Pharmacodynamique
Produit de contraste tri-iodé, hydrosoluble, non ionique.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - IOMÉPROL - usage parentéral
Injecté par voie vasculaire, le produit se répartit dans le système vasculaire et l'espace interstitiel, sans augmenter notablement la volémie et sans perturber l'équilibre hémodynamique. La distribution se fait selon un modèle bi-compartimental, avec une phase de distribution rapide et une phase d'élimination plus lente. Chez le volontaire sain, les demi-vies moyennes de distribution et d'élimination du ioméprol sont, respectivement, de 23 +/- 14 minutes et de 109 +/- 20 minutes.
L'élimination sous forme inchangée parce que non métabolisée, rapide, est rénale par filtration glomérulaire. La diurèse osmotique est particulièrement réduite par la faible osmolalité des solutions.
Cette biodisponibilité entraîne la possibilité de visualiser en radiologie le système vasculaire et l'appareil urinaire.
Lorsque la fonction rénale est normale, l'excrétion urinaire cumulative, exprimée en pourcentage de la dose administrée, est d'environ 24 à 34% après 60 minutes, 84% après 8 heures, 87% après 12 heures et 95% dans les 24 à 96 heures suivant l'administration.
En cas d'insuffisance rénale, la demi-vie d'élimination est prolongée en fonction du degré d'insuffisance. Une élimination hétérotrope se produit par voie biliaire, salivaire, sudorale et colique. L'ioméprol ne se lie pas aux protéines plasmatiques; il est dialysable.
Dosage
Dosage - IOMÉPROL - usage parentéral
Solution injectable
Indication | | Doses conseillées |
Urographie intraveineuse | Adultes Enfantsa | 250 mL |
Phlébographie périphérique | Adultes : | 10 100 mL la dose peut être répétée si nécessaireb (10 50 mL pour les membres supérieurs ; 50 100 mL pour les membres inférieurs). |
Scanographie du cerveau | Adultes : Enfantsa | 50 200 mL |
Scanographie du corps | Adultes : Enfantsa | 100 200 mL |
Cavernographie | Adultes : | jusqu'à 100 mL |
Angiographie numérisée par voie intra-artérielle | | |
Cérébrale | Adultes : Enfants a | 30 60 mL pour une vue générale, 5 - 10 mL en cas d'injection sélective |
Crosse aortique | Adultes c | |
Abdomen | Adultes c | |
Aortographie | Adultes c | |
Aortographie translombaire | Adultes b | |
Artériographie périphérique | Adultes : Enfants a | 5 - 10 mL en cas d'injection sélective, jusqu'à 250 mL |
Interventionnelle | Adultes : Enfants a | 10 30 mL en cas d'injection sélective, jusqu'à 250 mL |
Cholangiographie par voie endoscopique | Adultes : | Jusqu'à 100 mL |
Urétro-cystographie | Adultes : Enfantsa | 100-250 mL 40-210 mL |
Enfantsa : selon la masse et l'âge.
Adultesb : ne pas dépasser 250 mL. Le volume de chaque injection dépend de la région examinée.
Adultesc : ne pas dépasser 350 mL.
Ioméron est utilisé en utilisation monodose.
Par voie artérielle :
Les doses moyennes à employer sont variables selon le type d'examen.
La dose ne doit pas être supérieure à 4 à 5 mL/kg en injection itérative, sans dépasser
100 mL par injection. La vitesse d'injection est fonction du type d'examen.
Par voie veineuse :
Les doses doivent être adaptées au poids et à la fonction rénale du malade, qui doit être à jeun sans restriction hydrique.
Ioméron n'agit pas sur la coagulation, ni sur les fonctions plaquettaires, et n'interfère pas sur le plan physicochimique avec les héparines (non fractionnées ou de bas poids moléculaire). Par conséquent, son utilisation ne doit pas modifier l'usage d'une héparine (non fractionnée ou de bas poids moléculaire) qui pourrait être fait pour prévenir une thrombose, en particulier sur cathéter.
Un flacon est destiné à un seul patient. Pour éviter tout risque d'incompatibilité physico-chimique, ne pas injecter d'autre médication avec la même seringue.
Pendant les procédures de cathétérisme vasculaire, les cathéters doivent être rincés régulièrement.
Prévention de l'extravasation : l'injection du produit de contraste doit être réalisée avec précaution afin d'éviter une extravasation.
Indications
Indications - IOMÉPROL - usage systémique
Ce médicament est à usage diagnostique uniquement.
