Les interactions suivantes sont liées à la présence d'aspirine, de
caféine et de paracétamol.
Associations contre-indiquées
Liées à la présence d'aspirine:
+ Anticoagulants oraux
Acide acétylsalicylique, à des doses antalgiques ou antipyrétiques (≥ 500 mg par prise et/ou < 3 g/jour) et en cas d'antécédent d'ulcère gastro-duoénal: majoration du risque hémorragique, notamment en cas d'ulcère gastro-duodénal.
+ Méthotrexate utilisé à des doses supérieures à 20 mg/semaine
Majoration de la toxicité, notamment hématologique, du méthotrexate (diminution de sa clairance rénale du méthotrexate par l'acide acétylsalicylique).
Associations déconseillées
Liées à la présence d'aspirine:
+ Anagrélide
Majoration des évènements hémorragiques.
+ Anticoagulants oraux, en l'absence d'antécédent d'ulcère gastro-duodénal :
Acide acétylsalicylique à des doses antalgiques ou antipyrétiques (≥ 500 mg par prise et/ou < 3 g/jour) : majoration du risque hémorragique.
Salicylés à faibles doses: nécessité d'un contrôle, le cas échéant, en particulier du temps de saignement.
+ AINS
(Y compris les salicylés à partir de 3 g/jour chez l'adulte)
Majoration du risque ulcérogène et hémorragique digestif.
+ Clopidogrel
Majoration du risque hémorragique par addition des activités antiagrégantes plaquettaires.
+ Défibrotide
Risque hémorragique accru.
+ Héparines de bas poids moléculaires et apparentés et héparines non fractionnées (doses curatives et/ou patients âgés)
Acide acétylsalicylique à des doses antalgiques ou antipyrétiques (≥ 500 mg par prise et/ou < 3 g/jour) : Augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastroduodénale par les l'acide acétylsalicylique).
Utiliser un autre antalgique ou antipyrétique.
+ Pemetrexed, chez les patients ayant une fonction rénale faible à modérée (clairance de la créatinine comprise entre 45 ml/min et 80 ml/min)
Risque de majoration de la toxicité du pemetrexed (diminution de sa clairance rénale par l'acide acétylsalicylique à doses anti-inflammatoires).
+ Ticagrelor
Majoration du risque hémorragique par addition des activités antiagrégantes plaquettaires.
+ Ticlopidine
Majoration du risque hémorragique par addition des activités antiagrégantes plaquettaires. Si l'association ne peut être évitée, surveillance clinique étroite.
+ Uricosuriques
Diminution de l'effet uricosurique par (compétition de l'élimination de l'acide urique au niveau des tubules rénaux).
Utiliser un autre analgésique.
Liées à la présence de caféine:
+ Enoxacine
Augmentation des concentrations plasmatiques de caféine pouvant entraîner excitations et hallucinations, par diminution de son métabolisme hépatique.
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
Liées à la présence d'aspirine:
+ Antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II
Pour des doses antalgiques ou antipyrétiques d'aspirine (doses ≥ 500 mg par prise et/ou < à 3 g par jour) :
Insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté, par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à une diminution de la synthèse des prostaglandines rénales. Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Antidiabétiques: insulines, chlorpropamide
Majoration de l'effet hypoglycémiant par de fortes doses d'acide acétylsalicylique (action hypoglycémiante de l'acide acétylsalicylique et déplacement du sulfamide de sa liaison aux protéines plasmatiques).
Prévenir le patient et renforcer l'autosurveillance glycémique.
+ Corticoïdes (gluco-) (voie générale)
Diminution de la salicylémie pendant le traitement par les corticoïdes et risque de surdosage salicylé après leur arrêt (augmentation de l'élimination des salicylés par les corticoïdes).
Adaptation des doses de salicylés pendant l'association et après l'arrêt du traitement par les glucocorticoïdes.
+ Diurétiques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)
Pour l'acide acétylsalicylique à des doses anti-inflammatoires et antalgiques ou antipyrétiques : insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à une diminution de la synthèse des prostaglandines rénales. Par ailleurs, réduction de l'effet antihypertenseur.
Hydrater le malade et; surveiller la fonction rénale en début de traitement.
+ Interféron alfa
Risque d'inhibition de l'action de l'interféron.
Utiliser de préférence un analgésique antipyrétique non salicylé.
+ Méthotrexate utilisé à des doses inférieures ou égales à 15 mg/semaine
Majoration de la toxicité, notamment hématologique du méthotrexate (diminution de sa clairance rénale par l'acide acétylsalicylique.
Contrôle hebdomadaire de l'hémogramme durant les premières semaines de l'association.
Surveillance accrue en cas d'altération (même légère) de la fonction rénale, ainsi que chez le sujet âgé.
