Pharmacocinétique - voie orale
Per os, la pyridostigmine est faiblement absorbée.
Elle est métabolisée en dérivés inactifs dont l'élimination se fait principalement par voie rénale.
La demi-vie plasmatique est d'environ 2 heures.
Effets indésirables - voie orale
Comme tous les médicaments cholinergiques, Kalymin 60 n peut avoir des effets fonctionnels non voulus sur le système nerveux autonome.
Effets muscariniques : crampes abdominales, nausées et vomissements, diarrhées, hypersalivation, augmentation des sécrétions bronchiques, péristaltiques et lacrymales, bradycardie, myosis.
Effets nicotiniques : crampes musculaires, fasciculations, soubresauts musculaires et faiblesse musculaire.
Ces effets indésirables disparaissent en général en diminuant la posologie.
Dans les cas les plus sévères, il est possible d'injecter par voie sous cutanée ou intramusculaire du sulfate d'atropine.
Les effets indésirables sont classés par système organe comme suit : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000 à < 1/100), rare (≥ 1/10000 à < 1/1000), très rare (< 1/10000), inconnue (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Les effets indésirables suivants ont été observés alors que la fréquence n'a pas pu être déterminée :
Affections du système immunitaire
Fréquence inconnue : hypersensibilité au médicament.
Affections du système nerveux
Fréquence inconnue : syncope.
Affections oculaires
Fréquence inconnue : myosis, augmentation de la sécrétion lacrymale, troubles de l'accommodation (exemple : vision trouble).
Affections cardiaques
Fréquence inconnue : arythmie (incluant bradycardie, tachycardie, blocs auriculo-ventriculaires), angine de Prinzmetal.
Affections vasculaires
Fréquence inconnue : rougeur, hypotension.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquence inconnue : augmentation de la sécrétion bronchique, bronchoconstriction.
Affections gastro-intestinales
Fréquence inconnue : nausées, vomissement, diarrhée, augmentation du péristaltisme, augmentation de la salivation, symptômes abdominaux (exemples : douleurs, crampes, etc.).
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Rare : rash (disparaissant habituellement peu après l'arrêt du traitement. Les médicaments contenant du bromure ne devront alors ne plus jamais être utilisés).
Fréquence inconnue : hyperhidrose, urticaire.
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Fréquence inconnue : augmentation de la faiblesse musculaire, fasciculation (fibrillations musculaires), tremblement et crampes musculaires ou hypotonie musculaire .
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquence inconnue : incontinence urinaire.
Ces symptômes pouvant révéler une crise cholinergique, le médecin devra en être tenu informé immédiatement afin de clarifier le diagnostic .
Surdosage
La pyridostigmine peut provoquer une crise cholinergique. Les signes d'un surdosage dû aux effets muscariniques peuvent comporter :
sueurs, nausées, vomissements, hypersalivation, bradycardie, réactions syncopales, myosis, crampes abdominales, crampes musculaires, fasciculations et soubresauts musculaires, diarrhée, diaphorèse, augmentation du péristaltisme, augmentation des sécrétions bronchiques, bronchospasmes, hyperhidrose.
Dans les cas particulièrement sévères, il peut se produire une importante fatigabilité musculaire qui, touchant les muscles respiratoires, peut déclencher une apnée et entraîner une anoxie cérébrale.
Une hypotension pouvant aller jusqu'à un collapsus cardio-vasculaire, une bradyarythmie, ou même un arrêt cardiaque peuvent survenir.
Les effets sur le système nerveux central peuvent inclure une agitation, confusion, dysarthrie, nervosité, irritation, des hallucinations visuelles. Des convulsions et un coma peuvent survenir.
Une ventilation artificielle doit être mise en place si la respiration est sévèrement déprimée. Le sulfate d'atropine à la dose de 1 à 2 mg par voie intraveineuse est un antidote aux effets muscariniques. Les doses peuvent être répétées toutes les 5 à 30 minutes si besoin.
Le diagnostic de crise cholinergique par surdosage en bromure de pyridostigmine nécessite l'arrêt immédiat de tout médicament anticholinestérasique et l'utilisation du sulfate d'atropine. Une assistance respiratoire peut être nécessaire.
En raison du diagnostic différentiel parfois difficile entre une crise myasthénique et un surdosage en bromure de pyridostigmine, en cas de doute, le malade doit être transféré en centre spécialisé.
L'utilisation de Kalymin 60 n peut être diminuée après thymectomie.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Bêta-bloquants dans l'insuffisance cardiaque :
Risque de bradycardie excessive (addition des effets bradycardisants).
Surveillance clinique et biologique régulière, notamment en début d'association.
+ Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointes :
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointes.
Surveillance clinique et électrocardiographique.
Associations à prendre en compte
+ Médicaments atropiniques (imipraminiques, neuroleptiques phénothiaziniques, antispasmodiques, certains antihistaminiques H1
):
Outre la possible diminution de l'effet thérapeutique de Kalymin 60 n, l'interruption brutale du traitement atropinique expose au risque de dévoiler alors les effets muscariniques du parasympathomimétique avec symptomatologie de type « crise cholinergique », pouvant se manifester notamment par des convulsions.
+ Les antimuscariniques :
L'atropine et la hyoscine antagonisent les effets muscariniques de la pyridostigmine. Le ralentissement de la motilité gastro-intestinale provoqué par ces médicaments peut modifier l'absorption de la pyridostigmine.
+ Autres médicaments anticholinestérasiques (donnés dans la maladie d'Alzheimer) :
Risque d'addition des effets indésirables de type cholinergique, notamment digestifs.
+ Pilocarpine :
Risque d'addition des effets indésirables cholinergiques, notamment digestifs et risque de bradycardie excessive (addition des effets bradycardisants).
+ Suxaméthonium :
Risque d'allongement du bloc moteur, majoré en cas de déficit partiel en pseudocholinestérase.
+ Autres bradycardisants :
Risque de bradycardie excessive (addition des effets).
+ Médicaments immunosuppresseurs :
L'utilisation du
bromure de pyridostigmine peut être réduite en cas de traitement par des stéroïdes ou des immunosuppresseurs.
De plus, l'ajout de corticostéroïdes peut initialement aggraver les symptômes de myasthénie.
+ Thymectomie :
La dose de Kalymin 60 n peut être diminuée après thymectomie.
La méthylcellulose et les médicaments contenant de la méthylcellulose comme excipient peuvent inhiber l'absorption du bromure de pyridostigmine.
+ Myorelaxants :
La pyridostigmine antagonise l'effet non dépolarisant des myorelaxants (ex. vécuronium). La pyridostigmine peut prolonger l'effet des myorelaxants dépolarisants (ex. suxaméthonium).
+ Autres :
Les antibiotiques aminoglycosides, anesthésiques locaux et certains anesthésiques généraux, les agents anti-arythmiques et autres médicaments interférant avec la transmission neuromusculaire peuvent agir avec la pyridostigmine.