Actif par voie orale, le
benzylthiouracile bloque l'hormonogénèse thyroïdienne en inhibant l'organification de l'iode. Il provoque une hypersécrétion de la TSH.
Pharmacocinétique - BENZYLTHIOURACILE - voie orale
La résorption se fait par voie digestive et débute 20 à 30 minutes après l'absorption per os. La demi-vie est d'environ 2 heures. L'élimination est rénale.
Dosage - BENZYLTHIOURACILE - voie orale
Comprimé
Le traitement sera initié par une dose d'attaque pendant 1 à 2 mois environ, puis en surveillant cliniquement le patient. Les doses seront baissées progressivement, pour atteindre en 3 ou 4 mois une dose d'entretien qui sera poursuivie en général 18 mois.
L'adaptation du traitement est indispensable car :
- pour une posologie insuffisante : les signes d'hyperthyroïdie réapparaissent ou s'aggravent ;
- pour une posologie excessive : une hypothyroïdie s'installe, caractérisée par l'élévation de la TSH, une augmentation du volume du goitre.
Traitement d'attaque : 150 à 200 mg (6 à 8 comprimés) par jour pendant quelques semaines.
Traitement d'entretien: dès amélioration clinique et normalisation des épreuves fonctionnelles : 100 mg (4 comprimés) par jour pendant plusieurs mois.
L'administration se fait en 3 prises régulièrement espacées dans la journée, administrées de préférence au moment des repas.
Un autre schéma thérapeutique consiste :
- dans une première phase : administration de l'antithyroïdien à la posologie du traitement d'attaque mentionné ci-dessus, jusqu'à obtention d'une hypothyroïdie biologique (obtenue après 6 semaines environ) ;
- dans une seconde phase : poursuite de l'antithyroïdien à la même posologie, mais en associant de la lévothyroxine pour obtenir l'euthyroïdie, puis diminution progressive de l'antithyroïdien vers le 12ème mois en poursuivant la lévothyroxine, les deux produits étant arrêtés après 6 à 8 mois.
Indications - BENZYLTHIOURACILE - usage systémique
Hyperthyroïdies.
Cancer de la thyroïde TSH dépendant.
Affections hématologiques graves préexistantes.
Effets indésirables - BENZYLTHIOURACILE - usage systémique
La liste ci-dessous est basée sur les effets indésirables rapportés après commercialisation.
Infections et infestations
Angine1, Infection1
Affections hématologiques et du système lymphatique
Leucopénie1, Aplasie médullaire1, Agranulocytose1,
Affections du système immunitaire
Hypersensibilité2,
Affections vasculaire
Vasculite3
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Vascularite pulmonaire3, Infiltration pulmonaire3, Hémorragie alvéolaire3
Affections hépatobiliaires
Hépatite, Ictère, Transaminases augmentées
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Dermatite allergique2, Vasculite cutanée3, Vasculite leucocytoclastique 3, Ulcère cutané3
Erythème2, Prurit2, Rash2, Urticaire2,
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Arthralgie2, Myalgie2
Affections du rein et des voies urinaires
Vascularite rénale3, Glomérulonéphrite3, Insuffisance rénale aiguë3
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fièvre1, 2
Investigations
Anticorps cytoplasmique antineutrophile positif3
1 : Leucopénie pouvant être annoncée par de la fièvre, une angine, une infection, voire une agranulocytose ou une aplasie médullaire de survenue habituellement brutale, nécessitant l'arrêt du traitement et la réalisation d'une numération-formule sanguine en urgence.
2 : Réactions allergiques : cutanées (prurit, éruption, urticaire), fièvre, érythème, arthralgies, myalgies, courbatures nécessitant également l'arrêt du traitement.
3 : Comme avec d'autres antithyroïdiens de synthèse (en particulier le propylthiouracile), il a été décrit de très rares cas de vascularites associées aux ANCA, à l'origine en particulier de glomérulonéphrites évoluant quelquefois vers une insuffisance rénale aiguë, et nécessitant l'arrêt du traitement. Les vascularites associées aux ANCA peuvent aussi se manifester sous forme d'infilrat pulmonaire ou d'hémorragie alvéolaire, d'ulcération cutanée ou de vasculite leucocytoclasique.
Passage en hypothyroïdie avec élévation de la TSH et augmentation du volume du goitre.
Grossesse
La thyroïde ftale est mise en place très tôt mais ne commence à fixer l'iode qu'au cours de la 12ème semaine post-conceptionnelle. Malgré un faible risque de retentissement sur la fonction thyroïdienne ftale, le traitement est maintenu si nécessaire, moyennant une adaptation des posologies maternelles : poursuivre le traitement à une dose aussi faible que possible, pour obtenir l'euthyroïdie maternelle et éviter l'hypothyroïdie ftale liée à un passage du
benzylthiouracile dans le placenta.
En effet, une supplémentation maternelle en L-thyroxine s'avérerait inefficace pour le ftus, puisque l'hormone passe très peu le placenta.
Par ailleurs, un bilan thyroïdien néonatal est indispensable dans ce contexte.
Allaitement
L'allaitement est à éviter, en raison du passage du médicament dans le lait maternel.
La poursuite de l'allaitement est à discuter en fonction de chaque cas.
Potentialisation de l'action des antithyroïdiens de synthèse en cas d'association avec les sulfamides hypoglycémiants, les hydantoïnes, l'iode et les iodures.