Pharmacocinétique - administration par voie oculaire
Absorption
Après instillation dans les deux yeux, une fois par jour pendant 8 jours, d'une goutte de tafluprost à 0,0015 % collyre sans conservateur en récipient unidose, les concentrations plasmatiques de l'acide de tafluprost ont été faibles et présentaient des profils similaires aux jours 1 et 8. Le pic de concentration plasmatique a été atteint 10 minutes après administration et les concentrations ont diminué en dessous de la limite inférieure de détection (10 pg/ml) dans l'heure suivant l'administration. Les valeurs moyennes de la Cmax (26,2 et 26,6 pg/ml) et de l'ASC0‑last (394,3 et 431,9 pg* min/ml) ont été similaires aux jours 1 et 8, ce qui indique que la concentration à l'état d'équilibre a été atteinte pendant la première semaine d'instillation du collyre. Aucune différence statistiquement significative de la biodisponibilité systémique n'a été détectée entre les formulations avec et sans conservateur.
Dans une étude chez le lapin, l'absorption du tafluprost dans l'humeur aqueuse a été comparable après une instillation unique de tafluprost à 0,0015 % avec ou sans conservateur.
Distribution
Chez le singe, il n'a pas été observé de distribution spécifique du tafluprost radiomarqué dans l'iris et dans le corps ciliaire ou la choroïde, y compris dans l'épithélium pigmentaire rétinien, ce qui semble indiquer une affinité faible pour la mélanine. Dans une étude d'autoradiographie du corps entier chez le rat, la concentration la plus élevée de radioactivité a été observée dans la cornée, suivie par les paupières, la sclérotique et l'iris. En dehors de l'il, la radioactivité était distribuée dans l'appareil lacrymal, le palais, l'sophage et le tractus gastro-intestinal, le rein, le foie, la vésicule biliaire et la vessie.
La liaison de l'acide de tafluprost à l'albumine sérique humaine in vitro était de 99 % à 500 ng/ml d'acide de tafluprost.
Biotransformation
Chez l'homme, la principale voie métabolique du tafluprost, testée in vitro, est l'hydrolyse en acide de tafluprost, le métabolite pharmacologiquement actif, qui est ensuite métabolisé par glucuronidation ou beta-oxydation. Les produits de la bêta‑oxydation, les acides 1,2‑dinor et 1,2,3,4‑tétranor de tafluprost, qui sont pharmacologiquement inactifs, peuvent faire l'objet d'une glucuroconjugaison ou d'une hydroxylation. Le système enzymatique du cytochrome P450 (CYP) n'est pas impliqué dans le métabolisme de l'acide de tafluprost. D'après l'étude de tissus cornéens de lapin et avec des enzymes purifiés, la principale estérase responsable de l'hydrolyse de l'ester en acide de tafluprost est une carboxylesterase. La butylcholine estérase, mais pas l'acétylcholine estérase, peut également contribuer à l'hydrolyse.
Élimination
Suite à l'administration de 3H-tafluprost (solution ophtalmique à 0,005 % ; 5 µl/il) une fois par jour, dans les deux yeux des rats, pendant 21 jours, environ 87 % de la dose radioactive totale a été retrouvée dans les excreta. Le pourcentage de la dose totale excrétée dans les urines était d'environ 27 à 38 % et 44 à 58 % environ étaient excrétés dans les fèces.
Effets indésirables - administration par voie oculaire
Dans les études cliniques, plus de 1 400 patients ont été traités par le tafluprost avec conservateur soit en monothérapie, soit en association avec le timolol à 0,5 %. L'effet indésirable le plus fréquent, lié au traitement, a été l'hyperhémie oculaire, rapportée chez environ 13 % des patients participant aux études cliniques avec le tafluprost avec conservateur en Europe et aux Etats-Unis. Elle a été légère dans la plupart des cas et a entraîné en moyenne l'arrêt du traitement chez 0,4 % des patients participant aux études pivotales. Dans une étude de phase III, d'une durée de 3 mois, menée aux Etats-Unis, comparant les formulations de tafluprost et de timolol sans conservateur, l'hyperhémie oculaire est survenue chez 4,1 % (13/320) des patients traités avec le tafluprost.
Les effets indésirables ci-dessous, liés au traitement, ont été rapportés au cours des études cliniques avec le tafluprost en Europe et aux Etats-Unis après une durée maximum de suivi de 24 mois.
Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de fréquence.
Affections du système nerveux
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10) : céphalées
Affections oculaires
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10) : prurit oculaire, irritation oculaire, douleur oculaire, hyperhémie conjonctivale/oculaire, modifications des cils (augmentation de la longueur, de l'épaisseur et du nombre de cils), sécheresse oculaire, sensation de corps étranger dans l'il, modification de la couleur des cils, érythème des paupières, kératite ponctuée superficielle (KPS), photophobie, larmoiement, vision trouble, baisse de l'acuité visuelle et hyperpigmentation de l'iris.
Peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) : pigmentation des paupières, dème des paupières, asthénopie, dème conjonctival, écoulement oculaire, blépharite, Tyndall cellulaire en chambre antérieure, gêne oculaire, inflammation de la chambre antérieure, pigmentation conjonctivale, follicules conjonctivaux, conjonctivite allergique et sensation anormale dans l'il.
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) : iritis /uvéite, approfondissement du sillon palpébral, dème maculaire/dème maculaire cystoïde.
Des cas de calcification de la cornée ont été très rarement rapportés lors de l'utilisation de collyres contenant du phosphate chez certains patients présentant des altérations significatives de la cornée.
Affections respiratoires
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) : exacerbation de l'asthme, dyspnée
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) : hypertrichose des paupières