénine plasmatique et les taux circulants d'aldostérone résultants ne dominent pas les effets de l'éplérénone.
Dans des études de détermination des doses dans l'insuffisance cardiaque chronique (classification II- IV de la NYHA), l'ajout d'éplérénone au traitement standard a induit les augmentations dose- dépendantes attendues de l'aldostérone. De même, dans une sous-étude cardio-rénale de l'étude EPHESUS, le traitement par l'éplérénone a provoqué une augmentation significative de l'aldostérone. Ces résultats confirment le blocage du récepteur des minéralocorticoïdes dans ces populations.
L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS (Eplerenone Post-Acute Myocardial Infarction Heart Failure Efficacy and Survival Study). Il s'agissait d'une étude d'une durée de 3 ans, en double aveugle contrôlée contre placebo menée chez 6 632 patients ayant eu un infarctus du myocarde (IM) aigu, présentant une dysfonction ventriculaire gauche (c'est à dire avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche FEVG ≤ 40 %) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque. Dans les 3 à 14 jours (médiane : 7 jours) suivant l'infarctus du myocarde aigu, les patients ont reçu un placebo ou de l'éplérénone en supplément des traitements standard, à une dose initiale de 25 mg une fois par jour, avec augmentation de la posologie à la dose cible de 50 mg une fois par jour après quatre semaines si la kaliémie était inférieure à 5,0 mmol/l. Pendant l'étude, les patients ont reçu des traitements standards incluant l'acide acétylsalicylique (92 %), des inhibiteurs de l'ECA (90 %), des bêta- bloquants (83 %), des dérivés nitrés (72 %), des diurétiques de l'anse (66 %) ou des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (60 %).
Dans l'étude EPHESUS, les critères d'évaluation co-primaires étaient la mortalité de toutes causes, et le critère combiné des décès et hospitalisations d'origine cardiovasculaire ; 14,4 % des patients sous éplérénone et 16,7 % sous placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7 % des patients du groupe éplérénone et 30,0 % du groupe placebo répondaient au critère combiné de décès et d'hospitalisation cardiovasculaires. Dans l'étude EPHESUS, l'éplérénone a donc réduit le risque de décès toutes causes de 15 % (RR 0,85 ; IC à 95 %, 0,75-0,96 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement en réduisant la mortalité cardiovasculaire (CV). Le risque de décès ou d'hospitalisations d'origine cardiovasculaire a été réduit de 13 % avec l'éplérénone (RR 0,87 ; IC à 95 %, 0,79-0,95 ; p = 0,002). Les réductions du risque absolu sur les critères de mortalité toutes causes et de mortalité/hospitalisations cardiovasculaires ont été de 2,3 % et 3,3 % respectivement. L'efficacité clinique a été démontrée essentiellement lorsque les patients traités par l'éplérénone étaient âgés de moins de 75 ans. Les bénéfices du traitement chez les patients de plus de 75 ans sont incertains. La classification fonctionnelle NYHA s'est améliorée ou est restée stable pour une proportion significativement plus élevée de patients traités par l'éplérénone, comparativement au groupe placebo. L'incidence d'hyperkaliémie était de 3,4 % dans le groupe éplérénone, contre 2,0 % dans le groupe placebo (p < 0,001). L'incidence d'hypokaliémie était de 0,5 % dans le groupe éplérénone contre 1,5 % dans le groupe placebo (p < 0,001).
Aucun effet important de l'éplérénone sur la fréquence cardiaque, la durée QRS ou l'intervalle PR ou QT n'a été observé chez 147 sujets normaux pour lesquels les modifications électrocardiographiques ont été évaluées pendant les études pharmacocinétiques.
Dans l'essai EMPHASIS-HF (Eplerenone in Mild Patients Hospitalization and Survival Study in Heart Failure), l'effet d'éplérénone, lorsqu'elle était associée à un traitement standard, a été étudié par le biais des résultats cliniques de patients ayant une insuffisance cardiaque systolique et des symptômes légers (classe fonctionnelle II NYHA).
Les patients étaient inclus s'ils avaient au moins 55 ans, avaient une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) ≤ 30 % ou FEVG ≤ 35% en plus d'une durée de QRS de >130 msec et, soit étaient hospitalisés 6 mois avant l'inclusion pour des raisons cardiovasculaires, soit avaient une concentration plasmatique de peptide natriurétique de type B (BNP) d'au moins 250 pg/ml, soit avaient une concentration plasmatique de N-terminal pro-BNP d'au moins 500 pg/ml chez les hommes (750 pg/ml chez les femmes). L'éplérénone était instaurée à une dose de 25 mg une fois par jour et était augmentée après 4 semaines à 50 mg une fois par jour lorsque la kaliémie était < 5,0 mmol/l. Sinon, lorsque la DFG estimée était de 30-49 ml/min par 1,73 m2, l'éplérénone était instaurée à une dose de 25 mg un jour sur deux et était augmentée à 25 mg une fois par jour.
Au total, 2737 patients étaient randomisés (en double aveugle) au traitement par éplérénone ou placebo, y compris un traitement initial par diurétiques (85%), inhibiteurs de l'ECA (78%), antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (19%), bêta-bloquants (87%), antithrombotiques (88%), hypolipidémiants (63%) et glucosides digitaliques (27%). La FEVG moyenne était d'environ 26% et la durée moyenne du QRS d'environ 122 msec. La plupart des patients (83,4%) avaient déjà été hospitalisés pour des raisons cardiovasculaires au cours des 6 mois précédant la randomisation, dont environ 50% d'entre eux pour une insuffisance cardiaque. Environ 20% des patients avaient un défibrillateur interne ou ont suivi une thérapie de resynchronisation cardiaque.
Le critère d'évaluation primaire, à savoir décès d'origine cardiovasculaire ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque, se produisait chez 249 patients (18,3%) dans le groupe éplérénone et 356 patients (25,9%) dans le groupe placebo (RR 0,63, 95% IC, 0,54-0,74; p < 0,001). L'effet d'éplérénone sur les résultats du critère d'évaluation primaire était cohérent dans tous les sous- groupes pré-spécifiés.
Le deuxième critère d'évaluation, à savoir mortalité de toutes causes, était atteint chez 171 patients (12,5%) dans le groupe éplérénone et 213 patients (15,5%) dans le groupe placebo (RR 0,76; 95% IC, 0,62-0,93; p = 0,008). Le décès d'origine cardiovasculaire a été rapporté chez 147 (10,8%) patients du groupe éplérénone et 185 (13,5%) patients du groupe placebo (RR 0,76; 95% IC, 0,61-0,94; p = 0,01).
Pendant l'étude, l'hyperkaliémie (taux sérique de potassium > 5,5 mmol/l) était rapportée chez 158 patients (11,8%) dans le groupe éplérénone et chez 96 patients (7,2%) dans le groupe placebo (p < 0,001). L'hypokaliémie, définie comme des taux sériques de potassium < 4,0 mmol/l, était statistiquement plus réduite avec l'éplérénone comparée au placebo (38,9% pour l'éplérénone contre 48,4% pour le placebo, p < 0,0001).
Population pédiatrique
L'éplérénone n'a pas été étudiée chez les patients pédiatriques souffrant d'une insuffisance cardiaque.