Le ciclétanine est un diurétique, apparenté sur le plan pharmacologique aux diurétiques thiazidiques, et qui agit en inhibant la réabsorption du sodium par le tubule au niveau du segment cortical de dilution. Il augmente l'excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à un moindre degré, l'excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une action antihypertensive. L'effet salidiurétique (et donc le risque d'hypokaliémie) est manifeste pour des doses égales ou supérieures à 100 mg par jour.
Comme les autres diurétiques étudiés, le ciclétanine abaisse les résistances périphériques et augmente la compliance des grosses artères sans modifier leur calibre ni le tonus veineux.
Le ciclétanine n'élève pas l'uricémie et respecte le métabolisme glucidique.
L'effet thérapeutique des diurétiques thiazidiques reste en plateau au-delà d'une certaine dose, tandis que les effets indésirables continuent d'augmenter : en cas d'inefficacité du traitement, il n'est pas utile, et souvent mal toléré, d'augmenter les doses au-delà des posologies recommandées.
Pharmacocinétique - CICLÉTANINE - voie orale
Absorption
La biodisponibilité du ciclétanine est élevée.
Le temps nécessaire pour obtenir le pic plasmatique (T max) varie entre 30 et 45 minutes.
Distribution
La liaison aux protéines plasmatiques est supérieure à 90 %.
La demi-vie est comprise entre 6 et 8 heures.
L'administration de ciclétanine augmente le niveau des concentrations plasmatiques à l'équilibre (plateau) par rapport à une administration unique, mais ce plateau reste stable au cours du temps, traduisant l'absence d'accumulation.
Élimination
Le pourcentage de produit inchangé retrouvé dans les urines est inférieur à 1 %, le ciclétanine étant principalement excrété sous forme de métabolites.
Chez le sujet âgé (75 ans en moyenne), la demi-vie d'élimination et le volume de distribution sont augmenté, l'absorption est ralentie ; toutefois, le produit ne s'accumule pas au cours d'un traitement chronique de 30 jours.
Dosage - CICLÉTANINE - voie orale
Gélule
Le traitement est initié à 50 mg/jour mais la posologie efficace est le plus souvent de 100 mg/jour.
La posologie ne doit pas dépasser 150 mg/jour (augmentation des effets indésirables sans gain d'efficacité).
Populations particulières
Un ajustement de la posologie peut être nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique et les personnes âgées.
Population pédiatrique
La sécurité et l'efficacité de CICLÉTANINE chez les enfants n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration
A prendre en une seule prise, de préférence le matin, avec ou sans nourriture.
Effets indésirables - CICLÉTANINE - usage systémique
Résumé du profil de sécurité
Les effets indésirables les plus fréquents (> 3%) rapportés lors des études contrôlées par placebo ou par un comparateur sont : perte de poids, asthénie, céphalées, polyurie et hypokaliémie.
Liste tabulée des effets indésirables
Le tableau 1 présente les effets indésirables survenus au cours des essais cliniques et pendant l'utilisation de CICLÉTANINE après son autorisation de mise sur le marché. Les effets indésirables sont présentés selon les catégories de fréquence suivantes : fréquent (≥ 1/100 à <1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à <1/100), fréquence indéterminée (ne peut être estimée à partir des données disponibles).
