Absorption
L'absorption de la lidocaïne dépend du lieu d'injection, de la dose administrée et de la présence ou non d'adrénaline.
La voie IV donne les concentrations les plus élevées. Le pic sanguin dépend de la quantité et surtout de la vitesse d'injection. Ainsi une injection de 2 mg/kg en 2 minutes donne une concentration artérielle de 3 µg/ml après 5 minutes et de 1 µg/ml après 30 minutes.
Au cours des blocs, l'absorption varie avec le bloc considéré.
Après injection SC, l'absorption varie avec la vascularisation. Une dose de 200 mg injectée au niveau de l'avant bras donne, une demi-heure après l'injection, des concentrations de 0,30 à 0,50 µg/ml.
Distribution
La distribution, à partir du sang, se fait dans tous les tissus, surtout ceux richement vascularisés (cur, poumon, cerveau, foie rate), puis dans les tissus adipeux et musculaires.
Métabolisation et élimination
La métabolisation de la lidocaïne est essentiellement hépatique : dégradation enzymatique par le système mono-oxygénasique dépendant du cytochrome P 450 ; 70 % de la lidocaïne injectée sont métabolisés en un seul passage. Les métabolites les plus importants car actifs sont la mono-éthyl-glycine-xylidine (MEGX) et la glycine-xylidine (GX).Les métabolites sont éliminés dans les urines sauf une petite partie qui subit un cycle entéro-hépatique.
Passage transplacentaire
Le passage transplacentaire se fait par simple diffusion. Le rapport taux ftal/ taux maternel est de 0,52 à 0,69.
La survenue d'un effet indésirable doit faire suspecter un surdosage.
Les réactions toxiques, témoin d'un surdosage en anesthésique local, peuvent apparaître dans deux conditions, soit immédiatement par surdosage relatif dû à un passage intraveineux accidentel, soit plus tardivement par surdosage vrai dû à l'utilisation d'une trop grande quantité d'anesthésique.
Les signes de toxicité peuvent être :
sur le plan du système nerveux central : nervosité, agitation, bâillements, tremblements, appréhension, nystagmus, logorrhée, céphalées, nausées, bourdonnements d'oreilles. Ces signes d'appel nécessitent une surveillance attentive pour prévenir une éventuelle aggravation avec : convulsions puis dépression du SNC.
sur le plan respiratoire : tachypnée puis apnée.
sur le plan cardiovasculaire : tachycardie, bradycardie, dépression cardiovasculaire avec hypotension artérielle pouvant aboutir à un collapsus, troubles du rythme (extrasystoles ventriculaires, fibrillation ventriculaire), troubles de la conduction (bloc auriculo- ventriculaire). Ces manifestations cardiaques peuvent aboutir à un arrêt cardiaque.
Devant l'apparition des premières manifestations toxiques, il est recommandé de demander au patient d'hyperventiler.
Les concentrations veineuses auxquelles peuvent apparaître les premiers signes de toxicité neurologique sont de 5,6 µg/ml.
Les signes de toxicité cardiaque sont observés pour des concentrations quatre fois plus élevées (20 µg/ml).
Mise en garde :
L'attention des sportifs est attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles anti-dopage.
Un surdosage ou une injection IV rapide accidentelle peuvent provoquer des réactions toxiques.
Il n'est pas recommandé de faire une anesthésie locale par infiltration dans les zones infectées et inflammatoires.
Les techniques d'anesthésie loco-régionale ne sont pas recommandées chez les patients sous anticoagulants.
Pour les intra-vasculaires les formes adrénalinées sont formellement contre-indiquées.
L'anesthésie loco-régionale intraveineuse est contre-indiquée chez l'enfant de moins de 5 ans.
Précaution d'emploi :
L'utilisation de la lidocaïne nécessite :
Lors de l'anesthésie locale
un interrogatoire destiné à connaître le terrain, les thérapeutiques en cours, les antécédents du patient,
si nécessaire, une prémédication par une benzodiazépine à dose modérée,
de faire l'injection (sauf indication particulière) strictement hors des vaisseaux, après aspirations répétées
de disposer d'un matériel de réanimation (en particulier d'une source d'oxygène).
En outre lors de l'anesthésie régionale (caudale, péridurale, tronculaire, plexique) :
de disposer d'une voie veineuse et d'un matériel complet de réanimation,
de disposer de médicaments aux propriétés anticonvulsivantes (thiopental, benzodiazépines), myorelaxantes (benzodiazépines) d'atropine et de vasopresseurs,
d'une surveillance électrocardiographique continue (cardioscope) et tensionnelle,
de pratiquer une injection test de 5 à 10 % de la dose,
d'injecter lentement en réaspirant fréquemment,
de maintenir le contact verbal avec le patient.
La lidocaïne étant métabolisée par le foie, la quantité d'anesthésique utilisée sera limitée chez les insuffisants hépatiques.
Compte-tenu des effets indésirables de la lidocaïne au plan cardio-vasculaire, la quantité d'anesthésique utilisée sera limitée chez les insuffisants cardiaques.
Ce médicament contient 2,95 mg de sodium par ml : en tenir compte chez les personnes suivant un régime hyposodé strict.