Pharmacodynamique
Antibiotique fongistatique (in vivo) dont le spectre d'activité est strictement limité aux dermatophytes. La griséofulvine est active sur les trois variétés de champignons dermatophytes: microsporum, épidermophyton et trichophyton.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - GRISÉOFULVINE - voie orale
Distribution
Après administration per os de 1 g de griséofulvine, le pic plasmatique (1,5 à 3 mg/l) est atteint en 2 à 4 heures.
La résorption intestinale est accrue lorsque l'antifongique est administré au cours d'un repas riche en graisse.
La demi-vie d'élimination est de 10 à 15 heures. Le volume de distribution est de 0,7 l/kg. La liaison aux protéines plasmatiques est de 80 %.
Biotransformation
Le foie transforme en majeure partie la griséofulvine en 6-déméthylgriséofulvine, principal métabolite inactif.
Diffusion
La griséofulvine se fixe électivement sur la kératine. Elle rend les cellules kératinisées résistantes à l'invasion des dermatophytes, les cellules parasitées étant progressivement remplacées par des cellules saines. Il existe un passage transplacentaire.
Excrétion
Une grande partie du produit est éliminée sous forme inchangée dans les selles.
La 6-déméthylgriséofulvine est éliminée dans les urines, sous forme glycuroconjuguée.
Moins de 1 % de la dose administrée est éliminé dans les urines, sous forme intacte.
Il n'y a donc pas d'accumulation en cas d'insuffisance rénale.
Dosage
Dosage - GRISÉOFULVINE - voie orale
Comprimé pelliculé sécable
Adultes : 500 mg à 1 g par jour soit 1 à 2 comprimés par jour en 2 prises au cours des repas.
Enfants : 10 à 20 mg/kg/jour
La durée du traitement est fonction de la localisation :
4 à 8 semaines pour la peau ;
6 à 8 semaines pour le cuir chevelu et les teignes ;
4 à 12 mois pour les mycoses des ongles.
Mode d'administration
Les comprimés sont à avaler avec un grand verre d'eau.
Chez l'enfant de moins de 6 ans, les comprimés seront finement broyés et mélangés avec un aliment liquide.
Indications
Indications - GRISÉOFULVINE - usage systémique
Traitement des mycoses à dermatophytes des cheveux, des ongles et de la peau.
Contre-indications
Porphyries ;
Allergie à la griséofulvine ;
Lupus érythémateux et syndromes apparentés.
Effets indésirables
Effets indésirables - GRISÉOFULVINE - usage systémique
Possibilité de:
Manifestations neurologiques: essentiellement céphalées; plus rarement: vertiges, insomnie ou somnolence, confusion, irritabilité; l'alcool potentialise ces troubles ;
Troubles gastro-intestinaux: anorexie, nausées, diarrhées, perturbation du goût, sensation de soif ;
Réactions allergiques cutanées et de photosensibilisation exceptionnelles: quelques rares cas de toxidermie bulleuse (érythème polymorphe voire syndrome de Lyell) ainsi que de syndrome de réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques ont été rapportés ;
Troubles hépatiques: quelques cas de cholestase intrahépatique ont été rapportés et exceptionnellement, des hépatites ;
Troubles hématologiques: leucopénie, neutropénie, anémie hypochromes. Ces modifications restent peu fréquentes et résolutives, en général, à l'arrêt du traitement ;
Neuropathies périphériques ;
Risque d'aggravation d'un lupus érythémateux disséminé et des syndromes apparentés.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Les études réalisées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène de la griséofulvine. En clinique, les quelques cas de grossesses exposées semblent évoquer un effet malformatif de la griséofulvine. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ce risque, que l'on ne peut exclure à ce jour.
En conséquence, l'utilisation de la griséofulvine est déconseillée pendant la grossesse. Dans le cas où l'indication relève d'un traitement par griséofulvine, celui-ci ne sera initié qu'après l'accouchement.
En cas de découverte fortuite d'une grossesse après prise de ce médicament, cet élément ne constitue pas l'argument systématique pour conseiller l'interruption de la grossesse mais conduit à une attitude de prudence et à une surveillance prénatale orientée.
Allaitement
Il n'existe pas de données concernant le passage dans le lait maternel. En cas de désir d'allaitement, il convient de repousser le traitement par griséofulvine.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations déconseillées
+ Alcool et médicaments en contenant: effet antabuse (chaleur, rougeur, vomissements, tachycardie).
Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
+ stroprogestatifs anticonceptionnels (contraceptifs voie orale) : diminution de l'efficacité contraceptive pendant le traitement et un cycle après l'arrêt du traitement par la griséofulvine.
Utiliser une autre méthode contraceptive, en particulier de type mécanique.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Anticoagulants oraux : diminution de l'effet des anticoagulants oraux (augmentation de leur catabolisme hépatique); contrôle plus fréquent du taux de prothrombine et surveillance de l'INR. Adaptation de la posologie des anticoagulants oraux pendant le traitement par la griséofulvine et 8 jours après son arrêt.
+ Ciclosporine, tacrolimus : par extrapolation à partir de la rifampicine: diminution des taux plasmatiques de l'immunodépresseur, avec diminution de son activité pendant l'association, par augmentation de son métabolisme hépatique.
Augmentation des doses d'immunodépresseur sous contrôle des taux plasmatiques.
Réduction de la posologie après l'arrêt de l'inducteur.
+ strogènes : Diminution de l'efficacité de l'strogène par augmentation de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de l'strogène pendant le traitement par la griséofulvine et après son arrêt.
+ Méthadone: diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique.
Augmenter la fréquence des prises de méthadone: 2 à 3 fois par jour au lieu d'une fois par jour.
+ Zidovudine : par extrapolation à partir de la rifampicine: risque de diminution de l'efficacité de la zidovudine par accélération de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique régulière.