Tableau 1 : effets indésirables
Classe de systèmes d'organes | Fréquence | Effet indésirable |
Affections hématologiques et du système lymphatique | Peu fréquent | Thrombopénie |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | Fréquent Peu fréquent | Hypokaliémie Hyponatrémie, goutte, hyperuricémie, hyperglycémie |
Affections psychiatriques | Peu fréquent | Etat confusionnel |
Affections du système nerveux | Fréquent | Céphalée, sensations vertigineuses |
Affections de l'oreille et du labyrinthe | Fréquent | Vertige |
Affections cardiaques | Fréquent Fréquence indéterminée | Tachycardie Bradycardie |
Affections vasculaires | Peu fréquent Fréquence indéterminée | Hypotension orthostatique Hypotension |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Peu Fréquent | Dyspnée |
Affections gastro-intestinales | Fréquent Peu fréquent Fréquence indéterminée | Diarrhée, douleur abdominale, nausée Dyspepsie Vomissements |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Fréquent Peu fréquent Fréquence indéterminée | Prurit Eruption cutanée, réaction de photosensibilité Urticaire, eczéma, érythème |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Fréquence indéterminée | Contractures musculaires |
Affections du rein et des voies urinaires | Fréquent Fréquence indéterminée | Polyurie, pollakiurie Défaillance rénale |
Affections des organes de reproduction et du sein | Peu fréquent Fréquence indéterminée | Dysérection Gynécomastie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Fréquent Peu fréquent | Asthénie, fatigue, dèmes périphériques Malaise |
Investigations | Fréquent Peu fréquent Fréquence indéterminée | Poids abaissé Transaminases augmentées, pression artérielle augmentée, Gamma-glutamyltransferase augmentées |
Description de certains effets indésirables
Une hypokaliémie a été rapportée comme effet indésirable chez 3,4% des patients traités par CICLÉTANINE dans des études comparatives ou contrôlées par placebo. La surveillance du bilan électrolytique est nécessaire pendant le traitement .
Les signes de l'intoxication aiguë avec les diurétiques thiazidiques et apparentés se manifestent surtout par des désordres hydro-électrolytiques (hyponatrémie, hypokaliémie).
Cliniquement, possibilité de nausées, vomissements, hypotension artérielle, crampes, vertiges, somnolence, états confusionnels, polyurie ou oligurie allant jusqu'à l'anurie (par hypovolémie).
Le traitement symptomatique du surdosage doit être considéré. Un lavage gastrique et/ou l'administration de charbon activé peuvent être effectués s'il y a lieu, suivi d'une restauration de l'équilibre hydro-électrolytique dans un centre spécialisé jusqu'à normalisation. La correction d'une hyponatrémie doit être réalisée très progressivement.
Grossesse
Il n'y a pas ou peu de données concernant l'utilisation de CICLÉTANINE chez les femmes enceintes.
Cependant, en règle générale, les diurétiques thiazidiques et apparentés doivent être évités chez la femme enceinte et ne jamais être prescrits au cours des dèmes physiologiques (et ne nécessitant donc pas de traitement) de la grossesse. Les diurétiques peuvent, en effet, entraîner une ischémie ftoplacentaire, avec un risque d'hypotrophie ftale.
CICLÉTANINE n'est pas recommandé pendant la grossesse.
Allaitement
Il n'y a pas de données sur l'excrétion de la ciclétanine ou de ses métabolites dans le lait maternel. Un risque pour les nouveau-nés/nourrissons ne peut être exclu. Une décision doit être prise soit d'interrompre l'allaitement soit d'interrompre/de s'abstenir du traitement avec CICLÉTANINE en prenant en compte le bénéfice de l'allaitement pour l'enfant au regard du bénéfice du traitement pour la femme.
Fertilité
Les études effectuées chez les rats n'ont pas mis en évidence d'effets sur la fertilité.
Associations déconseillées + Lithium
Augmentation de la lithémie avec signes de surdosage, en lithium, comme lors d'un régime désodé (diminution de l'excrétion urinaire du lithium). Cependant, si l'association ne peut être évitée, surveillance stricte de la lithémie et adaptation de la posologie du lithium.
