Pharmacodynamique
La D-pénicillamine est un antirhumatismal d'action lente. Elle a la propriété de chélater les métaux lourds, en particulier le cuivre sérique, ce qui explique son emploi dans la maladie de Wilson. C'est un thioréducteur qui rompt les ponts disulfures des macroglobulines et produit la dépolymérisation des facteurs rhumatoïdes IgM. Elle interfère avec la synthèse du collagène.
Pharmacocinétique
Pharmacocinétique - PÉNICILLAMINE - voie orale
Après administration orale, 50 à 70 % de D-pénicillamine sont résorbés. La résorption est diminuée par l'alimentation. La concentration plasmatique maximale est atteinte au bout d'environ 2 heures. Puis elle diminue, tout d'abord avec une demi-vie d'environ 1 heure puis une demi-vie d'environ 5 heures. La D-pénicillamine diffuse pratiquement dans tous les tissus de l'organisme.
La fixation au collagène et aux fibres élastiques est particulièrement importante.
Après administration orale de D-pénicillamine, plus de 80 % sont éliminée dans les fèces et les urines de 48 heures, la fraction liée au collagène est éliminée lentement avec une demi-vie de plusieurs jours.
Dosage
Dosage - PÉNICILLAMINE - voie orale
Comprimé pelliculé
La forme pharmaceutique de cette spécialité, comprimé dosé à 300 mg peut ne pas convenir pour les enfants de moins de 6 ans et les enfants de faible poids à cause de son dosage élevé et du risque de fausse route.
Polyarthrite rhumatoïde
La posologie doit être progressive pour atteindre sans la dépasser, la dose minimale efficace:
Adultes :
300 mg par jour, le premier mois.
600 mg par jour, le deuxième mois.
Si les effets thérapeutiques se manifestent à cette dose, il n'est pas nécessaire de l'augmenter sinon passer à 900 mg par jour. On évitera dans la mesure du possible de dépasser 900 mg par jour.
Toujours rechercher la dose minimale efficace.
Les comprimés doivent être pris à distance des repas
Enfants
La dose habituelle est de 15 à 20 mg/kg/j. La dose initiale doit être inférieure (comprise entre 2.5 et 5 mg/kg/j) puis augmentée toutes les 4 semaines pendant une période de 3 à 6 mois.
Maladie de Wilson
Adultes
1200 à 1800 mg par jour en plusieurs prises fractionnées, 30 minutes avant le repas. Cette dose doit être atteinte progressivement afin de limiter les réactions d'hypersensibilité.
Après stabilisation de la maladie, réduire la posologie à une dose journalière de 600 mg à 900 mg. Ensuite, on s'en tiendra à la dose efficace la plus faible nécessaire pour obtenir un bilan de cuivre négatif. Il est conseillé de ne pas maintenir une dose de 1800 mg par jour pendant plus d'un an.
Enfants
20 mg/kg/jour en 2 ou 3 prises fractionnées 1 heure avant les repas. Pour les enfants de plus de 12 ans, la dose d'entretien est de 0.75 à 1g/jour.
Cystinurie
Adultes : 3 à 6 comprimés par jour
Enfants : 20 à 30 mg/kg/j répartie en 2 ou 3 prises administrées 1h avant les repas. La posologie doit être adaptée de façon à maintenir un taux de cystine urinaire inférieur à 200mg/l.
Intoxication au plomb
Adultes : 3 à 5 comprimés par jour
Enfants : la pénicillamine ne doit être utilisée qu'en cas de taux sanguin de plomb supérieur à 45 µg/dl avec une dose totale de 15 à 20 mg/kg/j répartie en 2 à 3 prises.
Indications
Indications - PÉNICILLAMINE - usage systémique
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde.
Traitement de la Maladie de Wilson.
Traitement de la cystinurie
Traitement de l'intoxication au plomb
Contre-indications
Néphropathies hématurique et protéinique.
Altérations hématologiques importantes.
Lupus érythémateux, myasthénie, dermatoses sévères.
Allergie aux pénicillines et aux céphalosporines, en raison de la possibilité, chez certains individus, d'allergie croisée entre les bêta-lactamines et la D-pénicillamine.
