Pharmacocinétique - usage parentéral
Après injection IV, ce médicament a une demi-vie plasmatique biphasique (40 min et 46-55 h), elle est métabolisée dans le foie, son excrétion urinaire est faible (10 % de la dose administrée en 24 h, 25 % en 5 jours). Son élimination biliaire est estimée à 40 %.
Effets indésirables - usage systémique
La classification des évènements indésirables en fonction de leur fréquence est la suivante : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 et < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000 et < 1/100), rare (≥ 1/10 000 et < 1/1000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Infections et infestations
Très fréquent : infections graves (incluant septicémie, choc septique et pneumopathie), pouvant être parfois fatales.
Néoplasmes bénins, malins et non spécifiés (incluant kystes et polypes)
Fréquence indéterminée : des leucémies secondaires ont été rapportées avec la daunorubicine quand elle est utilisée en association avec d'autres antinéoplasiques.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquence indéterminée : syndrome de lyse tumorale.
Affections gastro-intestinales
Très fréquent : nausées et vomissements.
Très fréquent : stomatites.
Très fréquent : douleurs abdominales et diarrhées.
Fréquence indéterminée : colite incluant entérocolite et entérocolite neutropénique (typhlite).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très fréquent : insuffisance médullaire : une insuffisance médullaire est observée chez tous les patients traités par daunorubicine, pouvant aller jusqu'à une aplasie sévère dans une proportion variable de cas. Elle peut se compliquer d'infection sévère ou opportuniste.
Affections de la peau et des tissus sous-cutanés
Très fréquent : alopécie dans 90 % des cas, mais réversible à l'arrêt du traitement.
Affections des organes de reproduction et du sein
Fréquence indéterminée : aménorrhée, azoospermie.
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquence indéterminée : coloration rougeâtre des urines pendant 48 heures.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Très fréquent : accès fébrile.
Fréquent : extravasation avec risque de nécrose : il faut interrompre la perfusion, aspirer le maximum de produit infiltré, faire un pansement froid, injecter éventuellement un corticoïde, appliquer éventuellement localement du DMSO : une surveillance quotidienne est nécessaire.
L'utilisation de cathéters ou de chambres implantables réduit ce risque.
Fréquence indéterminée : réaction de « rappel » en territoire irradié faite de douleurs et d'érythème pouvant durer plusieurs jours.
Affections cardiaques
Toxicité aiguë : elle survient dans les 48 heures.
Très fréquent : quelques modifications de l'ECG peuvent apparaître.
Rare : myopéricardite aiguë d'apparition précoce.
Fréquence indéterminée : troubles du rythme, allongement de l'espace QT en particulier, le plus souvent sans traduction clinique, ils ne contre-indiquent pas la poursuite du traitement. Des troubles électrolytiques associés éventuels (hypokaliémie, hyponatrémie) doivent être corrigés.
Toxicité chronique : elle est corrélée à la dose cumulée administrée.
Fréquent : cardiomyopathie pouvant évoluer vers la défaillance cardiaque congestive nécessitant des soins spécialisés mais pouvant conduire au décès.
Prévention : la toxicité cardiaque peut être prévenue par :
La surveillance clinique.
La surveillance régulière de la fonction cardiaque par mesure de la performance ventriculaire échographique ou isotopique : ces examens doivent être effectués avant la première injection et répétés régulièrement, une altération significative fera interrompre le traitement.
Certains produits cardioprotecteurs permettraient de limiter les risques de toxicité.