Absorption
Rapide avec un pic à 3-4 heures. Le pic du métabolite actif (cycloguanil) est atteint un peu plus tard (5 heures).
Demi vie :
Pour le proguanil elle est de 14 + 2,6 heures. Pour le cycloguanil de l'ordre de 19 heures.
L'accumulation en prises répétées est donc limitée, l'équilibre s'établissant en 3 jours environ.
Métabolisme :
La transformation du proguanil en cycloguanil est liée à l'activité du cytochrome P450 2C (responsable également du métabolisme de la méphénytoïne). Il existe une variabilité génétique avec des métaboliseurs lents (réduction de la transformation de proguanil en cycloguanil): ceux-ci ne dépassent pas 6 à 10 % de la population européenne, mais peuvent atteindre 35 % au Kenya et 20 % dans le sud-est asiatique.
Élimination
L'élimination se fait à la fois dans les fèces et principalement dans les urines.
En cas d'omission d'une prise journalière, les taux sanguins chutent rapidement mais la disparition totale du produit ne se fait qu'après 3 à 5 jours d'arrêt de traitement.
Les données de pharmacocinétique pour une posologie de 3 mg/kg chez l'enfant de moins de 15 kg sont incomplètes.
Les effets indésirables sont présentés par classes de systèmes d'organes et par fréquence, suivant un ordre décroissant, en utilisant la convention suivante :
Très fréquent (≥ 1/10) ;
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ;
Peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ;
Rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ;
Très rare (< 1/10 000) ;
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée à partir des données disponibles).
Classe de système d'organe | Effets indésirables et fréquence |
Affections hématologiques et du système lymphatique | Fréquence indéterminée Anomalies hématologiques telles que anémie aplasique, anémie mégaloblastique, thrombopénie et pancytopénie . |
Affections du système immunitaire | Fréquent Hypersensibilité Vascularite Fréquence indéterminée Réactions médicamenteuses avec éosinophilie et symptômes systémiques (Syndrome de DRESS) . |
Affections gastro-intestinales | Fréquent Intolérance gastro-intestinale modérée et diarrhée* Aphtes Stomatite |
Affections hépatobiliaires | Très rare Hépatite souvent associée à des manifestations d'hypersensibilité (fièvre, éruption cutanée, éosinophilie
) Élévation des enzymes hépatiques |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Fréquence indéterminée Réactions cutanées allergiques telles qu'exfoliation cutanée, éruption cutanée, prurit Dépigmentation Alopécie |
Affections générales et au site d'administration | Très rare Fièvre |
* cédant généralement à la poursuite du traitement
Interactions avec d'autres médicaments
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Anticoagulants oraux :
Augmentation de l'effet de l'anticoagulant oral et du risque hémorragique.
Contrôle plus fréquent de l'INR. Adaptation éventuelle de la posologie de l'anticoagulant oral pendant le traitement par le proguanil et après son arrêt.
+ Hormones thyroïdiennes :
Risque d'hypothyroïdie clinique chez les patients substitués par hormones thyroïdiennes.
Il est recommandé de surveiller les concentrations sériques de T3 et de T4 et adaptation, si besoin, de la posologie de l'hormone thyroïdienne pendant le traitement par l'antipaludique et après son arrêt.
+ Antiacides :
Les antiacides peuvent réduire l'absorption de proguanil. Ils doivent donc être pris à 2 à 3 heures d'intervalle, au moins.
+ Vaccin antityphoïdique vivant oral atténué (souche Ty21a) :
Le traitement par
chlorhydrate de proguanil doit être arrêté trois jours avant la vaccination et ne sera pas repris avant trois jours suivant l'injection du vaccin oral vivant contre la typhoïde (souche Ty21a).
+ Inhibiteurs de protéase boostés
Lorsqu'il est administré avec des inhibiteurs de la protéase boostés, une diminution de de la concentration en proguanil a été observée. Cette association doit être évitée, si possible.
Mise en garde spéciales
Il existe une possibilité de résistance au proguanil des Plasmodium.
La chimioprophylaxie ne dispense pas des mesures de précaution contre les piqûres de moustiques :
Après le coucher du soleil, port de vêtements amples couvrant la plus grande surface corporelle possible, serrés au col, poignets et chevilles, et application de produits répulsifs sur les surfaces exposées.
Utilisation d'une moustiquaire et d'insecticide.
Précautions d'emploi
L'intérêt d'une prophylaxie du paludisme chez les sujets partiellement immunisés vivant en permanence en zone d'endémie est discutable. Elle peut, cependant, être utile chez les sujets à risque (femme enceinte primigeste par exemple).
Dans les zones où une résistance des Plasmodium aux antipaludiques est connue ou soupçonnée, il est important de demander conseil auprès d'un service médical spécialisé quant au traitement prophylactique approprié.
La survenue d'un exanthème maculo-papuleux fébrile associé à des symptômes systémiques (atteinte hépatique, pulmonaire, rénale, éosinophilie
) doit faire craindre une réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (Syndrome de DRESS) et impose l'arrêt du traitement .
Insuffisant rénal :
Des troubles hématologiques chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère ont été signalés .
Paludrine doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère .
Chez les patients dont la clairance de la créatinine est inférieure à 10 ml/min, dialysés ou non, la plus grande prudence s'impose et la balance bénéfice/risque doit être soigneusement évaluée.