La biodisponibilité du pergolide est inconnue.
Après administration orale de pergolide marqué au 14C, l'élimination du produit absorbé se fait sous forme de métabolites dans l'urine (55 %), les selles (40 %) et sous forme de 14C expiré (5 %).
La liaison aux protéines plasmatiques est de 90 % environ.
La demi-vie du pergolide, mesurée chez 4 parkinsoniens varie de 7 à 16 heures.
De très nombreux métabolites ont été détectés, en particulier le N-despropylpergolide, le sulfoxide de pergolide et le pergolide sulfone, ces deux derniers étant également agonistes dopaminergiques. Les autres métabolites n'ont pas été identifiés et leur activité pharmacologique n'est pas connue.
Une somnolence et des accès de sommeil d'apparition soudaine ont été rapportés lors du traitement par pergolide particulièrement chez les patients atteints de maladie de Parkinson.
Un endormissement soudain pendant les activités quotidiennes, dans certains cas sans prodrome, a été rarement rapporté. Les patients doivent être informés de la possibilité de survenue de ces effets et ils doivent être avertis de se montrer prudents lors de la conduite automobile ou l'utilisation des machines pendant le traitement avec le pergolide. Les patients ayant présenté une somnolence ou des accès de sommeil d'apparition soudaine ne doivent pas conduire de véhicules ou utiliser des machines. Une réduction des doses ou un arrêt du traitement peut être envisagé.
Fibrose et valvulopathie cardiaque et phénomènes cliniques pouvant être apparentés:
Des troubles inflammatoires fibrotiques et séreux, par exemple pleurésie, épanchement pleural, fibrose pleurale, fibrose pulmonaire, péricardite, épanchement péricardique, valvulopathie cardiaque touchant une ou plusieurs valvules (aortique, mitrale et tricuspide) ou fibrose rétropéritonéale, sont survenus après un usage prolongé de dérivés de l'ergot de seigle ayant une activité agoniste sur le récepteur 5HT2B de la sérotonine, comme le pergolide. Dans certains cas, les symptômes ou manifestations de valvulopathie cardiaque ont régressé après arrêt du pergolide.
Il a été mis en évidence que des doses plus élevées et/ou une exposition prolongée sont des facteurs de risque pour le développement d'une pathologie valvulaire. Toutefois, une valvulopathie et des réactions fibreuses ont été rapportés durant le traitement par pergolide pour une dose inférieure à 0,5 mg/jour.
Avant de commencer le traitement:
Tous les patients doivent subir une évaluation cardio-vasculaire incluant la réalisation d'une échocardiographie afin d'évaluer la présence potentielle d'une pathologie valvulaire asymptomatique. Il est également approprié de déterminer la vitesse de sédimentation des érythrocytes ou de doser d'autres marqueurs de l'inflammation et d'examiner les fonctions pulmonaires, de réaliser une radiographie du thorax et d'évaluer la fonction rénale avant de commencer le traitement.
On ne sait pas si un traitement par le pergolide est susceptible d'aggraver une régurgitation valvulaire sous-jacente. En cas de pathologie valvulaire fibrotique, ne pas traiter le patient par le pergolide .
Pendant le traitement:
Les troubles fibrotiques peuvent connaître un début insidieux; il convient donc de rechercher régulièrement chez les patients des manifestations éventuelles de fibrose progressive.
Ainsi, pendant le traitement, il conviendra de surveiller les signes et symptômes:
de maladie pleuro-pulmonaire: dyspnée, essoufflement, toux persistante ou douleur thoracique;
d'insuffisance rénale ou d'obstruction vasculaire urétérale/abdominale pouvant s'accompagner de douleurs dans les reins/les flancs et d'dème des membres inférieurs, ainsi que de masses ou de points sensibles dans l'abdomen pouvant indiquer une fibrose rétropéritonéale;
d'insuffisance cardiaque; les cas de fibrose valvulaire et péricardique observés se sont souvent manifestés sous la forme d'une insuffisance cardiaque. Si ce type de symptômes apparaît, il convient d'exclure une fibrose valvulaire (et une péricardite constrictive).
La surveillance diagnostique clinique de l'apparition de troubles fibrotiques est essentielle. Une fois le traitement commencé, le premier échocardiogramme doit être réalisé au bout de 3 à 6 mois; ensuite, la fréquence du suivi échocardiographique doit être déterminée en fonction de l'évaluation clinique individuelle en portant l'attention tout particulièrement sur les signes et symptômes mentionnés ci-dessus, mais dans tous les cas un échocardiogramme doit être pratiqué au moins tous les 6 à 12 mois.
L'administration de pergolide doit être arrêtée si l'échocardiogramme révèle l'apparition ou l'aggravation d'une régurgitation valvulaire, d'une restriction valvulaire ou d'un épaississement d'une valve de valvule .
La nécessité de réaliser d'autres examens de suivi clinique (par exemple examen clinique incluant auscultation cardiaque, radiographie, TDM) doit être déterminée au cas par cas.
Des examens complémentaires appropriés, par exemple vitesse de sédimentation des érythrocytes et mesures de la créatinine sérique, doivent être réalisés si nécessaire pour confirmer le diagnostic de trouble fibrotique.
Les patients et leur famille doivent être avertis des risques de survenue de manifestations cardio-vasculaires et/ou neuro-psychiques indésirables dues au pergolide (en association à la dopathérapie) et de la nécessité de signaler tout effet à leur médecin:
Des phénomènes d'hypotension et /ou d'hypotension orthostatique peuvent survenir, essentiellement en début de traitement. Une posologie progressive sur 3 à 4 semaines permet de limiter le risque d'hypotension.
Une surveillance cardio-vasculaire doit être mise en place chez les patients traités par pergolide.
La prudence s'impose chez les malades parkinsoniens porteurs de troubles du rythme cardiaque.
Des hallucinations peuvent apparaître fréquemment, surtout en début de traitement, lors d'une augmentation de la posologie ou lors d'un arrêt brutal du traitement. Dans certains cas particulièrement graves, ces effets neuropsychiatriques peuvent nécessiter l'arrêt du traitement.
En raison du risque d'hallucinations et de syndrome confusionnel, ou de tableau clinique évoquant un syndrome malin des neuroleptiques lors du sevrage brutal du pergolide, il est conseillé de diminuer progressivement les doses de pergolide même si le patient poursuit le traitement par la L-Dopa.
Des cas d'irritation de l'il, d'odeur irritante, ou de céphalées ont été rapportés lorsque des comprimés de pergolide ont été coupés ou écrasés. En cas de contact avec l'il, rincer immédiatement avec de l'eau et demander un avis médical. En cas d'irritation nasale, en raison du risque d'inhalation respiratoire, se déplacer dans un endroit aéré.
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares).