Pharmacocinétique - voie orale
Absorption
L'absorption du paracétamol par voie orale est complète et rapide. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes 30 à 60 minutes après ingestion.
Distribution
Le paracétamol est distribué rapidement dans tous les tissus. Les concentrations sont comparables dans le sang, la salive et le plasma. La liaison aux protéines plasmatiques est faible. Tmax : 0,5 - 2 heures; Cmax : 5 - 20 mcg (μg)/ml (avec des doses de 50 mg ou moins) ; Pic de l'effet : 1- 3 heures; durée d'action : 3- 4 heures.
Biotransformation
Le paracétamol est principalement métabolisé dans le foie. Les 2 voies métaboliques majeures sont la glycuroconjugaison et la sulfoconjugaison. Cette dernière voie est rapidement saturable aux posologies supérieures aux doses thérapeutiques. Une voie mineure, catalysée par le cytochrome P 450, forme un intermédiaire réactif (le N-acétyl benzoquinone imine) qui, dans les conditions normales d'utilisation, est rapidement détoxifié par le glutathion réduit et éliminé dans les urines après conjugaison à la cystéine et à l'acide mercaptopurique. En revanche, lors d'intoxications majeures, la quantité de ce métabolite toxique est augmentée.
Élimination
L'élimination est essentiellement urinaire. 90 % de la dose ingérée est éliminée par le rein en 24 heures, principalement sous forme glycuroconjuguée (60 à 80 %) et sulfoconjuguée (20 à 30 %). Moins de 5 % est éliminé sous forme inchangée. La demi-vie d'élimination est d'environ 2 heures.
Variations physiopatholoqiques
Insuffisance rénale : en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 10 ml/min), l'élimination du paracétamol et de ses métabolites est retardée.
Sujets âgés : la capacité de conjugaison n'est pas modifiée.
Pharmacocinétique administration par voie rectale
Absorption
Par voie rectale, l'absorption du paracétamol est moins rapide que par voie orale. Elle est toutefois totale. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes 2 à 3 heures après administration.
Distribution
Le paracétamol se distribue rapidement dans tous les tissus. Les concentrations sont comparables dans le sang, la salive et le plasma. La liaison aux protéines plasmatiques est faible.
Biotransformation
Le paracétamol est métabolisé essentiellement au niveau du foie. Les 2 voies métaboliques majeures sont la glycuroconjugaison et la sulfoconjugaison. Cette dernière voie est rapidement saturable aux posologies supérieures aux doses thérapeutiques. Une voie mineure, catalysée par le cytochrome P450, est la formation d'un intermédiaire réactif (le N‑acétyl benzoquinone imine) qui, dans les conditions normales d'utilisation, est rapidement détoxifié par le glutathion réduit et éliminé dans les urines après conjugaison à la cystéine et à l'acide mercaptopurique. En revanche, lors d'intoxications massives, la quantité de ce métabolite toxique est augmentée.
Élimination
L'élimination est essentiellement urinaire. 90% de la dose administrée est éliminée par le rein en 24 heures, principalement sous forme glycuroconjuguée (60 à 80%) et sulfoconjuguée (20 à 30%).
Moins de 5% est éliminé sous forme inchangée.
La demi‑vie d'élimination est de 4 à 5 heures.
Variations physiopathologiques
Insuffisance rénale : en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min), l'élimination du paracétamol et de ses métabolites est retardée.
Sujet âgé : la capacité de conjugaison n'est pas modifiée.
Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquemment signalés au cours de l'utilisation du paracétamol sont les suivants : hépatotoxicité, toxicité rénale, affections hématologiques, hypoglycémie et dermatite allergique.
Les effets indésirables sont caractérisés en fonction des fréquences suivantes :
Très fréquent (≥ 1/10) ;
Fréquent (≥1/100, < 1/10) ;
Peu fréquent (≥1/1 000, < 1/100) ;
Rare (≥1/10 000, < 1/1 000) ;
Très rare (≥ 1/10 000) ;
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique :
Très rare : thrombocytopénie, agranulocytose, leucopénie, neutropénie, anémie hémolytique.
Affections du système immunitaire :
Très rare : angidème
Troubles du métabolisme et de la nutrition :
Très rare : hypoglycémie.
