Le tropicamide, parasympathicolytique de synthèse, s'apparente à l'atropine par sa structure et par son action.
La mydriase apparaît 10 minutes après l'instillation d'une goutte de collyre, atteint son maximum après 15 minutes, et se maintient pendant environ 1 heure et demie. Elle diminue ensuite graduellement. La pupille reprend son diamètre initial après 5 à 8 heures.
La paralysie passagère de l'accommodation s'établit dans les 20 à 40 minutes qui suivent 4 à 6 instillations d'une goutte de tropicamide 0,5 % à 5 minutes d'intervalle.
Le moment le plus favorable pour déterminer la réfraction se situe donc vers la 30ème minute après la dernière instillation, l'accommodation redevenant normale dans les 4 à 5 heures.
Indications - TROPICAMIDE - administration par voie oculaire
Obtention d'une mydriase :
à but diagnostic : permettant la réalisation des examens du fond d'oeil ;
à but thérapeutique : en particulier, en pré-opératoire et avant photocoagulation.
Chez les patients à risque de glaucome par fermeture de l'angle.
Effets indésirables - TROPICAMIDE - administration par voie oculaire
Effets indésirables oculaires
Risque de glaucome aigu par fermeture de l'angle
Mydriase gênante, troubles de l'accommodation prolongés
Irritation locale, picotement, possibilité de réaction allergique.
Effets indésirables systémiques
Le tropicamide en collyre passe dans la circulation générale et peut entraîner des effets systémiques particulièrement chez l'enfant et le sujet âgé .
Les effets indésirables sont essentiellement neurologiques et psychiatriques :
En particulier : agitation, hyperexcitabilité ou somnolence brutale, confusion,
Plus rarement à posologies thérapeutiques : convulsions et hallucinations,
L'enfant et le sujet âgé ont des réponses variables aux collyres atropiniques.
D'autres signes d'imprégnation atropinique sont fréquents :
Rougeur de la face, tachycardie, sécheresse buccale.
Fièvre chez l'enfant, rarement sévère sauf en cas de surdosage
Troubles digestifs :
Constipation en particulier chez le sujet âgé.
Chez le nouveau-né prématuré : Distension abdominale, ileus, occlusion.
Une grande prudence d'administration est indispensable dans cette population de nouveau-nés prématurés.
2 situations sont possibles :
soit par surdosage lors de l'administration du collyre (notamment lors d'instillations répétées);
soit du fait d'une ingestion accidentelle d'un flacon de collyre multidose, notamment par l'enfant.
Les signes "rougeur de la face, sécheresse de la bouche et mydriase" aident au diagnostic. La gravité est liée aux troubles de la régulation thermique, à la toxicité neurologique et psychiatrique : convulsions, délire voire coma.
La prise en charge est symptomatique en milieu spécialisé.
Il n'y a pas de données fiables de tératogénèse chez l'animal.
En clinique, aucun effet malformatif ou ftotoxique particulier n'est apparu à ce jour. Toutefois, le suivi de grossesses exposées au tropicamide est insuffisant pour exclure tout risque.
En conséquence, l'utilisation du tropicamide ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.
Bien qu'administré par voie locale, ce médicament peut entrainer des effets systémiques qu'il convient de prendre en compte.
Associations à prendre en compte
+ Autres médicaments atropiniques (Antidépresseurs imipraminiques, la plupart des antihistaminiques H1 atropiniques, antiparkinsoniens anticholinergiques, antispasmodiques atropiniques, disopyramide, neuroleptiques phénothiaziniques ainsi que la clozapine).
Addition des effets indésirables atropiniques à type de rétention urinaire, constipation, sécheresse de la bouche etc