+ Médicaments non antiarythmiques donnant des torsades de pointes (astémizole, bépridil, érythromycine IV, halofantrine, pentamidine, sultopride, terfénadine, vincamine)
Torsades de pointes (l'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie et un espace QT long préexistant). Utiliser des substances ne présentant pas l'inconvénient d'entraîner des torsades de pointes en cas d'hypokaliémie.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi + Acide acétylsalicylique
Pour des doses anti-inflammatoires d'acide acétylsalicylique (>= 1g par prise et/ou >= 3g par jour) ou pour des doses antalgiques ou antipyrétiques (>= 500 mg par prise et/ou <3g par jour) :
Insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à une diminution de la synthèse des prostaglandines rénales. Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Insuffisance rénale aiguë chez le malade à risque (sujet âgé et/ou déshydraté) par diminution de la filtration glomérulaire (inhibition des prostaglandines vasodilatatrices due aux anti-inflammatoires non stéroïdiens). Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Baclofène
Majoration de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade, surveiller la fonction rénale en début du traitement.
+ Digitaliques
Hypokaliémie favorisant les effets toxiques des digitaliques.
Surveillance de la kaliémie, ECG et, s'il y a lieu, reconsidérer le traitement.
+ Diurétiques hyperkaliémiants (amiloride, spironolactone, triamtérène)
L'association rationnelle, utile pour certains patients, n'exclut pas la survenue d'hypokaliémie ou, en particulier chez l'insuffisant rénal et le diabétique, d'hyperkaliémie.
Surveiller la kaliémie, éventuellement l'ECG, et, s'il y lieu, reconsidérer le traitement.
+ Inhibiteurs de l'enzyme de conversion et antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II
Risque d'hypotension artérielle brutale et/ou d'insuffisance rénale aiguë lors de l'instauration ou de l'augmentation de la posologie d'un traitement par un antagoniste de l'angiotensine II ou par un IEC en cas de déplétion hydrosodée préexistante.
Dans l'hypertension artérielle, lorsqu'un traitement diurétique préalable a pu entraîner une déplétion hydrosodée, il faut :
soit arrêter le diurétique avant de débuter le traitement par l'antagoniste de l'angiotensine II ou par l'IEC, et réintroduire un diurétique hypokaliémiant si nécessaire ultérieurement,
soit administrer des doses initiales réduites d'antagoniste de l'angiotensine II ou d'IEC et augmenter progressivement la posologie.
Dans l'insuffisance cardiaque congestive traitée par diurétiques, commencer par une dose très faible d'IEC éventuellement après réduction de la dose du diurétique hypokaliémiant associé.
Dans tous les cas : surveiller la fonction rénale (créatininémie) dans les premières semaines du traitement par l'IEC ou par l'antagoniste de l'angiotensine II.
+ Médicaments antiarythmiques donnant des torsades de pointes : antiarythmiques du groupe la (quinidine, hydroquinidine, disopyramide), amiodarone, brétylium, sotalol
Torsades de pointes (l'hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie et un espace QT long préexistant).
Prévention de l'hypokaliémie et, si besoin, correction : surveillance de l'espace QT. En cas de torsades, ne pas administrer d'antiarythmique (entraînement électrosystolique).
+ Metformine
Acidose lactique due à la metformine déclenchée par une éventuelle insuffisance rénale fonctionnelle liée aux diurétiques et plus spécialement aux diurétiques de l'anse. Ne pas utiliser la metformine lorsque la créatininémie dépasse 15 mg/litre (135 µmoles/litre) chez l'homme et 12 mg/litre (110 µmoles/litre) chez la femme.
+ Produits de contraste iodés
En cas de déshydratation provoquée par les diurétiques, risque majoré d'insuffisance rénale aiguë, en particulier lors de l'utilisation de doses importantes de produits de contraste iodés.
Réhydratation avant administration du produit iodé.
Associations à prendre en compte + Antidépresseurs imipraminiques (tricycliques), neuroleptiques
Effet antihypertenseur et risque d'hypotension orthostatique majoré (effet additif).
+ Calcium (sels de)
Risque d'hypercalcémie par diminution de l'élimination urinaire du calcium.
+ Ciclosporine
Risque d'augmentation de la créatininémie sans modification des taux circulants de ciclosporine, même en l'absence de déplétion hydrosodée.
+ Corticoïdes, tétracosactide (voie systémique)
Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).
Population pédiatrique
Les études d'interaction n'ont été réalisées que chez l'adulte.