Cancer de la prostate
1. Initiation du traitement
La mise en route du traitement s'accompagne généralement d'une élévation transitoire de la testostéronémie qui peut entraîner une activation temporaire de la tumeur, associée aux réactions suivantes :
survenue ou augmentation des douleurs osseuses chez les patients présentant des métastases osseuses,
troubles neurologiques secondaires à une compression tumorale, tels que quelques cas de faiblesse musculaire ou de paresthésies des membres inférieurs,
troubles de la miction (quelques cas d'aggravation d'une hématurie pré-existante ou d'une obstruction urinaire), hydronéphrose ou stase lymphatique,
thrombose veineuse avec embolie pulmonaire.
Ces manifestations sont habituellement transitoires, disparaissant en 1 à 2 semaines lors de la poursuite du traitement. Néanmoins, la possibilité d'une exacerbation temporaire des symptômes durant les premières semaines de traitement doit être prise en compte chez des malades menacés par la survenue de désordres neurologiques ou chez ceux qui présentent une obstruction urinaire.
2. En cours de traitement
Les effets indésirables suivants liés à la suppression de la testostérone ont été signalés :
bouffées de chaleur,
perte de la libido et impuissance.
une gynécomastie habituellement indolore pourrait être observée,
atrophie testiculaire,
tension douloureuse des seins.
Préparation à l'induction de l'ovulation pour fécondation in vitro
Le traitement par la buséréline inhibe la production d'strogènes et peut conduire à des effets secondaires (dose-dépendants) ; par exemple ces effets sont moins fréquents et moins prononcés lorsque la buséréline est utilisée dans la préparation pour l'induction de l'ovulation à un faible dosage, que dans le traitement de l'endométriose.
En conséquence, la plupart des hémorragies utérines (« règles ») dose-dépendantes surviennent pendant les premières semaines de traitement. Elles peuvent également survenir plus tard.
De plus, des symptômes type ménopausiques peuvent aussi apparaître, tels que rares bouffées de chaleur, hypersudation, sécheresse vaginale, dyspareunie, diminution de la libido, rare asthénie et après plusieurs mois de traitement, une diminution de la masse osseuse.
D'autres effets secondaires ne sont pas clairement attribuables à une privation hormonale : augmentation ou diminution de la taille de la poitrine avec sensibilité mammaire, ongles cassants, acné, peau sèche, pertes vaginales (occasionnelles), dème du visage et des extrémités (occasionnel).
De plus, une lactation, des douleurs à l'estomac et/ou pelviennes, des paresthésies (surtout des bras ou des jambes) peuvent survenir ainsi qu'une sécheresse des yeux (pouvant entraîner une irritation oculaire chez les patientes portant des lentilles de contact).
Lors de la phase initiale du traitement par la buséréline, des kystes ovariens peuvent se développer. Pour la préparation à l'induction de l'ovulation, aucun effet secondaire n'a cependant été reporté à ce jour pendant le déroulement de la stimulation.
Les programmes de fécondation in vitro/transfert d'embryons et les procédures de procréation assistées présentent des risques inhérents, tels qu'une augmentation de la survenue de grossesses ectopiques, de fausses couches ou de grossesses multiples ; cela s'applique également lorsque la buséréline est utilisée en traitement adjuvant. L'augmentation du recrutement folliculaire par injection de buséréline (notamment en cas d'ovaires polykystiques) peut cependant représenter un effet attendu chez certaines patientes.
Quelques cas d'éruption maculo-papuleuse et prurigineuse au point d'injection ont été signalés. L'administration d'anti-histaminiques a permis la régression de la symptomatologie ou son amélioration, le traitement pouvant être ainsi poursuivi jusqu'à son terme.
L'association de la buséréline avec les gonadotrophines présente un risque plus élevé de survenue d'un syndrome d'hyperstimulation ovarienne que l'utilisation de gonadotrophines seules pouvant s'accompagner de troubles thromboemboliques sévères.
Des cas isolés de troubles de l'humeur (dépression, épisode hypomaniaque) ont été signalés chez la femme .
Dégénérescence des fibromes utérins préexistants chez les patientes.