Phlébographie périphérique, scanographie du cerveau et du corps, cavernographie, angiographie numérisée par voie intra-artérielle, cholangiographie par voie endoscopique, arthrographie, hystérosalpingographie, cholangiographie rétrograde, urétérographie rétrograde, pyélo-urétérographie, myélographie.
Contre-indications
Antécédents de réaction immédiate majeure ou cutanée retardée
Thyréotoxicose manifeste.
Hystérosalpingographie en cas de grossesse.
L'association de corticoïdes à l'administration intrathécale de ioméprol est contre-indiquée .
En raison d'un possible surdosage, la répétition immédiate d'une myélographie suite à un problème technique est contre-indiquée.
Effets indésirables
Effets indésirables - IOMÉPROL - usage systémique
Administration intravasculaire
Les patients adultes inclus dans les essais cliniques avec administration intravasculaire sont au nombre de 4 515.
Adultes
Classe système organe | Effets indésirables |
Fréquent (≥1/100 à <1/10) | Peu fréquent (≥1/1000 à <1/100) | Rare (≥1/10 000 à <1/1000) | Fréquence ne pouvant être déterminée |
Affections hématologiques et du système lymphatique | | | | Thrombocytopénie Anémie hémolytique |
Affections du système immunitaire | | | | Réaction anaphylactoïde et d'hypersensibilité |
Affections psychiatriques | | | | Anxiété |
Affections du système nerveux | | Céphalées Vertiges | Présyncope | Perte de conscience Accident ischémique transitoire Agitation Confusion Amnésie Troubles du langage Paresthésie Parésie Paralysie Convulsions Coma Dysgueusie Somnolence |
Affections oculaires | | | | Troubles visuels Cécité transitoire |
Affections cardiaques | | Extrasystoles | Tachycardie Bradycardie | Arythmie Fibrillation ventriculaire ou auriculaire Bloc auriculo-ventriculaire Cyanose Insuffisance cardiaque Angor Infarctus du myocarde Arrêt cardiaque |
Affections vasculaires | | Hypertension | Hypotension | Malaise vagal Vasodilatation Collapsus cardio-vasculaire |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | | Dyspnée | | Eternuements Toux Sensation de gorge serrée Bronchospasme Arrêt respiratoire dème du poumon ARDS dème laryngé dème pharyngé Asthme |
Affections gastro-intestinales | | Nausées Vomissements | | Douleurs abdominales Hypersalivation Hypertrophie des glandes salivaires Diarrhées Dysphagie |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | | Prurit Erythème Urticaire | Rash | Angiooedème Hypersudation |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | | | Tremblements Douleurs dorsales | |
Affections du rein et des voies urinaires | | | | Insuffisance rénale aiguë anurique |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Sensation de chaleur | Douleur thoracique Réaction au point d'injection* | Asthénie Rigidité Pyrexie | Malaise Sensation locale de froid |
Investigations | | | Augmentation transitoire de la créatininémie | Modifications mineures de l'ECG Elévation du segment ST |
* Les réactions au point d'injection incluent la douleur au point d'injection, et le gonflement. Dans la majorité des cas, elles sont consécutives à une extravasation du produit de contraste Elles sont en général transitoires et régressent sans séquelles. Des cas d'extravasation avec inflammation, nécrose cutanée et parfois développement d'un syndrome du compartiment ont été rapportés.
Des cas de thrombose des artères coronaires et d'embolie des artères coronaires ont été rapportés en tant que complications de procédures de cathétérisation.
Comme avec tout produit de contraste iodé, de très rares cas d'érythème polymorphe, et exceptionnellement de pustulose exanthématique aiguë généralisée, de syndrome de Stevens-Johnson ou de syndrome de Lyell ont été rapportés après administration de Ioméron.
Enfants
L'expérience chez l'enfant est limitée. Les essais cliniques ont porté sur 167 enfants. Le profil de tolérance est comparable chez l'enfant et l'adulte.
4.8.2 Administration dans les cavités corporelles
Après administration dans les cavités corporelles d'un produit de contraste iodé, le produit de contraste est lentement absorbé depuis la zone d'administration dans la circulation systémique et est ensuite éliminé par voie rénale.
Une augmentation des amylases sanguines est fréquente après ERCP. De très rares cas de pancréatite ont été rapportés.
Les réactions rapportées après arthrographie ou fistulographie sont généralement liées aux manifestations irritatives qui s'ajoutent à l'inflammation préexistante des tissus.
Les réactions d'hypersensibilité sont rares, généralement légères et sous la forme de réactions cutanées. Toutefois le risque de réaction anaphylactoïde sévère ne peut être exclu.
