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Morphine


Morphine - la morphine est un agoniste opioïde pur.


Morphine - Pharmacocinétique et effets indésirables. Les médicaments avec le principe actif Morphine - Medzai.net
Morphine - Pharmacocinétique et effets indésirables. Les médicaments avec le principe actif Morphine - Medzai.net
Dénomination commune internationale:
MORPHINE
Numéro CAS:
57-27-2
Formule brute:
C17H19NO3
Nomenclature de l'UICPA:
(4R,4aR,7S,7aR,12bS)-3-methyl-2,4,4a,7,7a,13-hexahydro-1H-4,12-methanobenzofuro[3,2-e]isoquinoline-7,9-diol

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Composés chimiques

MORPHINE
Numéro CAS:
57-27-2
Formule brute:
C17H19NO3
Nomenclature de l'UICPA:

(4R,4aR,7S,7aR,12bS)-3-methyl-2,4,4a,7,7a,13-hexahydro-1H-4,12-methanobenzofuro[3,2-e]isoquinoline-7,9-diol

MORPHINE SULFATE ANHYDROUS
Numéro CAS:
64-31-3
Formule brute:
C34H38N2O6.H2SO4
Nomenclature de l'UICPA:

(4R,4aR,7S,7aR,12bS)-3-methyl-1,2,3,4,4a,7,7a,13-octahydro-4,12-methanobenzofuro[3,2-e]isoquinoline-3-ium-7,9-diol;sulfate

CHLORHYDRATE DE MORPHINE
Dénomination commune internationale:
MORPHINE HYDROCHLORIDE
Numéro CAS:
52-26-6
Formule brute:
C17H19NO3.ClH
MORPHINE ACETATE
Numéro CAS:
596-15-6
Formule brute:
C17H19NO3.C2H4O2
MORPHINE MONOHYDRATE
Numéro CAS:
6009-81-0
Formule brute:
C17H19NO3.H2O
DIHYDROMORPHINE
Numéro CAS:
509-60-4
Formule brute:
C17H21NO3
DIHYDROMORPHINE HYDROCHLORIDE
Numéro CAS:
1421-28-9
Formule brute:
C17H21NO3.ClH
DIHYDROMORPHINE MONOHYDRATE
Numéro CAS:
65943-40-0
Formule brute:
C17H21NO3.H2O
BENZYLMORPHINE
Numéro CAS:
14297-87-1
Formule brute:
C24H25NO3
6-ACETYLMORPHINE
Numéro CAS:
2784-73-8
Formule brute:
C19H21NO4
MORPHINE-N-OXIDE
Numéro CAS:
639-46-3
Formule brute:
C17H19NO4
MORPHINE OLEATE
Numéro CAS:
6033-05-2
Formule brute:
C18H34O2.C17H19NO3
MORPHINE PHOSPHATE
Numéro CAS:
596-17-8
Formule brute:
C17H19NO3.H3O4P
MORPHINE TARTRATE
Numéro CAS:
302-31-8
Formule brute:
2C17H19NO3.C4H6O6
SULFATE DE MORPHINE
Dénomination commune internationale:
MORPHINE SULFATE
Numéro CAS:
6211-15-0
Formule brute:
2C17H19NO3.5H2O.H2O4S
MORPHINE METHYLBROMIDE
Numéro CAS:
125-23-5
Formule brute:
C18H22NO3.Br
MORPHINE HYDROCHLORIDE TRIHYDRATE
Numéro CAS:
6055-06-7
Formule brute:
C17H19NO3.ClH.3H2O
MORPHINE-6-GLUCURONIDE
Numéro CAS:
20290-10-2
Formule brute:
C23H27NO9
MORPHINE-3-GLUCURONIDE
Numéro CAS:
20290-09-9
Formule brute:
C23H27NO9
MORPHINE METHYLCHLORIDE
Numéro CAS:
14075-02-6
Formule brute:
C18H22NO3.Cl
CHONEMORPHINE
Numéro CAS:
4282-07-9
Formule brute:
C23H42N2
MORPHINE HYDRIODIDE DIHYDRATE
Formule brute:
C17H19NO3.HI.2H2O
MORPHINE HYDROBROMIDE
Numéro CAS:
630-81-9
Formule brute:
C17H19NO3.BrH
MORPHINE MESYLATE
Numéro CAS:
335328-17-1
Formule brute:
C17H19NO3.CH4O3S
MORPHINE HYPOPHOSPHITE
Numéro CAS:
16036-89-8
Formule brute:
C17H19NO3.H3O2P
MORPHINE METHYLSULFONATE
Numéro CAS:
1414808-25-5
Formule brute:
C18H21NO5S
3-O-ACETYLMORPHINE
Numéro CAS:
5140-28-3
Formule brute:
C19H21NO4
MORPHINE NITRATE
Numéro CAS:
596-16-7
Formule brute:
C17H19NO3.HNO3
MORPHINE HYDRIODIDE
Numéro CAS:
630-82-0
Formule brute:
C17H19NO3.HI
6-NICOTINOYLMORPHINE
Numéro CAS:
75533-60-7
Formule brute:
C23H22N2O4
MORPHINE METHIODIDE
Numéro CAS:
14054-17-2
Formule brute:
C18H22NO3.I