Quelle que soit l'indication
Les fréquences sont définies selon la convention MedDRA suivante :
Très fréquent (≥ 1/10) ; Fréquent (≥ 1/100, <1/10); Peu fréquent (≥ 1/1000, <1/100) ; Rare (≥ 1/10 000, <1/1000); Très rare (<1/10 000), fréquence indéterminée.
Investigations
Fréquence indéterminée : modification du bilan lipidique, élévation des enzymes hépatiques (transaminases), élévation de la bilirubinémie, modification du poids (augmentation ou diminution).
Affections cardiaques
Fréquence indéterminée: palpitations, allongement de l'intervalle QT .
Affections hématologiques et du système lymphatique
Fréquence indéterminée : thrombopénie, leucopénie.
Affections du système nerveux
Peu fréquent : somnolence.
Fréquence indéterminée : céphalées (rares cas, de type migraine, chez la femme), troubles du sommeil, vertiges, troubles de la mémoire et de la concentration.
Affections oculaires
Fréquence indéterminée : sensation de tension rétro-oculaire, sécheresse des yeux, altération visuelle (par exemple vision trouble).
Affections de l'oreille et du labyrinthe
Fréquence indéterminée : acouphènes, troubles de l'audition.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquent : dyspnée.
Affections gastro-intestinales
Fréquence indéterminée : nausées, vomissements, diarrhée, constipation.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquence indéterminée : alopécie, modification du cuir chevelu et de la pilosité (augmentation ou diminution).
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Fréquence indéterminée : gêne musculo-squelettique et douleur (y compris douleur de l'épaule/raideur chez la femme).
L'utilisation d'agonistes de la LH-RH peut être associée à une diminution de la densité osseuse et conduire à une ostéoporose et à un risque accru de fracture osseuse. Le risque augmente avec la durée du traitement.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquence indéterminée : polydipsie, modification de l'appétit, anorexie, diminution de la tolérance au glucose pouvant entraîner un déséquilibre glycémique chez les patients diabétiques.
Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incl. kystes et polypes)
Très rare : des cas de développement d'adénomes hypophysaires ont été décrits lors des traitements par agonistes de la LH-RH, y compris avec la buséréline.
Fréquence indéterminée : même avec un traitement concomitant anti-androgène, augmentation transitoire légère des douleurs cancéreuses.
Affections vasculaires
Fréquence indéterminée : poussée hypertensive chez les patients hypertendus.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fréquence indéterminée : asthénie, fièvre, dème discret des membres inférieurs, altération de l'état général, sueurs nocturnes, sueurs froides, douleur ou réaction au point d'injection.
Affections du système immunitaire
Fréquent : démangeaisons.
Rare : réactions anaphylactiques pouvant évoluer vers un bronchospasme ou une dyspnée, et exceptionnellement un choc anaphylactique/anaphylactoïde.
- Fréquence indéterminée : réactions d'hypersensibilité de type érythème, éruptions cutanées (y compris urticariennes).
Affections psychiatriques
Fréquent : Altération d'humeur, dépression (prise à long terme).
Peu fréquent : Altération d'humeur, dépression (prise à court terme).
Fréquence indéterminée : nervosité, instabilité émotionnelle, sensation d'anxiété.
Mises en garde spéciales
Il existe un risque accru de dépression pouvant être sévère chez les patients traités avec des agonistes de la GnRH, comme SUPREFACT. En conséquence les patients doivent être informés et traités de manière appropriée si des symptômes apparaissent.
Rarement, le traitement par les agonistes de la GnRH a mis en évidence un adénome hypophysaire gonadotrope non diagnostiqué au préalable (voir. Dans ce cas, les signes peuvent se manifester par des céphalées brutales, des vomissements, des troubles visuels, et une ophtalmoplégie.
Des cas isolés d'aggravation, le plus souvent transitoire, des symptômes cliniques ont été rapportés lors de la mise en route du traitement par un analogue de la LH-RH. Ils justifient une surveillance médicale particulièrement attentive durant les premières semaines du traitement notamment chez les patients porteurs d'une obstruction des voies excrétrices et chez les malades présentant des métastases vertébrales .
