La roxithromycine est un inhibiteur faible du CYP3A4.
Associations contre-indiquées
+ Colchicine
Augmentation des effets indésirables de la colchicine, aux conséquences potentiellement fatales.
+ Astemizole, cisapride, pimozide
D'autres médicaments métabolisés par l'isozenzyme CYP3A hépatique, comme l'astémizole, le cisapride ou le pimozide, sont associés à un allongement de l'intervalle QT et/ou à des arythmies cardiaques (généralement des torsades de pointe) consécutifs à une augmentation de leur taux sérique due à une interaction avec des inhibiteurs puissants de cette isoenzyme, dont certains antibactériens de la classe des macrolides. Bien que la roxithromycine ne forme pas ou que peu de complexes avec le CYP3A et donc ne présente qu'une capacité nulle ou limitée d'inhiber le métabolisme d'autres médicaments métabolisés par cette isoenzyme, il est impossible d'affirmer ou d'exclure l'existence d'une interaction clinique entre la roxithromycine et les médicaments ci-dessus. Il n'est donc pas recommandé d'associer la roxithromycine à ces médicaments.
Cisapride : Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
+ Terfénadine
Il peut y avoir une interaction pharmacocinétique entre certains macrolides et la terfénadine, avec pour conséquence une augmentation de la concentration sérique de terfénadine, qui peut provoquer une arythmie ventriculaire sévère, en particulier des torsades de pointe. Bien que cette réaction n'ait pas été démontrée avec la roxithromycine et bien que les études menées avec un nombre limité de volontaires sains n'aient montré aucune interaction pharmacocinétique ni modification pertinente à l'ECG, il n'est pas recommandé d'associer la roxithromycine et la terfénadine.
+ Ergotamine, dihydroergotamine
Ergotisme avec possibilité de nécrose des extrémités (diminution de l'élimination hépatique de l'ergotamine et inhibition de l'élimination hépatique de la dihydroergotamine).
Associations déconseillées
+ Alcaloïdes de l'ergot de seigle dopaminergiques (bromocriptine, cabergoline, lisuride, pergolide)
Augmentation des concentrations plasmatiques du dopaminergique avec accroissement possible de son activité ou apparition de signes de surdosage.
+ Médicaments susceptibles d'allonger l'intervalle QT
Il convient d'être prudent lors de l'administration de roxithromycine à des patients prenant d'autres médicaments susceptibles d'allonger l'intervalle QT . Ces médicaments incluent des antiarythmiques de classe IA (par ex. quinidine, procaïnamide, disopyramide) et de classe III (par ex. dofétilide, amiodarone), le citalopram, les antidépresseurs tricycliques, la méthadone, certains anti- psychotiques (par ex.phénothiazines), les fluoroquinolones (par ex. moxifloxacine), certains antifongiques (par ex. fluconazole, pentamidine) et certains médicaments antiviraux (par ex. télaprévir).
+Anticoagulants oraux
Aucune interaction n'a été observée avec la warfarine lors des études menées sur des volontaires. Cependant, des allongements du temps de prothrombine ou des augmentations du ratio international normalisé (RIN), pouvant être expliqués par l'épisode infectieux, ont été rapportés chez des patients traités par la roxithromycine et des antagonistes de la vitamine K. Il est prudent de surveiller le RIN en cas de traitement associant la roxithromycine et des antagonistes de la vitamine K.
+ Disopyramide
Une étude in vitro a montré que la roxithromycine peut déplacer le disopyramide lié aux protéines ; un tel effet in vivo pourrait entraîner une augmentation des taux sériques de disopyramide libre. En conséquence l'ECG et, si possible, les taux sériques de disopyramide doivent être surveillés.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointes
(amiodarone, amisulpride, arsenieux, bepridil, chlorpromazine, citalopram, cyamemazine, diphemanil, disopyramide, dofetilide, dolasetron, domperidone, dronedarone, droperidol, erythromycine, escitalopram, flupentixol, fluphenazine, halofantrine, haloperidol, hydroquinidine, ibutilide, levofloxacine, levomepromazine, lumefantrine, mequitazine, methadone, mizolastine, moxifloxacine, pentamidine, pimozide, pipamperone, pipotiazine, prucalopride, quinidine, sertindole, sotalol, spiramycine, sulpiride, sultopride, tiapride, toremifene, vandétanib, vincamine, zuclopenthixol)
Ce trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certain nombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L'hypokaliémie (notamment induite par des médicaments hypokaliémiants) est un facteur favorisant, de même que la bradycardie (notamment induite par des médicaments bradycardisants) ou un allongement préexistant de l'intervalle QT, congénital ou acquis. Les médicaments à l'origine de cet effet indésirable sont notamment les antiarythmiques de classe Ia et III, et certains neuroleptiques. D'autres molécules n'appartenant pas à ces classes sont également en cause.