Morphine - dans les pharmacopées des pays suivants:

Pharmacopée Française
morphine
- DCF (Dénominations Communes Françaises)
Pharmacopée japonaise
Morphine hydrochloride
- JAN (Japanese Accepted Name)
Pharmacopée d'état de la Fédération de Russie
Морфин
Pharmacopée américaine
morphine
- USP (United States Pharmacopeia)
Pharmacopée internationale
morphini glucuronidum
Pharmacopée chinoise
葡苷酸吗啡


Сlassification pharmacothérapeutique:

Formes pharmaceutiques

  • comprimé enrobé à libération prolongée
  • comprimé pelliculé sécable
  • comprimé pelliculé à libération prolongée
  • comprimé à libération prolongée
  • gélule
  • gélule à libération prolongée
  • microgranule à libération prolongée en gélule
  • sirop
  • solution buvable
  • solution injectable
  • solution injectable SC

Pharmacodynamique

La morphine est un agoniste opioïde pur.
Action sur le système nerveux central :
La morphine est dotée d'une action analgésique dose-dépendante. Elle peut agir sur le comportement psychomoteur et provoquer, selon les doses et le terrain, sédation ou excitation.
La morphine exerce une action dépressive sur les centres respiratoires et celui de la toux. Les effets dépresseurs respiratoires de la morphine s'atténuent en cas d'administration chronique d'une dose inchangée.
La morphine provoque un myosis, même dans l'obscurité totale. Un myosis en tête d'épingle est un signe de surdosage en opioïde mais n'est pas pathognomonique (ex : une lésion du tronc cérébral d'origine hémorragique ou ischémique peut provoquer le même symptôme). Une mydriase importante plutôt qu'un myosis peut être observée en cas d'hypoxie dans le cadre d'un surdosage en morphine.
La triple action sur le centre du vomissement, éventuellement sur le centre cochléo-vestibulaire ainsi que sur la vidange gastrique (cf. Infra) lui confère des propriétés émétisantes variables.
La morphine provoque enfin un myosis d'origine centrale.
Action sur le muscle lisse
La morphine diminue le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmente le tonus des fibres circulaires, ce qui provoque un spasme des sphincters (pylore, valvule iléo-caecale, sphincter anal, sphincter d'Oddi, sphincter vésical).

Pharmacocinétique

Pharmacocinétique - MORPHINE - voie orale

Il s'agit d'une forme à libération prolongée permettant une administration orale biquotidienne.
Absorption
L'effet de premier passage hépatique est supérieur à 50 %.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie sous-cutanée est de 50 %.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie intraveineuse est de 30 %.
Distribution
Après absorption, la morphine est liée aux protéines plasmatiques dans la proportion de 30 %.
Biotransformation
La morphine est métabolisée de façon importante en dérivés glucuronoconjugués qui subissent un cycle entéro-hépatique. Le 6-glucuronide est un métabolite environ 50 fois plus actif que la substance-mère. La morphine est également déméthylée, ce qui conduit à un autre métabolite actif, la normorphine.
Élimination
L'élimination des dérivés glucuronoconjugués se fait essentiellement par voie urinaire, à la fois par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire.
L'élimination fécale est faible (< 10 %).

