La nafaréline passe rapidement dans la circulation générale après administration intra-nasale. La concentration plasmatique maximum est obtenue 20 minutes après administration de dose de 400µg.
Elle atteint approximativement 0,62 ng/ml et 1,5 ng/ml respectivement après administration de dose unique de 200 et 400 µg.
La demi-vie plasmatique est approximativement de 4 heures chez l'adulte et de 2,6 heures chez l'enfant. La biodisponibilité de la solution nasale est, en moyenne, de 2,8 % (de 1,2 % à 5,6 %). L'administration deux fois par jour de 200 ou 400µg de nafaréline chez 18 femmes saines pendant 22 jours n'a pas mis en évidence une accumulation du produit.
L'étude in-vitro de la liaison de la nafaréline aux protéines plasmatiques montre qu'elle est comprise entre 78 et 84 % principalement sur l'albumine. Le taux de liaison de la GnRH naturelle est compris entre 22 et 25 %.
Le produit est éliminé par voies rénale (50 %) et fécale (50 %) essentiellement sous forme de métabolites inactifs. Chez 3 sujets, 44% à 56% et 19% à 44% de radioactivité ont été retrouvée respectivement dans les urines et les fèces, après administration sous-cutanée de nafaréline marquée au 14C. Près de 3 % sont excrétés inchangés dans les urines. 83% en moyenne de la dose administrée a été mise en évidence. Six métabolites ont été identifiés; cependant leur activité biologique n'a pas été déterminée.
L'instauration du traitement par nafaréline peut s'accompagner d'une exacerbation transitoire des symptômes de l'endométriose et le traitement prolongé peut induire une ménopause artificielle chez les femmes en préménopause.
Dans les essais cliniques, des cas d'hypersensibilité immédiate ont été décrites : douleur thoracique, éruption, prurit, érythème urticaire, dyspnée.
Modification de la densité osseuse : L'utilisation prolongée des analogues de la GnRH peut induire une perte osseuse, facteur de risque d'ostéoporose .
Comme avec d'autres produits de la classe, des cas de kystes ovariens ont été rapportés, survenant dans les deux premiers mois de traitement par la nafaréline.
L'association avec les gonadotrophines peut entraîner une hyperstimulation ovarienne. Une hypertrophie ovarienne, des douleurs pelviennes et/ou abdominales peuvent être observées .
Les effets indésirables suivants ont été rapportés durant le traitement sur 282 patientes adultes avec de l'acétate de nafaréline avec les fréquences suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100), rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
MedDRA Système Organe Classe | Fréquence | Effets indésirables |
Affections du système immunitaire | Fréquent | Hypersensibilité médicamenteuse (douleur thoracique, dyspnée, prurit, éruption, urticaire, érythème) |
Affections endocriniennes | Fréquent | Déficit en strogènes |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | Très fréquent | Prise de poids |
Fréquent | Perte de poids |
Affections psychiatriques | Très fréquent | Labilité émotionnelle, diminution de la libido |
Fréquent | Dépression, insomnie, augmentation de la libido |
Affections du Système Nerveux | Très fréquent | Céphalées |
Fréquent | Paresthésies |
Affections vasculaires | Très fréquent | Bouffées de chaleur |
Fréquent | Hypertension, Hypotension |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Très fréquent | Rhinite |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Très fréquent | Acné, séborrhée |
Fréquent | Hirsutisme |
Peu fréquent | Alopécie |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Très fréquent | Myalgies |
Fréquent | Arthralgies |
Affections des organes de reproduction et du sein | Très fréquent | Atrophie mammaire, sécheresse vulvo-vaginale |
Fréquent | Ménopause artificielle, hémorragie utérine, endométriose (aggravation) |
Fréquence indéterminée | Syndrome d'hyperstimulation ovarienne |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Très fréquent | dème de la muqueuse nasale |
Investigations | Fréquent | Diminution de la densité osseuse |
L'absence de grossesse doit être confirmée avant de débuter le traitement.
