Le profil pharmacocinétique de la fumagilline a été étudié chez 5 patients asymptomatiques infectés par le virus VIH après administration d'une dose unique de 20mg de fumagilline.
Le temps pour atteindre les concentrations plasmatiques maximales est compris entre 1 et 4 heures avec une valeur médiane de 1,5 heure indiquant une absorption rapide du produit.
Les valeurs moyennes de Cmax et de SSC sont respectivement de 13,3 ng/mL et de 13,7 ng.h/mL.
Les concentrations plasmatiques de fumagilline étaient en dessous de 5 ng/ml, 6 heures après l'administration chez tous les patients.
Les concentrations de fumagilline dans l'urine n'étaient pas quantifiables ce qui indique une excrétion rénale très faible.
Aucune donnée de pharmacocinétique n'est à ce jour disponible chez la femme, l'enfant, les sujets âgés et les patients insuffisants hépatiques ou rénaux .
Pendant les essais cliniques, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés, ont été des troubles hématologiques et gastro-intestinaux.
Les effets indésirables rapportés chez les 23 patients traités à la dose recommandée (20mg 3 fois par jour pendant 14 jours) sont présentés par système organe et par fréquence.
Il devra être noté que, étant donné la petite taille de l'échantillon, un effet est défini comme très fréquent (≥ 1/10) quand il apparaît chez au moins 3 patients, et un effet est défini comme fréquent quand il apparaît chez 2 patients.
Effets indésirables hématologiques
Très fréquent : thrombocytopénie, granulocytopénie.
Fréquent : anémie.
Parmi les 23 patients traités par FLISINT à la dose recommandée, une thrombocytopénie dose dépendante de grade 3 à 4 est apparue chez 9 patients après une semaine de traitement. Une granulocytopénie de grade 1 à 4 non fébrile a été observée chez 3 patients et une anémie de grade 2 à 4 chez 2 patients.
La thrombocytopénie a été réversible en 2 à 4 semaines après l'interruption du traitement et était associée à des saignements modérés (épistaxis, rectorrhagie) dans de très rares cas.
Ces effets semblent être d'origine centrale et apparaissent généralement au cours de la 2ème semaine de traitement .
Effets indésirables gastro-intestinaux
Très fréquent : douleurs abdominales.
Fréquent : diarrhées, nausées, vomissements.
Effets indésirables hépato-biliaires
Très fréquent : augmentation des taux sanguins des transaminases et des lipases.
Effets indésirables généraux
Très fréquent : fièvre.
Fréquent : asthénie.
Effets indésirables psychiatriques
Très fréquent : insomnie.
Effets indésirables respiratoires
Très fréquent : toux.
Fréquent : pneumonie, dyspnée.
Effets indésirables cutanés
Très fréquent : prurit.
Fréquent : rash.
Interactions avec d'autres médicaments
L'association de la
fumagilline avec le tacrolimus a montré une diminution des concentrations plasmatiques du tacrolimus. Par conséquent, il est recommandé de pratiquer un contrôle des concentrations plasmatiques du tacrolimus pendant toute la durée du traitement par la fumagilline et d'adapter, le cas échéant, la posologie du tacrolimus.
Dans l'ensemble, d'après les données in vitro, il n'est pas attendu d'interaction de la fumagilline avec d'autres traitements et particulièrement avec des médicaments essentiellement métabolisés par le cytochrome 3A4 ou par des inhibiteurs du cytochrome 3A4.
La fumagilline a montré une métabolisation peu importante par le cytochrome P450, la voie métabolique principale faisant intervenir l'hydrolase époxyde.
Les réactions liées au cytochrome P 450 se sont montrées mineures et ont consisté principalement en des hydroxylations. Les cytochromes P450 3A4, 2C19, 2A6 et probablement les cytochromes P450 2C9 et 2D6 sont impliqués dans cette voie métabolique mineure de la fumagilline.
La fumagilline n'est pas une substance inhibitrice des cytochromes P450 1A2, 2A6, 2E1 et 3A4, elle inhibe faiblement les cytochromes P 450 2C9, 2C19 et 2D6. En fait, avec des valeurs de Ki apparentes supérieures à 80 µmol/L (correspondant à 36,7 µg/mL, plus de 1500 fois la concentration plasmatique la plus élevée trouvée chez l'homme), les interactions médicamenteuses dues à l'inhibition par la fumagilline des cytochromes P450 2C9, 2C19 et 2D6 sont considérées comme peu probables.
A des concentrations environ 2000 fois celle de la concentration plasmatique la plus élevée chez l'homme, la fumagilline n'a pas exercé d'effet inducteur sur le cytochrome P450 1A2 ou 3A4/5.
La toxicité sur la moelle osseuse est dose dépendante. Un bilan hématologique doit être établi préalablement au traitement, de façon bi-hebdomadaire au cours du traitement et jusqu'à quatre semaines après l'interruption du traitement par la fumagilline. Si l'anomalie persiste poursuivre les bilans hématologiques jusqu'à normalisation.
Le traitement doit être interrompu quand le taux de plaquettes est inférieur à 75000/mm3. Bien que cela ne soit pas arrivé au cours des études cliniques, la nécessité de transférer le patient dans une unité de soins spécialisés pourra être envisagée .
L'utilisation de ce médicament est déconseillée au cours de la grossesse et chez les femmes en âge de procréer n'utilisant pas de mesures de contraception .