Après administration intraveineuse de 10 à 20 mg/m2 de mitomycine, des concentrations plasmatiques maximales de 0,4 à 3,2 µg/ml ont été mesurées. La demi-vie biologique est courte et est comprise entre 40 et 50 minutes. La diminution de la concentration plasmatique est bi-exponentielle, avec une phase initiale rapide de 45 minutes, suivie d'une phase plus lente.
Après environ 3 heures, les concentrations plasmatiques sont généralement inférieures au seuil de détection. La mitomycine étant essentiellement métabolisée et éliminée par le foie, des concentrations élevées ont été retrouvées dans la vésicule biliaire. L'excrétion rénale ne joue qu'un rôle mineur dans l'élimination de la mitomycine.
Durant le traitement intravésical, le taux d'absorption de la mitomycine n'est pas significatif. Néanmoins, un effet systémique ne peut pas être totalement exclu.
Les effets indésirables énumérés ci-dessous sont classés par classe de système d'organe et par fréquence. Les fréquences ci-dessous sont définies de la manière suivante :
Très fréquent (³ 1/10), fréquent (³ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (³ 1/1 000 à < 1/100), rare (³ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000) ou fréquence indéterminée (ne peut pas être estimée à partir des données disponibles)
Effets indésirables éventuels sous traitement systémique
Les effets indésirables les plus fréquents de la mitomycine administrée par voie systémique sont des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées et vomissements ainsi qu'une myélosuppression accompagnée d'une leucopénie et d'une thrombopénie (prédominante). Cette myélosuppression survient chez jusqu'à 65 % des patients.
Jusqu'à 10 % des patients peuvent s'attendre à une toxicité organique sévère sous forme de pneumopathie interstitielle ou de néphrotoxicité.
La mitomycine est potentiellement hépatotoxique.
Affections hématologiques et du système lymphatique | Très fréquent Myélosuppression, leucopénie, thrombopénie Rare Infection potentiellement mortelle, septicémie, anémie hémolytique |
Affections du système immunitaire | Très rare Réaction allergique sévère |
Affections cardiaques | Rare Insuffisance cardiaque après un traitement antérieur par anthracyclines |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Fréquent Pneumonie interstitielle, dyspnée, toux, essoufflement Rare Hypertension pulmonaire, maladie veino-occlusive pulmonaire (MVOP) |
Affections gastro-intestinales | Très fréquent Nausées, vomissements Peu fréquent Mucosite, stomatite, diarrhées, anorexie |
Affections hépatobiliaires | Rare Dysfonctionnement hépatique, augmentation des transaminases, ictère, maladie veino-occlusive (MVO) du foie |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Fréquent Exanthème, éruption cutanée allergique, dermatite de contact, érythrodysesthésie palmo-plantaire (EPP) Peu fréquent Alopécie Rare Exanthème généralisé |
Affections du rein et des voies urinaires
| Fréquent Dysfonctionnement rénal, augmentation du taux de créatinine sérique, glomérulopathie, néphrotoxicité Rare Syndrome hémolytique et urémique (SHU) (fréquemment d'issue fatale), anémie hémolytique micro-angiopathique (syndrome AHMA) |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Fréquent Après extravasation : cellulite, nécrose tissulaire Peu fréquent Fièvre |
Effets indésirables éventuels sous traitement intravésical
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Fréquent Prurit, éruption cutanée allergique, dermatite de contact, érythème palmo-plantaire Rare Exanthème généralisé |
Affections du rein et des voies urinaires | Fréquent Cystite (potentiellement hémorragique), dysurie, nocturie, pollakiurie, hématurie, irritation localisée de la paroi de la vessie Très rare Cystite nécrosante, cystite allergique (éosinophile) sténose des voies urinaires efférentes, réduction de la capacité de la vessie, calcification de la paroi de la vessie et fibrose de la paroi de la vessie. |
En raison des effets toxiques de la mitomycine sur la moelle osseuse, les autres modalités de traitement myélotoxiques (en particulier, les autres cytostatiques, la radiothérapie) doivent être administrées avec une prudence toute particulière de manière à minimiser le risque de myélosuppression additive.
