CYTOSTATIQUE actif sur l'ADN
(L. Antinéoplasiques et immunomodulateurs)
Le mécanisme d'action de l'hydroxycarbamide n'est pas complètement connu. Elle inhibe la synthèse de l'ADN sans altérer la synthèse de l'ARN. Son action est rapide et s'exerce essentiellement sur la moelle osseuse. Elle inhibe d'abord la granulopoïèse puis la thrombocytopoïèse et, en dernier lieu, l'érythropoïèse.
Ces effets sont rapidement réversibles après l'interruption du traitement, ce qui impose dans la plupart des cas un traitement d'entretien continu à des doses déterminées par l'évolution de l'hémogramme.
HYDROXYCARBAMIDE exerce aussi une action radiosensibilisante.
Pharmacocinétique - HYDROXYCARBAMIDE - voie orale
L'hydroxycarbamide est rapidement absorbée par la muqueuse digestive (pic sérique 2 heures après l'ingestion) et diffuse bien dans les liquides biologiques et les tissus. Les taux atteints sont proportionnels à la dose administrée.
HYDROXYCARBAMIDE traverse la barrière hémato-encéphalique.
L'excrétion de l'hydroxycarbamide est essentiellement urinaire ; 80 % de la dose ingérée étant éliminés dans les 12 heures, il n'y a pas d'accumulation du produit.
Dosage - HYDROXYCARBAMIDE - voie orale
Gélule
Ce médicament est administré en 1 ou 2 prises, voire 3 prises par jour, en fonction de la dose quotidienne totale.
Leucémies myéloïdes chroniques
Traitement d'attaque: 30 à 50 mg/kg/24 heures. Traitement d'entretien: 15 à 50 mg/kg/24 heures.
Splénomégalie myéloïde, myélofibroses
5 à 15 mg/kg/24 heures.
Thrombocytopénie essentielle
Traitement d'attaque: 15 à 30 mg/kg/24 heures. Traitement d'entretien: 10 à 20 mg/kg/24 heures.
Polyglobulie primitive
Traitement d'attaque: 15 à 20 mg/kg/24 heures. Traitement d'entretien: 10 mg/kg/24 heures.
Il est important d'assurer, surtout en début de traitement, une diurèse abondante .
Si le patient n'est pas en mesure d'avaler la gélule, le contenu de la gélule peut être dispersé dans un verre d'eau et ingéré immédiatement. Il est normal que certains excipients non solubles persistent en surface.
Enfant: dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible de recommander une posologie particulière pour l'utilisation pédiatrique de ce médicament.
Indications - HYDROXYCARBAMIDE - usage systémique
HYDROXYCARBAMIDE est indiqué dans le traitement des patients atteints de
leucémies myéloïdes chroniques résistantes
polyglobulie primitive (polycythémia vera)
thrombocytémie essentielle avec un fort risque de complications thromboemboliques
Association avec le vaccin antiamarile (fièvre jaune)
Grossesse et allaitement
Son administration est formellement contre-indiquée chez la femme enceinte et la femme en période d'allaitement .
Effets indésirables - HYDROXYCARBAMIDE - usage systémique
Classification MedDRA des effets indésirables
Les effets indésirables suivants ont été observés pendant le traitement par HYDROXYCARBAMIDE :
très fréquent : > 1/10
fréquent : > 1/100 ;< 1/10
peu fréquent: > 1l1000 ;< 1/100
rare: > 1/10000 ;< 1/1000
très rare : < 1/10000
fréquence indéterminée: ne peut être estimée sur la base des données disponibles
Classe de système organes | Fréquence | Dénomination MedDRA |
Affections des organes de reproduction et sein | Très fréquent | Oligo, azoospermie en règle générale réversibles |
Infections et infestations | Rare | Gangrène |
Affections hématologiques et du système lymphatique | Très fréquent | Dépression médullaire, diminution des CD4, leucopénie, thrombocytopénie, diminution des plaquettes et anémie |
Tumeurs bénignes, malignes, et non précisées (incluant kystes et polypes) | Fréquent | Cancer cutané |
Affections de la peau et des tissus sous cutanés | Très fréquent | Vasculites cutanées, dermatomyosites, alopécie, rash maculopapuleux, rash papulaire, exfoliation cutanée, atrophie cutanée, ulcère cutané, érythème, hyperpigmentation, atteintes des ongles |
Très rare | Lupus érythémateux cutané et systémique |
Indéterminée | Pigmentation des ongles |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | Très fréquent | Anorexie |
Rare | Syndrome de lyse tumorale |
Affections psychiatriques | Fréquent | Hallucination, désorientation |
Affections du système nerveux | Fréquent | Convulsions, vertiges, neuropathie périphérique, somnolence, céphalées |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Indéterminée | Maladie pulmonaire interstitielle |
Affections gastro-intestinales | Très fréquent | Pancréatite, nausées, vomissement, diarrhées, stomatites, constipation, mucosite, inconfort gastro-intestinal, dyspepsie, aphtes buccaux |
Affections hépatobiliaires | Fréquent | Hépatotoxicité, augmentation des enzymes hépatiques, cholestase, hépatite |
Affections des reins et du système urinaire | Très fréquent | Dysurie, augmentation de la créatininémie, de l'urémie, de l'uricémie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Très fréquent | Pyrexie, asthénie, frissons, malaise |
Hypersensibilité
Fièvre médicamenteuse
Une forte fièvre (> 39°C) non-infectieuse et nécessitant dans certains cas une hospitalisation a été rapportée, isolée ou associée à des manifestations gastro-intestinales, pulmonaires, musculosquelettiques, hépatobiliaires, dermatologiques ou cardiovasculaires. La fièvre s'est manifestée généralement dans les 6 semaines après initiation d'HYDROXYCARBAMIDE et a disparu rapidement après l'arrêt de l'hydroxycarbamide. La fièvre est réapparue dans les 24 heures suivant la reprise du traitement.
