Pharmacodynamique
Le bézafibrate inhibe la biosynthèse du cholestérol et des acides gras (triglycérides).
Chez l'homme, en présence d'hyperlipidémie, on observe une baisse du cholestérol et des triglycérides liés aux lipoprotéines de faible densité (VLDL et LDL).
Chez le sujet hyperlipidémique comme chez le sujet sain, on note une augmentation du cholestérol lié aux lipoprotéines de forte densité (HDL).
Il a été mis en évidence que le traitement par les fibrates peut réduire la survenue d'évènements coronaires. Cependant, les fibrates n'ont pas montré de diminution de la mortalité toutes causes en prévention primaire et secondaire des maladies cardiovasculaires.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - BÉZAFIBRATE - voie orale
La biodisponibilité des comprimés est de l'ordre de 60%. Dans le sang, le bézafibrate est fortement lié (95%) aux protéines plasmatiques. Le bézafibrate est presque entièrement éliminé par voie urinaire, sous forme inchangée ou sous forme de glycuronide. L'élimination du bézafibrate étant réduite en cas d'insuffisance rénale, ce dosage est contre-indiqué en cas d'insuffisance rénale .
Dosage
Dosage - BÉZAFIBRATE - voie orale
Comprimé enrobé à libération prolongée
En association avec le régime, ce médicament constitue un traitement symptomatique à long terme dont l'efficacité doit être surveillée périodiquement.
La posologie est de 1 comprimé par jour, pris de préférence au cours d'un repas.
En cas d'insuffisance rénale, BÉZAFIBRATE 400 mg ne doit pas être utilisé . Utiliser les comprimés à 200 mg de bézafibrate qui permettent une adaptation de la posologie en fonction de la créatininémie et/ou de la clairance de la créatinine.
En association avec le régime, ce médicament constitue un traitement symptomatique à long terme dont l'efficacité doit être surveillée périodiquement.
La posologie est en moyenne de 3 comprimés par jour, pris de préférence au cours des repas.
En cas d'insuffisance rénale , la posologie doit être adaptée en fonction de la créatininémie et de la clairance de la créatinine *selon le schéma posologique ci-dessous :
Clairance de la créatinine*(ml/min) | Créatinine sérique (µmol/l) | Dse quotidienne |
> 60 | < 135 (15 mg/l) | 3 cps à 200 mg/j |
60 à 40 | 136 à 225 (16 à 25 mg/l) | 2 cps à 200 mg/j |
40 à 15 | 226 à 530 (25 à 60 mg/l) | 1 cp à 200 mg/j ou tus les 2 jours |
< 15 | >530 (60 mg/l) | Contre-indiqué |
*Réelle ou si besoin estimée par la formule de Cockroft : valeur de la créatininémie ajustée sur l'âge, le poids et le sexe : Clcr = (140 - âge) X poids/0,814 X créatininémie avec l'âge exprimé en années, le poids en kilos, la créatininémie en micromol/l.
Cette formule est valable pour les sujets âgés, de sexe masculin, et doit être corrigée pour les femmes en multipliant le résultat par 0,85.
Chez les patients dialysés, la posologie doit être réduite à 200 mg tous les 3 jours, le bézafibrate n'étant pas dialysable
Indications
Indications - BÉZAFIBRATE - usage systémique
BÉZAFIBRATE est indiqué en complément d'un régime alimentaire adapté et d'autres mesures non pharmacologiques (tels que exercice, perte de poids) dans les cas suivants:
Traitement d'une hypertriglycéridémie sévère associée ou non à un faible taux de HDL-cholestérol.
Hyperlipidémie mixte lorsqu'une statine est contre-indiquée ou non tolérée.
Contre-indications
Ce médicament ne doit jamais être prescrit dans les situations suivantes :
Insuffisance hépatique chez l'enfant,
hypersensibilité au bézafibrate, à un de ses composants ou aux autres fibrates,
réactions de photosensibilité ou de photoallergie connues aux fibrates,
en association avec les autres fibrates ,
insuffisance rénale avec créatininémie > 15 mg/l (> 135 μmol/l) ou clairance de la créatinine < 60 ml/mn et patients sous dialyse,
Affection de la vésicule biliaire avec ou sans cholélithiase (car une atteinte hépatique ne peut être exclue),
Ce médicament est généralement déconseillé pendant l'allaitement .