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
Surveillance clinique et électrocardiographique pendant l'association.
+ Bradycardisant
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
Surveillance clinique et électrocardiographique.
+ Antivitaminique K (acenocoumarol, fluindione, phenindione, warfarine)
Augmentation de l'effet de l'antivitamine K et du risque hémorragique. Contrôle plus fréquent de l'INR. Adaptation éventuelle de la posologie de l'antivitamine K pendant le traitement par le macrolide et après son arrêt.
Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR
De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR.
Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées : il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.
+ Atorvastatine, simvastatine
Risque majoré d'effets indésirables (concentration-dépendants) à type de rhabdomyolyse.
Utiliser des doses plus faibles d'hypocholestérolémiants.
+ Ciclosporine
Risque d'augmentation des concentrations sanguines de ciclosporine et de la créatininémie.
Dosage des concentrations sanguines de ciclosporine, contrôle de la fonction rénale et adaptation de la posologie pendant l'association et après l'arrêt du macrolide.
Dans une étude clinique évaluant les effets de la roxithromycine sur l'exposition à la ciclosporine, 8 receveurs d'une transplantation cardiaque traités par la ciclosporine pendant au moins 1 mois ont reçu 150 mg de roxithromycine deux fois par jour pendant 11 jours. La roxithromycine a entraîné une augmentation de 50 % des concentrations plasmatiques de ciclosporine. Les concentrations de cyclosporine ont ensuite progressivement diminué à l'arrêt de la roxithromycine.
+ Digoxine et autres digitaliques
Augmentation de la digoxinémie par augmentation de son absorption
Surveillance clinique (symptomatologie et contrôle ECG) et éventuellement de la digoxinémie pendant le traitement par l'azithromycine et après son arrêt.
Cette surveillance clinique est obligatoire s'il survient les symptômes suggérant un surdosage de digitalique. La toxicité cardiaque du digitalique peut se manifester par les symptômes suivants : nausée, vomissement, diarrhée, céphalée ou vertige, troubles du rythme ou de la conduction cardiaque.
Une étude menée chez des volontaires sains a montré que la roxithromycine pourrait accroître l'absorption de la digoxine. Cet effet, commun à tous les autres macrolides, peut dans de très rares cas entraîner une toxicité des digitaliques. Cette toxicité peut se manifester par des symptômes tels que des nausées, des vomissements, des diarrhées, des céphalées ou des vertiges. La toxicité des digitaliques peut aussi se manifester par des troubles de la conduction et/ou du rythme cardiaques. C'est pourquoi, chez les patients traités par la roxithromycine et la digoxine ou un autre digitalique, il convient de surveiller l'ECG et, si possible,
les taux sériques du digitalique. Cette surveillance est obligatoire en cas de survenue de symptômes pouvant indiquer la présence d'un surdosage du digitalique.
+ La roxithromycine, comme d'autres macrolides, doit être utilisée avec précaution chez les patients recevant des anti-arythmiques de classe IA et III.
+ Inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase:
Lorsque la roxithromycine est associée à un inhibiteur de l'HMG-CoA réductase (statine), il existe un risque potentiel d'effets indésirables musculaires, tels que rhabdomyolyse en raison d'une augmentation possible de l'exposition aux statines. La prudence est recommandée quand une statine est combinée avec de la roxithromycine et les patients doivent être surveillés pour des signes et symptômes de myopathie.
Associations à prendre en compte
+ Midazolam
Majoration légère de la sédation.
L'administration conjointe de roxithromycine (300 mg par jour) et de midazolam (15 mg par voie orale) a augmenté de 47 % l'ASC du midazolam (substrat sensible du CYP3A4), ce qui pourrait renforcer les effets de ce dernier.
+ Théophylline (et, par extrapolation, aminophylline)
Risque d'augmentation de la théophyllinémie, particulièrement chez l'enfant. Toutefois ceci ne requiert généralement pas de modification de la posologie usuelle.
Une légère augmentation des concentrations plasmatiques de théophylline a été observée, mais celle-ci ne nécessite généralement pas de modification de la dose habituelle.
+ Rifabutine
La roxithromycine peut accroître la concentration plasmatique de la rifabutine.
Autres
Il n'y a pas d'interaction cliniquement significative avec la carbamazépine, la ranitidine, l'hydroxyde d'aluminium ou de magnésium.