Si l'utilisation d'un décongestionnant nasal est nécessaire pendant le traitement avec la nafaréline, il est recommandé de l'administrer au moins 30 minutes après la nafaréline.
Un éternuement pendant ou immédiatement après l'administration de la dose peut affecter l'absorption du produit. Une répétition de la dose est alors recommandée.
Comme avec d'autres produits de la classe, des cas de kystes ovariens ont été rapportés, survenant dans les deux premiers mois de traitement par la nafaréline. La plupart de ces évènements, mais pas tous, sont apparus chez des patientes souffrant de maladie polykystique de l'ovaire. Ils peuvent se résorber spontanément, généralement après 4 à 6 semaines de traitement, mais nécessitent dans certains cas l'arrêt du traitement et/ou une intervention chirurgicale .
Endométriose
L'expérience clinique relative au traitement de l'endométriose est limitée aux femmes âgées de 18 ans et plus.
L'utilisation régulière de la nafaréline, aux doses recommandées, inhibe l'ovulation. En cas d'oubli de plusieurs doses, une ovulation peut se produire avec risque de grossesse.
Il doit être recommandé aux patientes d'utiliser des méthodes de contraception non hormonales.
En cas de grossesse survenant durant le traitement, il conviendra d'arrêter l'administration de la nafaréline. La patiente devra être informée des risques potentiels sur le développement du ftus et/ou de fausse couche. Du fait du risque existant de fausse couche chez cette population de patientes, le lien de causalité avec nafaréline est incertain.
Si les symptômes d'endométriose et de fibromes persistent après un premier traitement, et qu'il est envisagé un traitement supplémentaire par la nafaréline, il est recommandé de mesurer la densité osseuse avant de recommencer le traitement, afin de s'assurer que les valeurs sont normales.
Diminution de la densité minérale osseuse (DMO) :
Chez l'adulte après six mois de traitement, des diminutions de la densité minérale osseuse ont été observées, telles que mesurées par absorptiométrie biphotonique au niveau de plusieurs endroits du squelette.
Une restauration substantielle de l'os est survenue après arrêt du traitement, avec une restauration de la masse vertébrale totale moyenne 1,4 % inférieure à celle observée avant initiation du traitement .
Désensibilisation hypophysaire au cours de l'induction de l'ovulation
L'association de la nafaréline avec les gonadotrophines peut entraîner une hyperstimulation ovarienne. Une hypertrophie ovarienne, des douleurs pelviennes et/ou abdominales peuvent s'observer .
L'induction de l'ovulation ne doit être réalisée que sous étroite surveillance médicale avec contrôles biologiques et cliniques stricts et réguliers: dosage rapide de l'estradiol plasmatique, échographies.
Aucune donnée clinique relative à l'utilisation de nafaréline n'est disponible dans la stimulation ovarienne contrôlée chez des patientes souffrant de maladie polykystique de l'ovaire, cependant il existe un risque d'hyperstimulation ovarienne.
En cas de réponse excessive des ovaires, il est recommandé d'interrompre le cycle de traitement en cessant les injections de gonadotrophines.
Examens paracliniques
L'administration de nafaréline aux doses thérapeutiques entraîne une inhibition du système hypophyso-gonadique. Le fonctionnement normal du système est habituellement restauré entre 4 à 8 semaines après arrêt du traitement. Les tests d'exploration de l'axe hypophyso-gonadique effectués pendant le traitement et pendant cette période de 4 à 8 semaines seront en conséquence perturbés.
Un éternuement pendant ou immédiatement après l'administration de la dose peut affecter l'absorption du produit. Une répétition de la dose est peut alors être recommandée.
Si la présence d'un dème dans la muqueuse nasale est suspectée, un produit sans conservateur devra être prescrit. Si de tels produits pour pulvérisation nasale ne sont pas disponibles, l'utilisation d'autres traitements devront être considérés.
En raison de la présence de chlorure de benzalkonium, un conservateur, ce médicament peut provoquer un dème de la muqueuse nasale et une constriction des voies respiratoires, particulièrement dans le cas d'une utilisation à long terme, et une gêne respiratoire.