Effets indésirables
Effets indésirables - BÉZAFIBRATE - usage systémique
Le profil d'innocuité global du bézafibrate est fondé à la fois sur les données cliniques et sur l'expérience acquise depuis la mise sur le marché.
La fréquence des effets indésirables selon la classification MedDRA est définie en utilisant la convention suivante : fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1000, <1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très rare : leucopénie, thrombocytopénie ;
Rare : anémie, pancytopénie.
Affections du système immunitaire
Peu fréquent : réactions d'hypersensibilité y compris réactions anaphylactiques.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Peu fréquent : diminution de l'appétit.
Troubles psychiatriques
Rare : dépression, insomnie.
Affections du système nerveux
Peu fréquent : vertiges, maux de tête ;
Rare : neuropathie périphérique, paresthésie.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Très rare : pneumopathie interstitielle.
Affections gastro-intestinales
Fréquent : troubles gastro-intestinaux ;
Peu fréquent : distension abdominale, douleur abdominale, constipation, diarrhée, dyspepsie, nausée ;
Rare : pancréatite.
Troubles hépatobiliaires
Peu fréquent : cholestase, cholélithiase.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Peu fréquent : prurit, urticaire, alopécie, éruption cutanée ;
Rare : réaction de photosensibilité ;
Très rare : érythème polymorphe, syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell.
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif
Peu fréquent : faiblesse musculaire, myalgie, crampe musculaire ;
Très rare : rhabdomyolyse (notamment chez les patients ayant des problèmes rénaux).
Affections du rein et des voies urinaires
Rare : insuffisance rénale aiguë.
Affections de l'appareil reproducteur et du sein
Peu fréquent : impuissance.
Investigations
Peu fréquent : élévation du taux sanguin de la créatinine phosphokinase, élévation du taux sanguin de la créatinine, élévation du taux de la phosphatase alcaline, diminution du taux sanguin de la phosphatase alcaline, diminution de la gamma-glutamyl transférase.
Très rare : diminution de l'hémoglobine, élévation de la gamma-glutamyl transférase, élévation des transaminases (ASAT, ALAT).
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Les résultats des études réalisées chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène.
En clinique, aucun effet malformatif ou ftotoxique n'est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi des grossesses exposées au bézafibrate est insuffisant pour exclure tout risque.
Il n'y a pas d'indication à la prescription des fibrates au cours de la grossesse, à l'exception des hypertriglycéridémies majeures (> 10 g/l) insuffisamment corrigées par la diététique et qui exposent au risque maternel de pancréatite aiguë
Allaitement
Il n'existe pas d'informations sur le passage du bézafibrate dans le lait maternel. La prescription est en conséquence déconseillée.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations contre-indiquées
+ Autres fibrates
Risque majoré d'effets indésirables à type de rhabdomyolyse et d'antagonisme pharmacodynamique entre les deux molécules.
Associations déconseillées
+ Inhibiteurs de l'HMG CoA réductase
Risque d'addition d'effets indésirables musculaires (dose-dépendants) à type de rhabdomyolyse.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Anticoagulant oraux
Augmentation de l'effet de l'antivitamine K et du risque hémorragique
Contrôle plus fréquent de l'INR. Adaptation de la posologie de l'antivitamine K pendant le traitement par bézafibrate et 8 jours après son arrêt.
+ Colchicine
Risque de majoration des effets indésirables musculaires de ces substances, et notamment de rhabdomyolyse. Surveillance clinique et biologique, particulièrement au début de l'association.
Associations à prendre en compte
L'action des sulfonylurées et de l'insuline peut être potentialisée par le bézafibrate. Cela est dû à une amélioration de l'utilisation du glucose avec simultanément une réduction du besoin en insuline.
Des cas isolés de détérioration marquée, quoique réversible, de la fonction rénale (accompagnée d'une augmentation correspondante du taux de créatinine sérique) ont été rapportés lors de transplantation d'organe chez des patients recevant à la fois une thérapie immunosuppressive et du bézafibrate. En conséquence, la fonction rénale chez ces patients doit être étroitement surveillée et dans le cas d'une variation significative des constantes biologiques le bézafibrate doit être, si nécessaire, arrêté.
Lorsque le bézafibrate est donné en association avec des résines échangeuses d'ions (par exemple cholestyramine), il faut espacer la prise des deux médicaments d'au moins deux heures car l'absorption du bézafibrate peut être affectée par la résine.