L'injection par voie intraveineuse doit être strictement respectée. L'injection paravasculaire du médicament entraîne une nécrose étendue au niveau de la zone concernée. Pour éviter une nécrose, il convient de respecter les recommandations ci-après :
Le produit doit toujours être injecté dans l'une des grosses veines du bras.
Le produit ne doit pas être injecté directement dans la veine, mais plutôt dans la tubulure d'un système de perfusion au débit bien contrôlé.
Avant de retirer la canule après administration veineuse centrale, rincer celle-ci pendant quelques minutes à l'aide de la solution de perfusion, afin d'éliminer la mitomycine résiduelle.
En cas d'extravasation, il est recommandé d'infiltrer immédiatement dans la zone infiltration avec une solution à 8,4 % de bicarbonate de sodium, suivie d'une injection de 4 mg de dexaméthasone. Une injection systémique de 200 mg de vitamine B6 peut être utile pour promouvoir la régénération des tissus qui endommagés.
Le traitement au long cours peut conduire à une toxicité cumulée au niveau de la moelle osseuse. La myélosuppression peut ne se manifester que tardivement, et atteindre son intensité maximum après 4 à 6 semaines de traitement, avec un effet cumulé après une utilisation prolongée, nécessitant fréquemment un ajustement au cas par cas de la posologie.
La mitomycine doit être administrée avec prudence et sous étroite surveillance de l'état du patient chez les personnes âgées, car celles-ci présentent souvent une diminution des fonctions physiologiques et une myélosuppression potentiellement persistante.
Il convient d'être particulièrement attentif à la possibilité d'apparition ou d'aggravation de maladies infectieuses et d'hémorragies.
La mitomycine est une substance mutagène et potentiellement cancérigène chez l'homme. Tout contact avec la peau et les muqueuses doit être évité.
En cas de symptômes pulmonaires, qui ne peuvent pas être attribués à la pathologie sous-jacente, le traitement doit être immédiatement arrêté. La toxicité pulmonaire peut être bien traitée avec des stéroïdes.
Le traitement doit être également immédiatement interrompu en cas de symptômes d'hémolyse ou de signes évocateurs d'un dysfonctionnement rénal (néphrotoxicité).
Aux doses de mitomycine supérieures à 30 mg/m2 de surface corporelle, une anémie hémolytique microangiopathique a été observée. Une surveillance attentive de la fonction rénale est recommandée.
Des données tirées d'études récentes suggèrent qu'un essai thérapeutique utilisant la protéine A du staphylocoque, visant à éliminer les complexes immuns qui semblent jouer un rôle dans l'apparition des symptômes, pourrait être approprié.
La survenue d'une leucémie aiguë (dans certains cas, consécutive à une phase préleucémique) et d'un syndrome myélodysplasique a été rapportée chez les patients traités de façon concomitante par d'autres agents anticancéreux.
L'immunisation avec des vaccins à virus vivants (par ex., le vaccin contre la fièvre jaune) augmente le risque d'infection et d'autres effets indésirables tels que la vaccine nécrotique et la vaccine généralisée, chez les patients qui présentent une immunocompétence réduite, notamment pendant le traitement par la mitomycine. L'administration de vaccins à virus vivants est par conséquent contre-indiquée pendant le traitement. Il est conseillé d'utiliser les vaccins à virus vivants avec prudence après l'arrêt de la chimiothérapie, et d'attendre au moins 3 mois après la dernière dose de chimiothérapie pour administrer le vaccin .
Examens de contrôle et mesures de sécurité recommandés en cas d'administration intraveineuse :
Avant le début du traitement
Hémogramme complet.
Évaluation de la fonction pulmonaire si l'on soupçonne un dysfonctionnement pulmonaire préexistant.
Évaluation de la fonction rénale visant à écarter la possibilité d'une insuffisance rénale.
Évaluation de la fonction hépatique visant à écarter la possibilité d'une insuffisance hépatique.
Pendant le traitement
Contrôles réguliers des paramètres hématologiques.
Surveillance attentive de la fonction rénale.