Affections vasculaires :
Rare : hypotension
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales :
Rare : Bronchospasme* (asthme en réponse à un analgésique) chez les patients prédisposés.
Affections hépatobiliaires :
Rare : élévation des taux de transaminases hépatiques.
Très rare : hépatotoxicité (ictère).
Affections de la peau et du tissu sous-cutané :
De très rares cas de réactions cutanées graves tels que des cas de syndrome de Stevens Johnson et de nécrolyse épidermique toxique ont été signalés.
Affections du rein et des voies urinaires :
Très rare : pyurie stérile (urine trouble), effets indésirables rénaux , anurie, hématurie, néphrite interstitielle.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration :
Rare : malaise.
Très rare : réactions d'hypersensibilité allant de la simple éruption cutanée ou de l'urticaire au choc anaphylactique.
*Des cas de bronchospasme associés au paracétamol ont été rapportés, ceux-ci sont plus susceptibles de survenir chez des patients asthmatiques sensibles à l'aspirine ou à d'autres AINS.
Surdosage
Une atteinte hépatique est possible chez des patients adultes ayant pris 10 g ou plus de paracétamol. L'ingestion de 5 g ou plus de paracétamol peut entraîner une atteinte hépatique si le patient présente des facteurs de risque (voir ci-dessous).
Facteurs de risque
Si le patient
Suit un traitement à long terme à base de carbamazépine, phénobarbitol, phénytoïne, primidone, rifampicine, millepertuis ou tout autre médicament inducteur des enzymes hépatiques,
ou
Consomme régulièrement de l'alcool à des doses supérieures aux quantités recommandées,
ou
Est susceptible de présenter une déplétion des réserves en glutathion (par exemple, en cas de troubles alimentaires, fibrose kystique, infection par le VIH, dénutrition, cachexie.
Symptômes
Dans les 24 premières heures, les symptômes d'un surdosage de paracétamol sont les suivants : pâleur, nausées, vomissements, anorexie et douleurs abdominales.
L'atteinte hépatique peut apparaitre dans les 12 à 48 heures suivant l'ingestion. Des anomalies du métabolisme du glucose et une acidose métabolique sont susceptibles de se produire. Dans le cas d'une intoxication sévère, l'insuffisance hépatique peut évoluer vers une encéphalopathie, une hémorragie, une hypoglycémie, un dème cérébral et conduire au décès. Une insuffisance rénale aiguë, accompagnée d'une nécrose tubulaire aiguë, fortement suggérée par des douleurs au niveau des reins, une hématurie et une protéinurie, peut apparaître même en l'absence d'atteinte hépatique sévère. Des cas d'arythmie cardiaque et de pancréatite ont été signalés.
Prise en charge
Un traitement immédiat est essentiel dans la prise en charge d'un surdosage de paracétamol. Même en l'absence de symptômes précoces significatifs, les patients doivent être immédiatement transférés à l'hôpital pour recevoir des soins d'urgence. Les symptômes peuvent se limiter à des nausées ou des vomissements et peuvent ne pas refléter la sévérité du surdosage ou le risque de lésions organiques.
Un traitement par charbon actif doit être envisagé si le surdosage est pris en charge dans l'heure qui suit. Les concentrations plasmatiques de paracétamol doivent être mesurées 4 heures ou plus après l'ingestion (les concentrations mesurées plus précocement ne sont pas fiables). Un traitement par N-acétylcystéine peut être instauré jusqu'à 24 heures après l'ingestion, mais l'effet protecteur maximal est obtenu dans les 8 heures suivant l'ingestion. L'efficacité de l'antidote baisse considérablement une fois ce délai écoulé. Si nécessaire, la N-acétylcystéine sera administrée au patient par voie intraveineuse, conformément au schéma posologique établi. En absence de vomissements, la méthionine par voie orale peut être une alternative acceptable dans le cas où le patient est éloigné géographiquement d'un hôpital. La prise en charge des patients présentant un dysfonctionnement hépatique grave au-delà de 24 heures après l'ingestion doit être de discutée en concertation avec le centre antipoison ou une unité d'hépatologie.