Pharmacodynamique
Le
fénoprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien, appartenant au groupe des propioniques, dérivé de l'acide aryl carboxylique ayant une activité antalgique et activité anti-pyrétique, à faibles doses
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - FÉNOPROFÈNE - voie orale
L'absorption
Le fénoprofène est rapidement absorbé par le tube digestif, cette absorption n'est pas affectée par les anti-acides.
Il peut être dosé dans le plasma dès la quinzième minute après son administration orale.
Le pic sérique de 50 µg/ml est atteint environ deux heures après la prise de 600 mg de fénoprofène.
Les concentrations plasmatiques augmentent proportionnellement à la dose absorbée.
La distribution
La demi-vie sérique du fénoprofène est d'environ trois heures, mais l'effet antalgique dure 6 à 8 heures.
Le fénoprofène est fortement lié à l'albumine (99 %).
Le métabolisme et excrétion
Près de 90 % de la dose administrée sont métabolisés au niveau hépatique en métabolites inactifs éliminés par le rein.
Dosage
Dosage - FÉNOPROFÈNE - voie orale
Comprimé pelliculé
RESERVE A L'ADULTE ET A L'ENFANT A PARTIR DE 15 ANS.
Usuellement, chez l'adulte et l'enfant de plus de 1 5 ans: 1 comprimé à 300 mg 3 à 4 fois par jour,
En cas de douleur aiguë intense, il est possible de prendre une dose initiale de 2 comprimés (600 mg de fénoprofène).
Mode d'administration
Voie orale.
Les comprimés sont à absorber avec un grand verre d'eau sans les croquer, au moment d'un repas.
Indications
Indications - FÉNOPROFÈNE - usage systémique
Traitement symptomatique des douleurs d'intensité légère à modérée
Contre-indications
Ce médicament est contre-indiqué dans les cas suivants:
A partir du 6ème mois de la grossesse
Hypersensibilité avérée au fénoprofène et aux substances d'activité proche telles que autres AINS, aspirine
Ulcère gastro-duodénal en évolution
Insuffisance hépato-cellulaire sévère
Insuffisance rénale sévère
Antécédents de néphropathie interstitielle aux AINS.
Ce médicament est généralement déconseillé:
En association avec les autres AINS (y compris les salicylés à partir de 3 g/jour chez l'adulte), les anticoagulants oraux l'héparine, le lithium, le méthotrexate à partir de 15 mg/semaine et la ticlopidine
En cas d'allaitement.
Effets indésirables
Effets indésirables - FÉNOPROFÈNE - usage systémique
Effets gastro-intestinaux:ont été habituellement rapportés des troubles gastro-intestinaux à type de nausées, vomissements, gastralgies, dyspepsie, troubles du transit, hémorragies occultes ou non. Celles-ci sont d'autant plus fréquentes que la posologie utilisée est élevée.
Réactions d'hypersensibilité:
dermatologiques: éruptions, rash, prurit, dème,
respiratoires: la survenue de crise d'asthme peut être observée chez certains sujets notamment allergiques à l'aspirine et aux autres anti-inflammatoires non stéroïdiens. Dans ce cas, ce médicament est contre-indiqué.
Effet sur le système nerveux central:les plus fréquents sont, céphalées et somnolence, plus rarement lipothymies, tremblements, confusion et insomnie.
Effets sur le rein: néphrite interstitielle avec syndrome néphrotique, précédée par l'apparition d'une fièvre, d'arthralgies, d'un rash cutané, d'une oligurie, une hyperazotémie, pouvant évoluer vers l'anurie. Un diagnostic précoce avec arrêt du médicament peut permettre une guérison. Plus fréquemment sont observés, dysurie, cystite, hématurie, dèmes périphériques.
Autres:
quelques cas rares de troubles de la vue ont été rapportés,
hypoacousie, acouphènes,
palpitations, tachycardie,
purpura, échymoses,
asthénie,
dyspnée.
Quelques modifications biologiques ont pu être observées:
hématologiques: granulopénie, thrombopénie, anémie aplasique et hémolytique.
hépatiques: augmentation des transaminases, des phosphatases alcalines, des LDH.
Surdosage
Signes d'intoxication
Dyspepsie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, étourdissements, céphalées, ataxie, acouphènes, tremblements, somnolence, confusion.
L'hyperthermie, la tachycardie, l'hypotension et l'insuffisance rénale aiguë ne surviennent que très rarement.
Conduite à tenir
Transfert immédiat en milieu hospitalier et traitement symptomatique.
Il n'existe pas d'antidote spécifique
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Dans l'espèce humaine, aucun effet malformatif particulier n'a été signalé. Cependant, des études épidémiologiques complémentaires sont nécessaires afin de confirmer l'absence de risque.
Au cours de 3ème trimestre, tous les inhibiteurs de synthèse des prostaglandines peuvent exposer:
le ftus à:
une toxicité cardio-pulmonaire (hypertension pulmonaire avec fermeture prématurée du canal artériel);
un dysfonctionnement rénal pouvant aller jusqu'à l'insuffisance rénale avec oligohydramnios.
la mère et l'enfant, en fin de grossesse, à un allongement éventuel du temps de saignement.
En conséquence, la prescription d'AINS ne doit être envisagée que si nécessaire pendant les 5 premiers mois de la grossesse.
En dehors d'utilisations obstétricales extrêmement limitées et qui justifient une surveillance spécialisée, la prescription d'AINS est contre-indiquée à partir du 6 mois.
Allaitement
Les A.I.N.S. passant dans le lait maternel, par mesure de précaution, il convient d'éviter de les administrer chez la femme qui allaite.
Interactions avec d'autres médicaments
L'administration simultanée du fénoprofène avec les produits suivants nécessite une surveillance rigoureuse de l'état clinique et biologique du malade.
Associations déconseillées
+ Autres AINS
(y compris les salicylés à partir de 3 g/jour chez l'adulte)
Augmentation du risque ulcérogène et hémorragique digestif, par synergie additive;
+ Anticoagulants oraux
Augmentation du risque hémorragique de l'anticoagulant oral par inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastro-intestinale par les AINS.
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique et biologique étroite, avec en particulier temps de saignement et taux de prothrombine.
+ Héparines(par voie parentérale)
Augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastro-intestinale par les AINS.
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique (et biologique pour les héparines non fractionnées) étroite.
+ Lithium
(décrit pour le diclofénac, le kétoprofène, la phénylbutazone, le piroxicam, l'indométacine).
Augmentation de la lithémie pouvant atteindre des valeurs toxiques, par diminution de l'excrétion rénale de lithium.
Si nécessaire, surveiller étroitement la lithémie et adapter la posologie du lithium pendant l'association et après l'arrêt de l'AINS;
+ Méthotrexate
Utilisé à des doses supérieures ou égales à 15 mg/semaine.
Augmentation de la toxicité hématologique du méthotrexate par diminution de sa clairance rénale;
+ Ticlopidine
Augmentation du risque ulcérogène et hémorragique digestif ( synergie des activités antiagrégantes plaquettaires).
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique et biologique étroite, incluant le temps de saignement.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Diurétiques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)
Insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté (diminution de la filtration glomérulaire par inhibition des prostaglandines vasodilatatrices, due aux AINS). Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade; surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Méthotrexate
Utilisé à faibles doses, inférieures à 15 mg/semaine.
Augmentation de la toxicité hématologique du méthotrexate par diminution de sa clairance rénale, par les anti-inflammatoires en général.
Contrôle hebdomadaire de l'hémogramme durant les premières semaines de l'association. Surveillance accrue en cas d'altération, même légère, de la fonction rénale, ainsi que chez le sujet âgé;
+ Pentoxifylline
Augmentation du risque hémorragique.
Renforcer la surveillance clinique et contrôler plus fréquemment le temps de saignement;
+ Zidovudine
Risque de toxicité accrue sur la lignée rouge par action sur les réticulocytes, avec anémie sévère survenant 8 jours après l'introduction de l'AINS.
Contrôle de la NFS et du taux de réticulocytes 8 à 15 jours après le début du traitement par l'AINS.
Associations à prendre en compte
+ Bêta-bloquants
Par extrapolation à partir de l'indométacine
Réduction de l'effet antihypertenseur par inhibition des prostaglandines vasodilatatrices par les AINS et rétention hydrosodée avec les AINS pyrazolés.
+ Dispositif intra-utérin
Risque controversé de diminution de son efficacité
+ Thrombolytiques
Augmentation du risque hémorragique.
+ Ciclosporine
Risque d'addition des effets néphrotoxiques, notamment chez le sujet âgé.