Distribution
La posologie, le débit de perfusion, le statut métabolique et les facteurs individuels concernant le patient (degré de dénutrition) sont les facteurs les plus importants pour déterminer la concentration maximale en triglycérides sériques.
Le tissu placentaire absorbe préférentiellement les acides gras polyinsaturés à chaîne longue depuis la circulation maternelle et régule leur transfert dans la circulation ftale.
Biotransformation
Après la perfusion, les triglycérides sont hydrolysés en glycérol et en acides gras. Tous sont incorporés dans des voies physiologiques destinées à la production d'énergie, à la synthèse de molécules biologiquement actives, à la gluconéogenèse et à la resynthèse des lipides.
Elimination
Les triglycérides de l'huile de soja ainsi que les triglycérides à chaîne moyenne sont entièrement métabolisés en CO2 et en H2O. Les triglycérides composés d'acides gras de la série oméga-3 sont entièrement oxydés en CO2 et en eau ou sont incorporés dans les membranes cellulaires puis métabolisés en eicosanoïdes et en cytokines. De 30 % à 70 % des lipides perfusés sont oxydés dans les 24h, bien que le taux d'élimination dépende fortement de l'état nutritionnel, de la balance hormonale, de la perfusion simultanée de glucose, etc. L'excrétion rénale ne se produit pratiquement pas.
La liste suivante répertorie des effets indésirables systémiques pouvant être associés à l'utilisation de LIPIDEM. Dans des conditions d'utilisation correctes en termes de posologie, de surveillance, de respect des restrictions et instructions de sécurité, la plupart de ces effets sont très rares (< 1/10 000).
Les effets indésirables sont énumérés selon leur fréquence, comme suit :
Très fréquent (≥ 1/10)
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10)
Peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100)
Rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000)
Très rare (< 1/10 000)
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles)
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très rare : Hypercoagulation
Fréquence indéterminée : Leucopénie, thrombocytopénie
Affections du système immunitaire
Très rare : Réactions allergiques (par ex. réactions anaphylactiques, éruptions cutanées, dème laryngé, dème bucco-facial)
Affections du métabolisme et de la nutrition
Très rare : Hyperlipidémie, acidose métabolique
La fréquence de ces effets indésirables est dose-dépendante et peut être plus élevée en cas de surdosage absolu ou relatif.
Très rare : Hyperglycémie
Affections du système nerveux
Très rare : Maux de tête, somnolence
Affections vasculaires
Très rare : Hypertension ou hypotension, bouffée congestive
Affections respiratoires, thoraciques ou médiastinales
Très rare : Dyspnée, cyanose
Affections gastro-intestinales
Très rare : Nausées, vomissements, perte de l'appétit
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très rare : Erythème, sécrétion de sueur
Affections hépatobiliaires
Fréquence indéterminée : Cholestase
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Rare : Dorsalgie, douleur osseuse, thoracique et lombaire
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Très rare : Température corporelle élevée, sensation de froid, frissons, syndrome de surcharge graisseuse (voir ci-après).
En cas d'apparition d'effets indésirables, la perfusion doit être interrompue.
Si le taux de triglycérides augmente au-delà de 11,4 mmol/l (1 000 mg/dl) pendant la perfusion, la perfusion doit être interrompue. Avec un taux supérieur à 4,6 mmol/l (400 mg/dl), la perfusion peut être poursuivie à une posologie réduite .
Si la perfusion est relancée, le patient doit être attentivement suivi, plus particulièrement en début de perfusion et les triglycérides sériques doivent être contrôlés à intervalles rapprochés.
Information concernant certains effets indésirables
Nausées, vomissement et manque d'appétit sont des symptômes fréquemment liés à des conditions pour lesquelles la mise en uvre d'une nutrition parentérale est indiquée et peuvent également être associés à la nutrition parentérale.
Syndrome de surcharge graisseuse
Une altération de la capacité à éliminer les triglycérides peut conduire à un « syndrome de surcharge graisseuse » pouvant être dû à un surdosage. D'éventuels signes de surcharge métabolique doivent être surveillés. La cause peut être génétique (métabolisme individuellement différent) ou le métabolisme lipidique peut être affecté par des pathologies en cours ou antérieures. Ce symptôme peut également apparaître lors d'une hypertriglycéridémie sévère, même à la vitesse de perfusion recommandée, et en association avec un changement soudain de l'état clinique du patient, tel qu'une altération de la fonction rénale ou une infection. Le syndrome de surcharge graisseuse se caractérise par une hyperlipidémie, de la fièvre, une infiltration lipidique, une hépatomégalie avec ou sans ictère, une splénomégalie, une anémie, une leucopénie, une thrombocytopénie, des troubles de la coagulation, une hémolyse, une réticulocytose, des tests fonctionnels hépatiques anormaux et un coma. Les symptômes sont en général réversibles lorsque la perfusion de l'émulsion lipidique est interrompue.
En cas d'apparition d'un syndrome de surcharge lipidique, la perfusion de LIPIDEM doit être immédiatement interrompue.
La concentration en triglycérides sériques doit être contrôlée lors de la perfusion de LIPIDEM.
Chez les patients ayant des troubles suspectés du métabolisme lipidique, l'hyperlipidémie à jeun doit être contrôlée avant le début de la perfusion.
Selon l'état métabolique du patient, une hypertriglycéridémie occasionnelle peut se produire. Si la concentration en triglycérides plasmatiques dépasse 4,6 mmol/l (400 mg/dl) pendant l'administration de lipides chez l'adulte, il est recommandé de réduire le débit de perfusion. La perfusion doit être interrompue si la concentration en triglycérides sériques dépasse 11,4 mmol/l (1 000 mg/dl), car cette concentration a été associée à une augmentation du risque de pancréatite aiguë.