En cas de surdosage, prédomine le risque de toxicité hématologique. A l'arrêt du traitement, les fonctions médullaires reprennent rapidement. Dans certains cas, des transfusions sanguines sont nécessaires.
Des cas de toxicité aiguë cutanéomuqueuse ont été rapportés chez des patients recevant HYDROXYCARBAMIDE à des posologies plusieurs fois supérieures aux posologies thérapeutiques. Ils comportent : douleur, érythème violacé et dème des paumes de mains et des plantes de pieds suivis par une desquamation des mains et des pieds, sévère hyperpigmentation cutanée généralisée et stomatite.
Grossesse
L'administration de ce médicament est formellement contre-indiquée chez la femme enceinte.
Allaitement
Du fait d'un passage dans le lait maternel, l'allaitement doit être arrêté durant le traitement par ce médicament.
De sévères perturbations gastriques telles que nausées, vomissements, anorexie provoquées par la combinaison des traitements peuvent habituellement être contrôlées par l'interruption de l'administration d'HYDROXYCARBAMIDE.
La douleur et l'inconfort dus à l'inflammation des muqueuses irradiées (mucites) sont généralement contrôlés par l'application d'anesthésiques topiques ou et par l'administration orale d'analgésiques. Si la réaction est sévère, l'administration d'HYDROXYCARBAMIDE peut être temporairement interrompue.
Si elle est extrêmement sévère, l'irradiation peut être temporairement repoussée.
Interactions communes à tous les cytotoxiques
En raison de l'augmentation du risque thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement anticoagulant est fréquent. La grande variabilité de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la fréquence des contrôles de l'INR.
Associations contre-indiquées
+ Vaccin antiamarile (fièvre jaune)
Risque de maladie vaccinale généralisée mortelle.
Associations déconseillées
+ Phénytoïne (et, par extrapolation, fosphénytoïne)
Risque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la seule phénytoïne par le cytotoxique, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du cytotoxique par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne ou la fosphénytoïne.
+ Vaccins vivants atténués, sauf antiamarile
L'utilisation concomitante de HYDROXYCARBAMIDE et de vaccins vivants peut potentialiser la réplication du virus vaccinant et/ou augmenter les effets indésirables du vaccin parce que les défenses naturelles de l'organisme peuvent être supprimées par HYDROXYCARBAMIDE.
Chez les patients traités par HYDROXYCARBAMIDE, la vaccination par un vaccin vivant peut entrainer une infection sévère. La réponse des anticorps du patient aux vaccins peut être diminuée.
Il y a un risque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente.
L'utilisation concomitante de vaccins vivants n'est pas recommandée.
Utiliser un vaccin inactivé lorsqu'il existe (poliomyélite).
Association à prendre en compte
+ Immunosuppresseurs
Immunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif.
L'administration concomitante d'HYDROXYCARBAMIDE et d'autres thérapeutiques myélosuppressives ou une radiothérapie peut augmenter le risque de dépression médullaire ou d'autres effets indésirables .
Tenir compte de l'effet radiosensibilisant d'HYDROXYCARBAMIDE en cas de radiothérapie.
+ Autres interactions
Des études ont montré qu'il y a des interférences analytiques entre l'hydroxycarbamide et les enzymes (uréase, uricase, et deshydrogénase lactique) utilisés pour le dosage de l'urée, l'acide urique et l'acide lactique, donnant des résultats faussement élevés chez les patients traités par HYDROXYCARBAMIDE.