Antécédents d'accidents graves (aplasie médullaire, pemphigus, myasthénie) aux dérivés thiols (tiopronine, pyritinol).
Effets indésirables
Effets indésirables - PÉNICILLAMINE - usage systémique
Les effets indésirables sont présentés ci-dessous par ordre décroissant de fréquence en utilisant les catégories suivantes : très fréquent (³ 1/10), fréquent (³ 1/100 et < 1/10), peu fréquent (³ 1/1 000 et < 1/100), rare (³ 1/10 000 et < 1/1 000), très rare (<1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base de données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique |
Fréquence indéterminée | Thrombopénie, agranulocytose, aplasie médullaire |
Affections du système immunitaire |
Fréquence indéterminée | Réaction allergique incluant une hypersensibilité |
Affections du système nerveux |
Fréquence indéterminée | Agueusie |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
Fréquence indéterminée | Syndrome des ongles jaunes Pneumopathie interstitielle, bronchiolite oblitérante |
Affections gastro-intestinales |
Fréquence indéterminée | Nausées, vomissement, diarrhée Gingivite, stomatite, lésion aphtoïde |
Affections de la peau et des tissus sous cutanés |
Fréquence indéterminée | Elastome perforant serpigineux, Pseudoxanthome élastique, Cutis laxa Eruption, prurit, toxidermie, pemphigus |
Affections musculo-squelettiques et systémiques |
Fréquence indéterminée | Myasthénie, polymyosite, lupus induit |
Affections du rein et des voies urinaires |
Fréquence indéterminée | Protéinurie |
Affections des organes de reproduction et du sein |
Fréquence indéterminée | Gynécomastie, Accroissement mammaire |
Investigations |
Fréquence indéterminée | Apparition de facteurs antinucléaires |
Protéinurie (arrêt du traitement surtout à partir d'1 g par 24 heures): Des cas d'atteintes rénales sévères ou de révélation tardive ont été rapportés: syndromes néphrotiques, insuffisance rénales aiguës, glomérulonéphrites parfois graves pouvant évoluer vers une insuffisance rénale chronique.
Des cas de pneumopathie interstitielle et de bronchiolite oblitérante ont été rarement rapportés. Elles sont semblables aux complications pulmonaires de la polyarthrite rhumatoïde et peuvent régresser à l'arrêt du médicament
L'apparition de facteurs antinucléaires ne nécessite pas l'arrêt du traitement
Effets indésirables justifiant en règle générale l'arrêt du traitement:
Cutanéo-muqueux:
précoces: éruption, prurit;
tardifs: gengivite, stomatite, lésion aphtoïde, toxidermie, pemphigus.
Rénaux: protéinurie.
Respiratoires: pneumopathie interstitielle et broncholite oblitérante
Hématologiques: thrombopénie. Des cas d'agranulocytose et d'aplasie médullaire ont été rapportés.
Auto-immunes: myasthénie, polymyosite, lupus induit.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène de la D-pénicillamine en rapport avec la formation du tissu conjonctif.
Des études épidémiologiques menées sur des effectifs restreints semblent évoquer un effet malformatif réel mais très faible de la D-pénicillamine comparativement à une population non traitée. Lorsque la D-pénicillamine a été donnée dans la maladie de Wilson, aucune malformation n'a été trouvée. L'hypothèse physiopathologique invoquée est la chélation puis la détoxication de la D-pénicillamine par le cuivre divalent.
En conséquence, l'utilisation de la D-pénicillamine ne sera envisagée au cours de la grossesse que si l'indication est impérieuse. Dans le cas de la maladie de Wilson, le traitement ne doit pas être arrêté pendant la grossesse. En dehors de ces cas, une contraception efficace est recommandée.
Allaitement
L'excrétion de ce produit dans le lait n'étant pas connue, il est recommandé d'interrompre l'allaitement durant un traitement avec ce médicament.
Interactions avec d'autres médicaments
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Fer (sels)
Diminution de l'absorption digestive de la pénicillamine. Prendre les sels de fer à distance de la pénicillamine (plus de 2 heures, si possible).
+ Topiques gastro-intestinaux
Diminution de l'absorption digestive de la pénicillamine. Prendre les topiques gastro-intestinaux à distance de la pénicillamine (plus de 2 heures, si possible).