Pharmacodynamique
La
dihydralazine exerce un puissant effet vasodilatateur périphérique par action directe sur la musculature lisse, principalement au niveau artériolaire.
Dans l'hypertension artérielle, cet effet vasodilatateur entraîne une diminution de la pression artérielle (essentiellement diastolique).
Du fait d'une désactivation du baroréflexe artériel, l'effet vasodilatateur entraîne une stimulation sympathique réflexe, responsable d'une tachycardie ainsi que d'une augmentation du volume d'éjection systolique et du débit cardiaque. Le flux plasmatique rénal augmente, sans réduction du débit sanguin utérin.
L'administration intra-veineuse de dihydralazine peut entraîner une chute tensionnelle importante et imprévisible, notamment en cas d'administration en bolus (avec risque de réduction critique de la perfusion cérébrale ou utéro-placentaire).
Les effets indésirables liés à l'action vasodilatatrice et à la stimulation sympathique réflexe peuvent être prévenus par l'association systématique d'un bêta-bloquant et par un remplissage vasculaire, si nécessaire.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - DIHYDRALAZINE - usage parentéral
On ne dispose d'aucune donnée sur la pharmacocinétique de la dihydralazine administrée par voie intra-veineuse chez la femme enceinte ou chez le ftus.
La dihydralazine traverse la barrière placentaire.
La dihydralazine passe dans le lait maternel.
Dosage
Dosage - DIHYDRALAZINE - usage parentéral
Poudre et solvant pour solution injectable
Perfusion intraveineuse à la pompe ou administration en bolus (éventuellement suivie d'une perfusion continue).
DIHYDRALAZINE injectable doit être administré de préférence en perfusion intra-veineuse continue à la pompe. La posologie recommandée est de 50 à 100 mg par 24 heures, établie de façon progressive. La posologie initiale est de 2 ampoules (soit 50 mg) diluées dans 500 ml de solution de sérum physiologique. Le débit de perfusion est adapté à chaque cas individuel, en fonction de l'évolution des chiffres tensionnels et de la tolérance hémodynamique. La dose sera adaptée de manière à ce que la baisse de pression artérielle ne dépasse pas 25 % du niveau initial dans l'heure suivant l'institution du traitement injectable; en effet une chute trop abrupte de pression peut entraîner une ischémie myocardique, cérébrale ou rénale. . En général, le débit de perfusion ne dépasse pas 0,5 mg/mn (30 mg/h).
Un abaissement progressif et durable de la pression diastolique à 90-100 mmHg peut être considéré comme une réponse satisfaisante. La durée du traitement est adaptée à chaque cas particulier.
En cas de nécessité d'injection IV, la dose initiale est de ¼ (6,25 mg) d'ampoule injecté lentement en 2 à 4 minutes, afin d'éviter tout abaissement brutal de la pression artérielle .
S'il est nécessaire de réitérer l'injection, un intervalle libre de 20 à 30 minutes sera observé avant d'administrer une nouvelle dose de 6,25 mg en bolus, sous contrôle continu de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
Indications
Indications - DIHYDRALAZINE - usage systémique
Certaines pré-éclampsies graves mettant en jeu le pronostic vital maternel.
En l'absence de contre-indication, le DIHYDRALAZINE sera administré en association à un bêta-bloquant.
Contre-indications
Antécédents d'hypersensibilité à l'hydralazine ou à la dihydralazine.
Effets indésirables
Effets indésirables - DIHYDRALAZINE - usage systémique
Ont été rapportés chez la mère:
céphalées,
tachycardie, palpitations, flush, hypotension artérielle, rétention hydrosodée; exceptionnellement, douleurs angineuses, troubles du rythme ventriculaire;
exanthème, prurit;
nausées, vomissement.
Chez le ftus, décélérations du rythme cardiaque ftal, associées ou non à une bradycardie (notamment en cas de retard de croissance in utero).
Surdosage
Symptomatologie:
troubles cardio-vasculaires, tels que tachycardie et hypotension marquées accompagnées de nausées, vertiges et sueurs profuses, voire collapsus circulatoire; crise d'angine de poitrine et arythmies ventriculaires;
troubles de conscience, céphalées, vomissements, tremblements, convulsions, oligurie, hypothermie.
Traitement: il n'existe pas d'antidote spécifique au DIHYDRALAZINE injectable. Le traitement est symptomatique et comprend, en cas de surdosage, l'arrêt immédiat de la perfusion.
Grossesse/Allaitement
Il n'y a pas de données fiables de tératogenèse chez l'animal pour la dihydralazine.
Avec l'hydralazine, molécule très voisine, un effet tératogène, variable selon les espèces, a été retrouvé à doses élevées.
En clinique, il n'existe pas actuellement de données suffisamment pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou ftotoxique de l'hydralazine ou de la
dihydralazine lorsqu'elles sont administrées pendant les deux premiers trimestres de la grossesse.
En conséquence, l'utilisation de la dihydralazine est déconseillée au cours des deux premiers trimestres de la grossesse.
L'expérience avec l'hydralazine administrée au troisième trimestre de la grossesse n'a apparemment révélé aucun effet ftotoxique particulier. Toutefois, seules des études épidémiologiques permettraient de vérifier l'absence de risque.
Il n'existe pas d'observations publiées avec la dihydralazine mais ce médicament a également été administré chez la femme enceinte dans la même indication que l'hydralazine.
En conséquence, l'utilisation de la dihydralazine ne doit être envisagée au cours du troisième trimestre de la grossesse que si nécessaire.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Baclofène
Majoration de l'effet antihypertenseur.
Surveillance de la pression artérielle et adaptation posologique de l'antihypertenseur si nécessaire.
Associations à prendre en compte
+ Alphabloquants à visée urologique (alfuzosine, doxazosine, prazosine, tamsulosine, térazosine)
Majoration de l'effet hypotenseur. Risque d'hypotension orthostatique majoré.
+ Amifostine
Majoration de l'effet antihypertenseur.
+ Antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques
Effet antihypertenseur et risque d'hypotension orthostatique majorés (effet additif).
+ Corticoïdes, tétracosactide (voie générale) (sauf hydrocortisone employée comme traitement substitutif dans la maladie d'Addison).
Diminution de l'effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).