Pharmacodynamique
La protiréline est un tripeptide (L pyro-glutamyl-histidyl-prolinamide) obtenu par synthèse et de même formule que la TRH (thyrotrophine releasing hormone), hormone hypothalamique provoquant la libération de la TSH ou thyréostimuline hypophysaire responsable de l'activité sécrétoire de la glande thyroïde.
L'administration de protiréline permet d'évaluer la fonction thyréotrope hypophysaire grâce à la mesure de l'élévation de TSH plasmatique après injection.
La protiréline provoque, d'autre part la libération de prolactine.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - PROTIRÉLINE - usage parentéral
La protiréline, qui se fixe essentiellement sur l'hypophyse, subit une inactivation rapide par les enzymes protéolytiques du plasma. La demi-vie plasmatique est très brève, de l'ordre de 2 à 3 minutes, et l'élimination s'effectue par voie rénale. Chez l'animal, la protiréline traverse la barrière placentaire.
Dosage
Dosage - PROTIRÉLINE - usage parentéral
Solution injectable
Posologie:
Adultes: L'épreuve de stimulation à la protiréline consiste à doser la TSH et éventuellement la prolactine dans le plasma sanguin avant et après injection intraveineuse de protiréline. L'administration d'une ampoule contenant 250μg de protiréline doit être effectuée en I.V. lente (injection en 1 à 2 minutes).
Enfants: La posologie est à adapter à la surface corporelle. L'injection de protiréline, à la dose de 200 μg/1,73m2 de surface corporelle pourra être faite dans la tubulure d'une perfusion de solution salée isotonique, ou dans un cathéter veineux afin de faciliter les prélèvements prévus dans le cadre de l'épreuve de stimulation à la protiréline. Cette perfusion de solution salée isotonique ou la mise en place d'un cathéter veineux devra être débutée 20 minutes avant l'injection de protiréline et se poursuivre jusqu'au dernier prélèvement.
Exploration dynamique de l'axe hypophyso-thyroïdien lorsque les examens hormonaux statiques ne permettent pas le diagnostic et le suivi thérapeutique des affections thyroïdiennes, en cas de:
dysthyroïdie d'origine hypothalamo-hypophysaire,
traitement visant à freiner la sécrétion de TSH lors des cancers thyroïdiens évolutifs.
Avant injection de protiréline (TRH)
Faire un prélèvement pour dosage de TSH à - 5 minutes.
Après injection de protiréline (TRH)
Faire des prélèvements pour dosage de TSH à 15, 30, 60 et 120 minutes.
Exploration de la sécrétion de prolactine lorsque le diagnostic d'anomalie de la sécrétion est douteux.
Avant injection de protiréline (TRH)
Faire deux prélèvements pour dosage de prolactine à - 20 et - 5 minutes.
Après injection de protiréline (TRH)
Faire des prélèvements pour dosage de prolactine à 15, 30, 60 et 90 minutes.
Le sérum ou le plasma doit être conservé au congélateur à -20°C.
Mode d'administration:
L'administration de protiréline doit être effectuée en I.V. lente en 1 à 2 minutes
Indications
Indications - PROTIRÉLINE - usage systémique
Exploration dynamique de l'axe hypophyso-thyroïdien lorsque les examens hormonaux statiques ne permettent pas le diagnostic et le suivi thérapeutique des affections thyroïdiennes, en cas de:
dysthyroïdie d'origine hypothalamo-hypophysaire,
traitement visant à freiner la sécrétion de TSH lors des cancers thyroïdiens évolutifs.
Exploration de la sécrétion de prolactine lorsque le diagnostic d'anomalie de la sécrétion est douteux.
Contre-indications
Hypersensibilité à la protiréline ou à l'un des autres constituants de la spécialité.
Effets indésirables
Effets indésirables - PROTIRÉLINE - usage systémique
Réaction d'intolérance de survenue brutale après l'injection pouvant prendre l'aspect d'une réaction d'hypersensibilité (angidème, bronchospasme, exceptionnellement choc anaphylactique).
Assez fréquemment en fin d'injection, possibilité de céphalée, nausée, sensation vertigineuse, lipothymie, flush et sensation de miction impérieuse.
D'autres manifestations ont également été rapportées: sensations particulières dans la région abdominale et pelvienne, vomissements, sensation d'oppression thoracique, sensation de faim, sécheresse de la bouche, altération du goût, augmentation du pouls, tachycardie, variations tensionnelles (hypo ou hypertension).
Nécrose hémorragique d'une tumeur hypophysaire: ce risque est surtout observé en cas de macroadénome (voir 4.4. Mises en garde spéciales et précautions particulières d'emploi).
Convulsions (voir 4.4. Mises en garde spéciales et précautions particulières d'emploi).
Surdosage
Aucun cas de surdosage n'a pas été rapporté à ce jour.
En cas de surdosage, les effets indésirables décrits plus haut (voir 4.8. effets indésirables) peuvent apparaître. Etant donné que la protiréline est éliminée rapidement du corps humain, aucune mesure spécifique n'est nécessaire en cas de surdosage.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Chez l'animal, il n'y a pas de données fiables de tératogénèse; la protiréline passe dans le placenta et est à l'origine d'effets sur la thyroïde ftale.
En clinique, il n'existe pas actuellement de données suffisamment pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou ftotoxique de la protiréline lorsqu'elle est administrée pendant la grossesse.
Il n'y a pas d'indication à l'utilisation de la protiréline pendant la grossesse, dans la mesure où les dosages de TSH de 2ème et de 3ème génération permettent de diagnostiquer une baisse de la sécrétion de TSH.
Allaitement
La protiréline étant détruite au niveau intestinal, le nourrisson n'est pas exposé aux effets pharmacologiques de la molécule. En conséquence, l'allaitement est possible.
Interactions avec d'autres médicaments
La lévothyroxine, la dextrothyroxine et la liothyronine ainsi que d'autres analogues d'hormones thyroïdiennes comme l'acide triiodothyroacétique (TRIAC), inhibent de manière dose-dépendante l'augmentation de la concentration plasmatique de thyrotropine (TSH) lors du test à la protiréline.
L'augmentation de la concentration plasmatique de TSH est réduite par les glucocorticoïdes, la somatostatine, la dopamine, la bromocriptine, le lisuride, la lévodopa, les salicylates, la morphine, les barbituriques, et les produits de contraste radiographique.
L'élévation de la concentration plasmatique de TSH est légèrement renforcée par l'utilisation concomitante de GnRH, de GHRH, de CRH, d'estrogène, de clomifène, de spironolactone, d'iodure, d'amiodarone, de lithium, de théophylline, de métoclopramide, de dompéridone, de sulpiride, de chlorpromazine, de bipéridène, d'halopéridol ou de prostaglandines.
Cependant ces interactions ne gênent l'interprétation du test qu'en de très rares cas.