+ Pemetrexed, chez les patients ayant une fonction rénale normale
Risque de majoration de la toxicité du pemetrexed (diminution de sa clairance rénale par l'acide acétylsalicylique à doses anti-inflammatoires).
Surveillance biologique de la fonction rénale.
+ Pentoxifylline
Augmentation du risque hémorragique.
Renforcer la surveillance clinique et contrôle plus fréquent du temps de saignement.
Liées à la présence de paracétamol :
+ Antivitamines K
Risque d'augmentation de l'effet de l'antivitamine K et du risque hémorragique en cas de prise de paracétamol aux doses maximales (4 g/j) pendant au moins 4 jours.
Contrôle plus fréquent de l'INR. Adaptation éventuelle de la posologie de l'antivitamine K pendant le traitement par le paracétamol et après son arrêt.
Liées à la présence de caféine :
+ Dipyridamole
Avec le dipyridamole par voie injectable : réduction de l'effet vasodilatateur du dipyridamole par la caféine.
Interrompre un traitement à base de caféine au moins 5 jours avant une imagerie myocardique avec le dipyridamole et éviter la consommation de café, thé, chocolat ou cola dans les 24 heures qui précèdent le test.
+Stiripentol
Augmentation possible des concentrations plasmatiques de la caféine, avec risque de surdosage, par inhibition de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de caféine.
Associations à prendre en compte
Liées à la présence d'aspirine:
+ Déférasirox
Majoration du risque ulcérogène et héporragique digestif.
+ Dispositif intra-utérin
Risque (controversé) de diminution d'efficacité du dispositif intra-utérin.
+Glucocorticoïdes (sauf hydrocortisone)
Majoration du risque hémorragique.
+ Héparines de bas poids moléculaires et apparentés et héparines non fractionnées (doses préventives)
L'utilisation conjointe de médicaments agissant à divers niveaux de l'hémostase majore le risque de saignement. Ainsi, chez le sujet de moins de 65 ans, l'association de l'héparine à doses préventives, ou de substances apparentées, à l'acide acétylsalicylique, quelle que soit la dose, doit être prise en compte en maintenant une surveillance clinique et éventuellement biologique.
+ Inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine
Majoration du risque hémorragique.
+ Thrombolytiques
Augmentation du risque hémorragique,
+ Topiques gastro-intestinaux: sels, oxydes et hydroxydes de magnésium, d'aluminium et de calcium
Augmentation de l'excrétion rénale des salicylés par alcalinisation des urines.
Liée à la présence de caféine:
+ Ciprofloxacine, norfloxacine
Augmentation des concentrations plasmatiques de caféine, par diminution de son métabolisme hépatique.
+ Lithium
En cas d'arrêt brutal de la consommation de café ou de médicaments contenant de la caféine, risque d'augmentation de la lithémie.
+ Mexilétine
Augmentation des concentrations plasmatiques de caféine, par inhibition de son métabolisme hépatique par la méxilétine.
Autres interactions liées à la présence de paracétamol :
Les médicaments conduisant à un retard de la vidange gastrique peuvent conduire à une absorption plus lente du paracétamol et de ce fait à un délai d'action retardé.
Les médicaments conduisant à une accélération de la vidange gastrique (par exemple métoclopramide), peuvent conduire à une absorption plus rapide du paracétamol et de ce fait à un délai d'action plus rapide.
L'utilisation concomitante de médicaments qui provoquent une induction des enzymes hépatiques, par exemple certains médicaments hypnotiques et antiépileptiques (phénobarbital, phénytoïne, carbamazépine etc.) ou la rifampicine peuvent conduire à des lésions hépatiques, même à des doses de paracétamol qui seraient par ailleurs sans risque. En cas de consommation excessive d'alcool, la prise de paracétamol, même à des doses thérapeutiques, peut conduire à des lésions hépatiques.
Les effets des médicaments suivants sont intensifiés : l'association avec le chloramphénicol peut prolonger sa demi-vie et ainsi potentiellement augmenter sa toxicité.
Le
tropisétron et le granisétron, des antagonistes aux récepteurs 5HT-3 à la sérotonine, peuvent totalement inhiber l'effet analgésique du paracétamol en raison d'une interaction pharmacodynamique.
L'utilisation concomitante de paracétamol et d'AZT (zidovudine) augmente la tendance vers une réduction de la numération sanguine en globules blancs (neutropénie). Aussi le paracétamol ne doit pas être pris en association avec l'AZT, sauf sur avis médical.
Il est préférable d'éviter un traitement continu combiné avec plus d'un analgésique ; il existe peu de preuves d'un bénéfice supplémentaire pour le patient, et l'incidence des effets secondaires est généralement additive.