Pharmacodynamique
L'atropine est un agent antimuscarinique, un antagoniste compétitif de l'acétylcholine au niveau des terminaisons nerveuses post-ganglionnaires, affectant ainsi les récepteurs des glandes exocrines, des muscles lisses, du muscle cardiaque et du système nerveux central.
Ses effets périphériques incluent une diminution de la production de salive, de sueur, des sécrétions nasales, lacrymales et gastriques, une diminution de la motilité intestinale et une inhibition de la miction.
L'atropine augmente le rythme sinusal, la conduction sino-auriculaire et auriculo-ventriculaire. Habituellement, elle augmente le rythme cardiaque, mais avec la possibilité d'une bradycardie initiale.
L'atropine inhibe les sécrétions des voies respiratoires et induit une relaxation des fibres musculaires lisses bronchiques provoquant une bronchodilatation.
Dosage
Dosage - ATROPINE - usage parentéral
Solution injectable
Voie sous-cutanée ou intra-veineuse lente, selon l'indication.
La spécialité doit être administrée sous contrôle médical.
Antispasmodique (voie SC) :
chez l'adulte : 0,25 à 1 mg toutes les 6 heures, posologie maximale: 2 mg/24 h.
chez l'enfant :
§ au-dessus de 6 ans : 0,50 mg en dose unique, § entre 2 et 6 ans : 0,25 mg en dose unique.
Médication pré-anesthésiques (voie SC) :
chez l'adulte : 1 mg.
chez l'enfant (de 30 mois à 15 ans) : 0,1 mg à 0,5 mg.
chez le nourrisson (de 1 à 30 mois) : 0,1 mg à 0,3 mg.
En cardiologie (voie IV lente) : 0,5 à 1 mg.
En cas d'intoxication (voie IV lente) : 2 mg d'emblée, puis 1 mg toutes les ½ heures jusqu'à assèchement des secrétions bronchiques.
Indications
Indications - ATROPINE - usage systémique
Pré-anesthésie: protection des manifestations vagales (bradycardie à l'induction).
Bloc auriculo-ventriculaire ou atrio-ventriculaire.
Dans l'infarctus: prévention et traitement des blocs auriculo-ventriculaires et bradycardies sinusales.
Traitement symptomatique des manifestations douloureuses aiguës liées aux troubles fonctionnels du tube digestif et des voies biliaires.
Traitement symptomatique des manifestations spasmodiques et douloureuses des voies urinaires.
Antidote spécifique dans les intoxications aiguës par les anticholinestérasiques (insecticides organo-phosphorés et carbamates) ou par les médicaments parasympathomimétiques ou cholinomimétiques.
Indications - ATROPINE - administration par voie oculaire
Traitement des inflammations uvéales :
uvéites antérieures (iritis, iridocyclites) et postérieures,
réactions uvéales secondaires à une agression ou un traitement chirurgical.
Cycloplégie pour réfraction (indispensable chez l'enfant strabique) en particulier en présence d'un strabisme accommodatif.
Dans certains cas utilisation pour réaliser une pénalisation optique dans le traitement de l'amblyopie en particulier unilatérale.
Contre-indications
Ce médicament ne doit pas être administré en cas de :
hypersensibilité à l'un des constituants,
glaucome par fermeture de l'angle,
risque de rétention urinaire lié à des troubles urétro-prostatiques,
en cas d'allaitement ,
myasthénie grave, sauf si utilisé en association avec un inhibiteur de la cholinestérase.
Effets indésirables
Effets indésirables - ATROPINE - usage systémique
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont dus à l'action de l'atropine sur les récepteurs muscariniques et, à des doses élevées, sur les récepteurs nicotiniques. Ces effets sont dose-dépendants et habituellement réversibles à l'arrêt du traitement.
Affections du système immunitaire
Choc anaphylactique.
Affections du système nerveux
Nervosité, confusion mentale, en particulier chez les personnes âgées.
Affections oculaires
Mydriase, avec diminution de l'accommodation et photophobie, diminution de la sécrétion lacrymale, augmentation de la pression intraoculaire.
Affection cardiaques
Bradycardie transitoire puis tachycardie, palpitations, arythmie.
Affections vasculaires
Flush.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Epaississement des sécrétions bronchiques.
Affections gastro-intestinales
Sécheresse buccale, constipation.
Affections du rein et des voies urinaires
Rétention d'urine.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Sécheresse cutanée
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Soif.
Surdosage
Signes cliniques :
Flush et sécheresse de la peau, mydriase, sécheresse de la bouche et de la langue, tachycardie, hyperthermie, nausées et vomissements.
Les symptômes liés à la stimulation du SNC incluent agitation, confusion, hallucinations, réactions paranoïaques et psychotiques, troubles de la coordination, délire et parfois convulsions.
En cas de surdosage sévère, on peut observer une dépression du système nerveux central avec coma, dépression respiratoire et décès.
Traitement :
Instaurer un traitement symptomatique. Maintenir les voies respiratoires dégagées.
L'administration de diazépam peut être envisagée pour contrôler l'excitation et les convulsions, mais le risque de dépression du SNC doit alors être pris en compte.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène de l'atropine dans une seule espèce et à doses très élevées.
En clinique, l'utilisation de l'atropine au cours d'un nombre limité de grossesses n'a apparemment révélé aucun effet sur la grossesse ou sur la santé du ftus ou du nouveau-né.. A ce jour, il n'y a pas d'autres données épidémiologiques disponibles.
En conséquence, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser l'atropine pendant la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue.
Allaitement
L'atropine passe dans le lait maternel ce qui peut entraîner un surdosage chez le nourrisson, avec notamment des signes de toxicité neurologique. De surcroît, l'atropine diminue la sécrétion lactée. En conséquence, si la prise de ce médicament apparaît réellement indispensable, l'allaitement est contre-indiqué.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations à prendre en compte
+ Autres substances à activité anticholinergique, tels que : antidépresseurs tricycliques, certains antihistaminiques H1, antiparkinsoniens, disopyramide, méquitazine, neuroleptiques phénothiaziniques, antispasmodiques et quinidine.
Augmentation du risque de survenue d'effets indésirables atropiniques à type de rétention urinaire, constipation, sécheresse de la bouche, glaucome aigu...