De plus, la mise en route du traitement chez les sujets présentant des signes prémonitoires de compression médullaire doit être soigneusement pesée.
Chez les patients ayant des métastases connues, par exemple des métastases vertébrales, l'association d'un anti-androgène est essentielle pour prévenir la survenue de complications telles que compression médullaire et paralysie, liées à une évolution transitoire de la tumeur et de ses métastases .
La réponse au traitement peut être évaluée sur les taux sériques d'antigène spécifique de la prostate (PSA) et de testostérone. La testostéronémie augmente au début du traitement puis elle diminue sur une période de deux semaines. Après deux à quatre semaines de traitement, la testostéronémie atteint le niveau de castration.
Le traitement par privation androgénique peut allonger l'intervalle QT.
Chez les patients avec un antécédent ou des facteurs de risques d'allongement de l'intervalle QT et chez les patients recevant concomitamment des médicaments qui pourraient allonger l'intervalle QT , les médecins doivent évaluer le rapport bénéfice risque y compris le risque de torsades de pointes avant d'initier Suprefact.
En cas d'allongement de l'intervalle QT, le traitement doit être arrêté .
En raison de la présence de chlorure de benzalkonium, ce médicament peut provoquer un dème de la muqueuse nasale particulièrement dans le cas d'une utilisation à long terme, et une gêne respiratoire.
Précautions d'emploi
Chez les patients hypertendus, la pression artérielle sera mesurée régulièrement (risque de poussée hypertensive).
L'utilisation d'agonistes de la LH-RH peut être associée à une diminution de la densité osseuse et conduire à une ostéoporose et à une augmentation du risque de fracture osseuse . Une attention particulière est nécessaire chez les patients présentant d'autres facteurs de risques de l'ostéoporose (tels que l'alcoolisme chronique, le tabagisme, un traitement au long cours par des anticonvulsivants ou corticostéroïdes, ou des antécédents familiaux d'ostéoporose). Il est recommandé de surveiller périodiquement la densité minérale osseuse (DMO) et de mettre en place des mesures préventives durant le traitement pour prévenir l'ostéopénie/ostéoporose.
Chez certains patients traités avec des agonistes de la GnRH, une modification de la tolérance au glucose est observée . Les patients recevant un traitement par analogue de la GnRH doivent faire l'objet d'une évaluation de la glycémie et de l'HbA1c avant l'instauration du traitement et au cours du traitement.
L'administration de buséréline aux doses thérapeutiques conduit à une suppression du système gonadotrope hypophysaire. Un retour à la normale est généralement obtenu après l'interruption du traitement. Des tests diagnostiques de la fonction gonadotrope hypophysaire conduits durant le traitement et après l'interruption de la thérapie avec un analogue de la GnRH peuvent donc être différents.
En raison de la stimulation de l'axe hypophyso-gonadique par les agonistes de la gonadoréline pendant les 10 premiers jours de traitement et de la description dans la littérature de quelques cas où est survenue une exacerbation transitoire des manifestations de la maladie, il est fortement recommandé d'administrer un anti-androgène 5 jours environ avant la mise en route du traitement par SUPREFACT, et poursuivi en association, pendant les trois à quatre premières semaines du traitement par la buséréline. Après cette période, les taux de testostérone sont abaissés habituellement jusqu'à la valeur recherchée en réponse à la buséréline.
Il peut être utile de vérifier périodiquement la testostéronémie avec une méthode sensible, qui ne doit pas être supérieure à 1 ng/ml.
Du fait de la suppression de testostérone, le traitement par les agonistes GnRH peut augmenter le risque d'anémie. Ce risque doit être évalué chez les patients traités et pris en charge de façon appropriée.
Des études épidémiologiques publiées ont suggéré un lien entre le traitement par les agonistes de l'hormone entraînant la libération des gonadotrophines (GnRH) et une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires (telles qu'un infarctus du myocarde, un arrêt cardiaque soudain, et un accident vasculaire cérébral) et du risque de diabète sucré. Ces risques devraient être évalués avant l'initiation et durant le traitement, et les patients devraient être suivis et traités de façon appropriée.