Surdosage
En cas de très forte dose, la perte hydrique et électrolytique doit être compensée par une réhydratation appropriée. La fonction rénale doit être surveillée pendant au moins trois jours.
Si nécessaire, une hémodialyse peut être réalisée.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Embryotoxicité
Les études effectuées chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène. En l'absence d'effet tératogène chez l'animal, un effet malformatif dans l'espèce humaine n'est pas attendu. En effet, à ce jour, les substances responsables de malformations dans l'espèce humaine se sont révélées tératogènes chez l'animal au cours d'études bien conduites sur deux espèces.
Ftotoxicité
La surcharge iodée ponctuelle consécutive à l'administration du produit à la mère peut entraîner une dysthyroïdie ftale si l'examen a lieu après 14 semaines d'aménorrhée. Cependant, la réversibilité de cet effet et le bénéfice maternel attendu justifient de ne pas surseoir à l'administration ponctuelle d'un produit de contraste iodé dans le cas où l'indication de l'examen radiologique chez une femme enceinte est bien pesée.
Mutagénicité et fertilité
Les études toxicologiques réalisées sur la fonction de reproduction n'ont pas montré d'effet sur la reproduction, la fertilité ou le développement ftal et post-natal.
Allaitement
Une administration ponctuelle de produit de contraste iodé à la mère ne nécessite pas l'interruption d'allaitement.
Interactions avec d'autres médicaments
+ Metformine : Les patients ayant une fonction rénale normale peuvent continuer leur traitement.
Afin d'éviter une acidose lactique chez le diabétique traité par metformine et atteint d'insuffisance rénale modérée, et devant bénéficier d'une procédure élective, la metformine doit être arrêtée 48 heures avant l'examen et n'est réinstaurée qu'après 48 heures, si la créatininémie est inchangée .
En cas d'urgence, chez les patients donc la fonction rénale est altérée ou inconnue, le médecin évaluera le risque en fonction des bénéfices attendus de l'examen avec produit de contraste et prendra toutes les récusations utiles. La metformine doit être arrêtée 48h avant l'administration du produit de contraste. Après l'examen, le patient doit être maintenu sous surveillance en cas d'apparition de signes d'acidose lactique. La metformine peut être réinstaurée 48h après l'administration du produit de contraste si la créatinine sérique est revenue au niveau initial.
+ Radiopharmaceutiques (cf.
Lorsqu'une scintigraphie rénale, réalisée par injection de radiopharmaceutique sécrété par le tubule rénal, est prévue, il est préférable de l'effectuer avant l'injection de produit de contraste.
+ Bêta-bloquants, substances vasoactives, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, antagonistes des récepteurs de l'angiotensine.
Ces médicaments entraînent une baisse de l'efficacité des mécanismes de compensation cardiovasculaire des troubles tensionnels : le médecin doit être informé avant l'injection de produits de contraste iodés et disposer des moyens de réanimation.
+ Diurétiques : en raison du risque de déshydratation induit par les diurétiques, une réhydratation hydroélectrolytique préalable est nécessaire pour limiter les risques d'insuffisance rénale aiguë.
+ Interleukine 2 : il existe un risque de majoration de réaction aux produits de contraste en cas de traitement récent par l'interleukine 2 (voie intraveineuse) : éruption cutanée ou, plus rarement, hypotension, oligurie, voire insuffisance rénale.
Autres médicaments : certains neuroleptiques (inhibiteurs MAO, antidépresseurs tricycliques), analeptiques, antiémétiques et dérivés de la phénothiazine sont susceptibles de diminuer le seuil épileptogène lors de l'injection intrathécale de produit de contraste.
Ces traitements doivent être interrompus 48 heures avant l'examen car ils diminuent le seuil épileptogène. Le traitement ne doit être repris que 24 heures après la procédure.
Il a été signalé que les patients souffrant de pathologie cardiaque et/ou d'hypertension sous traitement par des diurétiques, des inhibiteurs de l'enzyme de conversion et/ou des béta-bloquants ont un risque plus élevé d'effets indésirables lorsqu'ils reçoivent des produits de contraste iodés.
Les bétabloquants peuvent diminuer la réponse au traitement d'un bronchospasme induit par les produits de contraste.
4.5.2. Autres formes d'interaction
Des concentrations élevées de produit de contraste iodé dans le plasma et l'urine peuvent interférer avec les dosages in vitro de bilirubine, de protéines, de substances inorganiques (fer, cuivre, calcium et phosphate) ; il est recommandé de ne pas faire pratiquer ces dosages dans les 24 heures qui suivent l'examen.