Pharmacocinétique - PIPOTIAZINE - voie orale
Absorption
Après administration orale unique, la pipotiazine est rapidement absorbée par le tractus gastro intestinal, le pic de concentration plasmatique étant atteint en 1 heure 30 environ.
Biotransformation
La pipotiazine est métabolisée au niveau hépatique.
Demi-vie
La demivie d'élimination plasmatique de la pipotiazine est de l'ordre de 7 à 8 heures. L'état d'équilibre est obtenu au bout de 2 à 3 jours environ de traitement.
Élimination
La pipotiazine inchangée et ses métabolites sont éliminés essentiellement dans les fèces après excrétion biliaire; 5 à 10 % de la dose administrée sont éliminés dans les urines.
Pharmacocinétique - PIPOTIAZINE - usage parentéral
La pipotiazine est libérée par hydrolyse de l'ester palmitique à partir du lieu d'injection.
La différence essentielle entre la pipotiazine et son ester palmitique réside dans leur cinétique d'action qui permet de passer d'une administration orale quotidienne à des injections espacées de 4 semaines.
Absorption
Après une première injection IM de PIPOTIAZINE L4, les concentrations plasmatiques sont nulles ou très basses les 3 premiers jours; elles augmentent ensuite pour atteindre un maximum entre le 5ème et le 11ème jour, puis elles décroissent lentement jusqu'au 28ème jour.
Lorsque les injections sont effectuées toutes les 4 semaines environ, l'état d'équilibre des concentrations plasmatiques maximales et minimales est atteint dès la 2ème injection.
Métabolisme
La pipotiazine est métabolisée au niveau hépatique.
Elimination
La pipotiazine est éliminée dans les urines et surtout dans les fèces par l'intermédiaire de l'excrétion biliaire.
Effets indésirables - PIPOTIAZINE - usage systémique
Dès les faibles doses
Troubles neurovégétatifs
hypotension orthostatique ;
effets anticholinergiques à type de sécheresse de la bouche, constipation voire iléus paralytique , troubles de l'accommodation, risque de rétention urinaire.
Troubles neuropsychiques
sédation ou somnolence, plus marquée en début de traitement ;
indifférence, réactions anxieuses, variation de l'état thymique.
A doses plus élevées
Troubles neuropsychiques
dyskinésies précoces (torticolis spasmodiques, crises oculogyres, trismus...) ;
dyskinésies tardives, survenant lors de cures prolongées.
Les antiparkinsoniens anticholinergiques sont sans action ou peuvent provoquer une aggravation.
Syndrome extrapyramidal :
akinétique avec ou sans hypertonie, et cédant partiellement aux antiparkinsoniens anticholinergiques ;
hyperkinéto-hypertonique, excito-moteur ;
akathisie.
Troubles endocriniens et métaboliques
hyperprolactinémie : aménorrhée, galactorrhée, gynécomastie, impuissance, frigidité ;
prise de poids ;
dysrégulation thermique ;
hyperglycémie, diabète, altération de la tolérance au glucose .
Rarement et dose-dépendant
Trouble cardiaque
risque d'allongement de l'intervalle QT.
Plus rarement et non dose-dépendants
Troubles cutanés
réactions cutanées allergiques ;
photosensibilisation.
Troubles hématologiques
agranulocytose exceptionnelle: des contrôles réguliers de la formule sanguine sont recommandés ;
leucopénie.
Troubles ophtalmologiques
dépôts brunâtres dans le segment antérieur de l'il, dus à l'accumulation du produit, en général sans retentissement sur la vision.
Autres troubles observés
positivité des anticorps antinucléaires sans lupus érythémateux clinique ;
possibilité d'ictère cholestatique ;
syndrome malin des neuroleptiques .
Par ailleurs, des cas isolés de mort subite d'origine cardiaque ainsi que des cas de mort subite inexpliquée ont été rapportés chez des patients traités par des neuroleptiques antipsychotiques à structure phénothiazinique, butyrophénone ou benzamide .
Des cas de thromboembolies veineuses, y compris des cas d'embolies pulmonaires ainsi que de thromboses veineuses profondes, ont été rapportés avec les antipsychotiques - fréquence inconnue .
Grossesse, puerpérium et conditions périnatales : syndrome de sevrage néonatal .- fréquence indéterminée.
Médicaments abaissant le seuil épileptogène
L'utilisation conjointe de médicaments proconvulsivants, ou abaissant le seuil épileptogène, devra être soigneusement pesée, en raison de la sévérité du risque encouru. Ces médicaments sont représentés notamment par la plupart des antidépresseurs (imipraminiques, inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), les neuroleptiques (phénothiazines et butyrophénones), la méfloquine, la chloroquine, le bupropion, le tramadol.
Médicaments atropiniques
Il faut prendre en compte le fait que les substances atropiniques peuvent additionner leurs effets indésirables et entraîner plus facilement une rétention urinaire, une poussée aiguë de glaucome, une constipation, une sécheresse de la bouche, etc...
Les divers médicaments atropiniques sont représentés par les antidépresseurs imipraminiques, la plupart des antihistaminiques H1 atropiniques, les antiparkinsoniens anticholinergiques, les antispasmodiques atropiniques, le disopyramide, les neuroleptiques phénothiaziniques ainsi que la clozapine.
