Pharmacocinétique - usage parentéral
Injectée par voie intra-veineuse, une partie des molécules d'héparine administrée est neutralisée par de nombreux facteurs (facteur plaquettaire 4, protéines sanguines dont le fibrinogène, système réticulo-endothélial) et éliminée par captation cellulaire. Le surplus est éliminé par les reins. Aux doses normales d'utilisation, les reins n'interviennent pas dans l'élimination de l'héparine. La partie restante subit une dilution dont la valeur varie suivant le volume plasmatique et en particulier l'hématocrite et s'associe au cofacteur de l'héparine (antithrombine).
La demi-vie plasmatique de l'héparine est dose-dépendante et de l'ordre de 60 à 120 min chez le sujet normal.
Ces différents paramètres de neutralisation, d'élimination, d'association aux cofacteurs varient d'un sujet à l'autre et chez un même sujet d'un moment à l'autre.
Effets indésirables
Les fréquences des effets indésirables ont été estimées selon la convention suivante : très fréquent (> 10 %) ; fréquent (de 1 % à 10 %) ; peu fréquent (de 0,1 % à 1 %) ; rare (0,01 % à 0,1 %) ; très rares (≤ 0,01 %), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Manifestations hémorragiques : très fréquemment observées, dont certaines d'évolution fatale. Des facteurs de risque tels que des lésions organiques susceptibles de saigner, une insuffisance rénale, certaines associations médicamenteuses peuvent majorer ces manifestations.
Très rares cas d'hématomes spinaux dans le cadre d'anesthésies péridurales ou rachianesthésies, et de ponctions lombaires .
Des thrombopénies ont fréquemment été rapportées. Celles-ci sont de 2 types :
Les plus fréquentes, de type I, sont habituellement modérées (> 100 000), précoces (avant le cinquième jour) et ne nécessitent pas l'arrêt de l'héparine,
Rarement des thrombopénies graves de type II (TIH), pouvant être d'évolution fatale. Leur prévalence est encore mal évaluée .
De rares nécroses cutanées pouvant survenir au site de perfusion ou à distance du site de perfusion ont été signalées avec les héparines. Ces réactions peuvent être précédées d'un purpura ou de placards érythémateux, infiltrés et douloureux. La suspension du traitement doit être immédiate.
Ostéoporose, lors de traitement au long cours.
Manifestations d'hypersensibilité, peu fréquentes, localisées ou généralisées, notamment urticaire, prurit, éruption, érythème, conjonctivite, rhinite, asthme, cyanose, tachypnée, sensations d'oppression, fièvre, frissons, dème angio-neurotique. Dans certains cas leur existence doit conduire à l'arrêt du traitement.
Choc anaphylactique/anaphylactoïde (fréquence indéterminée).
Effets divers :
Cas fréquents d'élévation des transaminases et des Gamma-GT,
Rares cas d'hyperéosinophilie parfois accompagnée d'éruption,
Très rares cas : alopécie, priapisme,
de très rares cas d'hypoaldostéronisme avec hyperkaliémie et (ou) acidose métabolique ont été rapportés, en particulier chez des patients à risque (diabétiques, insuffisants rénaux) .
Interactions avec d'autres médicaments
Associations déconseillées avec des doses curatives d'héparine
+ Acide acétylsalicylique :
A des doses anti-inflammatoires (≥ 1 g par prise et/ou ≥ 3 g par jour).
A des doses antalgiques ou antipyrétiques (≥ 500 mg par prise et/ou < 3 g par jour).
Augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastro-duodénale par l'acide acétylsalicylique).
Utiliser un autre anti-inflammatoire ou un autre antalgique ou antipyrétique.
+ A.I.N.S.
Augmentation du risque hémorragique (agression de la muqueuse gastro-duodénale par les anti-inflammatoires non stéroïdiens).
Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique étroite.
+ Dextran 40
Augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire par le dextran 40).
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Antivitamines K
Augmentation du risque hémorragique.
Lors du relais de l'héparine par l'antivitamine K, renforcer la surveillance clinique.
Associations à prendre en compte
Avec des doses préventives d'héparine :
+ Acide acétylsalicylique
L'utilisation conjointe de médicaments agissant à divers niveaux de l'hémostase majore le risque de saignement. Ainsi, chez le sujet de moins de 65 ans, l'association des héparines à doses préventives à l'acide acétylsalicylique, quelle que soit la dose, doit être prise en compte en maintenant une surveillance clinique et éventuellement biologique.
+ Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Augmentation du risque hémorragique.
Avec des doses curatives d'héparine :
+ Acide acétylsalicylique à des doses antiagrégantes (de 50 mg à 375 mg par jour)
Augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastroduodénale par l'acide acétylsalicylique).
+ Thrombolytiques
Augmentation du risque hémorragique.
Quelle que soit la dose d'héparine :
+ Autre hyperkaliémiants
Risque de majoration de l'hyperkaliémie, potentiellement létale.
+ Antiagrégants plaquettaires
Augmentation du risque hémorragique