Les troubles de l'équilibre hydro-électrolytique ou acido-basique doivent être corrigés avant de démarrer la perfusion.
La réalimentation ou la réplétion de patients malnutris ou dénutris peut entraîner une hypokaliémie, une hypophosphatémie et une hypomagnésémie. Une supplémentation adéquate en électrolytes est nécessaire en fonction de la déviation par rapport aux valeurs normales.
Il est nécessaire de contrôler les électrolytes sériques, l'équilibre hydrique, l'équilibre acido-basique, la numération sanguine, le statut de la coagulation et les fonctions hépatique et rénale.
Tout signe ou symptôme de réaction anaphylactique (tel que fièvre, frissons, éruption cutanée ou dyspnée) doit entraîner l'arrêt immédiat de la perfusion.
L'utilisation d'émulsions lipidiques comme unique source de calories peut conduire à une acidose métabolique. Il est ainsi recommandé de perfuser une quantité adéquate d'hydrates de carbone intraveineux ou une solution d'acides aminés contenant des hydrates de carbone en même temps que l'émulsion lipidique.
Chez les patients ayant besoin d'une nutrition parentérale complète, il est nécessaire d'apporter des suppléments en hydrates de carbone, acides aminés, électrolytes, vitamines et oligo-éléments. Par ailleurs, il convient d'assurer un apport total en liquides adéquat.
Une altération de la capacité à éliminer les triglycérides peut conduire à un « syndrome de surcharge graisseuse » .
Le mélange avec des substances incompatibles pourrait entraîner une déstabilisation de l'émulsion ou la précipitation de particules , ce qui conduirait dans les deux cas à un risque élevé d'embolie.
Jusqu'à présent, l'expérience concernant l'utilisation de LIPIDEM sur des périodes supérieures à sept jours reste limitée.
Comme pour toutes solutions intraveineuses, en particulier celles qui sont destinées à la nutrition parentérale, des précautions d'asepsie rigoureuses doivent être prises pour la perfusion de LIPIDEM.
Patients atteints de diabète sucré ou présentant une altération de la fonction cardiaque ou rénale
Comme toutes les solutions pour perfusion de grand volume, LIPIDEM doit être administré avec précaution chez les patients présentant une altération de la fonction cardiaque ou rénale.
L'expérience concernant son utilisation chez les patients atteints de diabète sucré ou d'insuffisance rénale reste limitée.
Patients présentant une altération du métabolisme lipidique
LIPIDEM doit être administré avec précaution chez les patients présentant des troubles du métabolisme lipidique et une augmentation des triglycérides sériques, par ex. insuffisance rénale, diabète sucré, pancréatite, altération de la fonction hépatique, hypothyroïdisme (avec hypertriglycéridémie), sepsis et syndrome métabolique. Si LIPIDEM est administré à des patients présentant ces affections, une surveillance plus étroite des triglycérides sériques sera nécessaire pour assurer l'élimination des triglycérides et une concentration stable en triglycérides en dessous de 11,4 mmol/l (1 000 mg/dl).
Dans les hyperlipidémies combinées et le syndrome métabolique, la concentration en triglycérides varie en fonction de l'apport en glucose, lipides et de la surnutrition. La dose devra être ajustée en conséquence. Il conviendra d'évaluer et de surveiller les autres sources de lipides et de glucose ainsi que les médicaments qui interfèrent avec leur métabolisme.
La présence d'une hypertriglycéridémie 12 heures après l'administration de lipides indique également un trouble du métabolisme lipidique.
Population pédiatrique
Les acides gras libres (AGL) déplacent la bilirubine de ses sites de liaison à l'albumine par compétition. Les nouveau-nés très prématurés peuvent présenter un risque accru d'hyperbilirubinémie en raison du taux élevé d'AGL libérés par les triglycérides, ce qui entraîne une augmentation du rapport AGL/albumine. Chez les nourrissons à risque d'hyperbilirubinémie alimentés par voie parentérale, les taux de triglycérides et de bilirubine sériques doivent être surveillés et le débit de perfusion des lipides ajusté si cela est jugé nécessaire.
Pendant la perfusion, LIPIDEM doit être protégé de la lumière utilisée en photothérapie afin de réduire la formation d'hydroperoxydes de triglycérides potentiellement nocifs.
La concentration en triglycérides sériques doit être régulièrement surveillée pendant la perfusion de LIPIDEM (plus particulièrement chez les nouveau-nés prématurés de très petite taille), particulièrement en cas de risque accru d'hyperlipidémie (ex. en situation de stress ou en cas d'infection). Une augmentation par paliers de la dose journalière peut être recommandée.
En fonction du statut métabolique du patient, une hypertriglycéridémie occasionnelle peut survenir. Chez les nourrissons, une diminution de la dose doit être envisagée si la concentration en triglycérides plasmatiques dépasse 2,8 mmol/l (250 mg/dl) pendant la perfusion. Chez les enfants plus âgés et les adolescents, une diminution de la dose doit être envisagée si la concentration en triglycérides plasmatiques dépasse 4,6 mmol/l (400 mg/dl) pendant la perfusion.
Mises en garde spéciales/précautions concernant les excipients
LIPIDEM contient 2,6 mmol/l de sodium. Ceci doit être pris en compte chez les patients suivant un régime hyposodé strict.
Interférences avec les tests de laboratoire
Les lipides peuvent interférer avec certains tests de laboratoire (tels que le dosage de la bilirubine, de la lactate-déshydrogénase ou la saturation en oxygène) lorsque le prélèvement sanguin est effectué avant que les lipides aient été éliminés de la circulation sanguine, ce qui peut prendre 4 à 6 heures.