Médicaments sédatifs
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.
Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointes
Ce trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certain nombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L'hypokaliémie (voir médicaments hypokaliémiants) est un facteur favorisant, de même que la bradycardie (voir médicaments bradycardisants) ou un allongement préexistant de l'intervalle QT, congénital ou acquis.
Les médicaments concernés sont notamment des antiarythmiques de classe Ia et III, certains neuroleptiques. Pour le dolasétron, l'érythromycine, la spiramycine et la vincamine, seules les formes administrées par voie intraveineuses sont concernées par cette interaction.
L'utilisation d'un médicament torsadogène avec un autre médicament torsadogène est contreindiquée en règle générale.
Toutefois, la méthadone, ainsi que certaines sousclasses, font exception à cette règle :
des antiparasitaires (halofantrine, luméfantrine, pentamidine) sont seulement déconseillés avec les autres torsadogènes ;
les neuroleptiques susceptibles de donner des torsades de pointes sont également déconseillés, et non contreindiqués, avec les autres torsadogènes.
Associations contre-indiquées :
+ Dopaminergiques hors Parkinson (cabergoline,quinagolide): Antagonisme réciproque de l'agoniste dopaminergique et des neuroleptiques.
+ Dronadérone, méquitazine :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
Associations déconseillées :
+ Autres médicaments susceptibles de donner des trsades de pointes : antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine, disopyramide) et de classe III (amiodarone, sotalol, dofétilide, ibutilide), et autres médicaments tels que arsénieux, bépridil, cisapride, diphémanil, dolasétron IV, érythrmycine IV, mizolastine, vincamine IV, moxifloxacine, spiramycine IV, trémifène :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
+ Autres neuroleptiques susceptibles de donner des trsades de pointes (amisulpride, chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, flupenthixol, fluphénazine, propériciazine, halopéridol, lévomépromazine, pimozide, pipampérone, sertindole, sulpiride, sultopride, tiapride, zuclopenthixol) :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
+ Antiparasitaires susceptibles de donner des trsades de pointes (halofantrine, luméfantrine, pentamidine) :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes. Si cela est possible, interrompre l'un des deux traitements. Si lassociation ne peut être évitée, contrôle préalable du QT et surveillance ECG monitorée.
+ Consommation d'alcool :
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif de ces substances. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
+ Lévodopa :
Antagonisme réciproque de la lévodopa et des neuroleptiques. Chez le patient parkinsonien, utiliser les doses minimales efficaces de chacun des deux médicaments.
+ Antiparkinsoniens dopaminergiques (amantadine, apomorphine, bromocriptine, entacapone, lisuride, pergolide, piribédil, pramipexole rasagiline, ropinirole, sélégiline) :
Antagonisme réciproque du dopaminergique et des neuroleptiques. Le dopaminergique peut provoquer ou aggraver les troubles psychotiques. En cas de nécessité d'un traitement par neuroleptiques chez le patient parkinsonien traité par dopaminergique, ces derniers doivent être diminués progressivement jusqu'à l'arrêt (leur arrêt brutal expose à un risque de « syndrome malin des neuroleptiques »).
+ Méthadone :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
+ Citalopram, Escitalopram :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi :
+ Bêtabloquants dans l'insuffisance cardiaque (bisoprolol, carvédilol, métoprolol, nébivolol) :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes. Surveillance clinique et électrocardiographique.
+ Bradycardisants (notamment antiarythmiques de classe Ia, bêtabloquants, certains antiarythmiques de classe III, certains antagonistes du calcium, digitaliques, pilocarpine, anticholinestérasiques) :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes. Surveillance clinique et électrocardiographique.
+ Hypokaliémiants (diurétiques hypokaliémiants, seuls ou associés, laxatifs stimulants, glucocorticoïdes, tétracosactide et amphotéricine B par voie IV) :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes. Corriger toute hypokaliémie avant d'administrer le produit et réaliser une surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.
+ Azithromycine, clarithromycine, roxithromycine :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes. Surveillance clinique et électrocardiographique pendant l'association.
+ Lithium :
Risque d'apparition de signes neuropsychiques évocateurs d'un syndrome malin des neuroleptiques ou d'une intoxication au lithium. Surveillance clinique et biologique (lithémie) régulières, notamment en début d'association.
+ Topiques gastrointestinaux, antiacides et adsorbants :
Diminution de l'absorption digestive des neuroleptiques phénothiaziniques. Prendre les topiques gastro‑intestinaux, et antiacides à distance des neuroleptiques phénothiaziniques (plus de 2 heures, si possible).
Associations à prendre en compte :
+ Autres médicaments abaissant le seuil épileptogène : Risque accru de convulsions.
+ Autres médicaments atropiniques :
Addition des effets indésirables atropiniques à type de rétention urinaire, constipation, sécheresse de la bouche.
+ Autres médicaments sédatifs :
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
+ Antihypertenseurs :
Majoration du risque d'hypotension notamment orthostatique.
+ Bêtabloquants (sauf esmolol et sotalol) et bêtabloquants utilisés dans l'insuffisance cardiaque : Effet vasodilatateur et risque d'hypotension, notamment orthostatique (effet additif).
Dérivés nitrés et apparentés :
Majoration du risque d'hypotension, notamment orthostatique.