Pharmacocinétique - MORPHINE - usage parentéral

Résorption
La résorption sanguine par voie péridurale (plexus veineux important) est plus rapide que par la voie intrathécale (petits capillaires médullaires), d'où une action analgésique plus longue par voie intrathécale. Par voie péridurale et intrathécale, la diffusion supraspinale est retardée.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie sous-cutanée est de 50 %.
La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie intraveineuse est de 30 %.
Distribution
Après résorption, la morphine est liée aux protéines plasmatiques dans la proportion de 30 %.
La morphine traverse la barrière hémato-encéphalique et le placenta.
Métabolisme
La morphine est métabolisée de façon importante en dérivés glucuronoconjugués qui subissent un cycle entéro-hépatique. Le 6-glucuronide et la normorphine sont deux métabolites actifs de la substance-mère.
Elimination
La demi-vie plasmatique de la morphine est variable (2 à 6 heures).
L'élimination des dérivés glucuronoconjugués se fait essentiellement par voie urinaire, à la fois par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire.
L'élimination fécale est faible (< 10 %).

Dosage

Dosage - MORPHINE - voie orale
Comprimé enrobé à libération prolongée
Réservé à l'adulte et à l'enfant de plus de 6 ans (car la prise de comprimé nécessite la maîtrise du carrefour oro-pharyngé).
Comme pour tous les médicaments antalgiques, la plus faible dose efficace doit généralement être utilisée, pour la durée la plus courte possible. La posologie initiale doit tenir compte des traitements antalgiques antérieurs et concomitants, et doit être adaptée en fonction de la réponse clinique du patient.
Posologie initiale
Avec les formes à libération prolongée (LP), la posologie quotidienne totale doit être répartie en deux prises, habituellement équivalentes, à 12 heures d'intervalle.
Il est conseillé d'initier le traitement avec une forme de morphine à libération immédiate (LI) avant d'avoir recours à une forme de morphine LP.
Adultes
En règle générale, la dose journalière de départ est de 60 mg par jour.
Populations pédiatriques
Chez les enfants, la dose journalière de départ est de 1 mg/kg et par jour.
Populations particulières
Sujet âgé
Il est recommandé de réduire les doses initiales de moitié.
Chez le sujet très âgé, il convient de débuter le traitement avec une posologie de l'ordre de 2,5 à 5 mg de morphine orale LI 4 à 6 fois par jour soit 10 à 30 mg par jour.
Insuffisance rénale
Les doses seront réduites par rapport à un sujet dont la fonction rénale est normale, et ajustées selon les besoins du patient.
Fréquence de l'évaluation
Il ne faut pas s'attarder sur une posologie qui s'avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée principalement à l'instauration du traitement, tant que la douleur n'est pas contrôlée. Dans la pratique, une évaluation quotidienne est recommandée en début de traitement.
Adaptation posologique
Si la douleur n'est pas contrôlée il peut être proposé une augmentation de 25 à 50 % de la posologie journalière antérieure de morphine LP, en conservant un intervalle de 12 h entre les prises.
Il est recommandé d'utiliser des interdoses de morphine LI pour adapter la posologie. Chaque interdose correspond à 10 % de la dose journalière en morphine LP. Si le patient utilise régulièrement plus de 3 à 4 interdoses par jour, ces interdoses seront intégrées à la posologie journalière suivante de morphine sans attendre plus de 48 heures.
Dans ces processus d'ajustement des doses, il n'y a pas de limite supérieure tant que les effets indésirables sont contrôlés.
Correspondance entre les différentes voies d'administration
La posologie varie selon la voie d'administration.
Par rapport à la voie orale, la posologie de morphine par voie intraveineuse doit être divisée par trois, et la posologie par voie sous-cutanée doit être divisée par deux.
Le passage d'une voie d'administration à une autre doit tenir compte de ces coefficients afin de maintenir la même quantité de morphine disponible.
Changement de forme pharmaceutique
En cas de passage d'une forme à libération immédiate à une forme à libération prolongée, la posologie quotidienne sera inchangée.
Interruption du traitement
L'interruption soudaine de l'administration d'opioïdes peut précipiter un syndrome de sevrage. Par conséquent, il convient de réduire progressivement la dose avant d'interrompre le traitement.
Méthode d'administration
Voie orale.
Les comprimés à libération prolongée doivent être avalés entiers, sans être cassés, mâchés ou écrasés .
Solution buvable
Réservé à l'adulte et à l'enfant de plus de 6 mois.
La solution buvable à libération immédiate de morphine est principalement adaptée à des situations cliniques particulières: urgences, équilibration rapide de douleurs très intenses, douleurs instables, troubles métaboliques (insuffisance rénale), personnes âgées.
Mode d'administration
Voie orale.
Avec les formes à libération immédiate, la dose journalière totale est généralement répartie en six prises, le plus souvent équivalentes, à 4 heures d'intervalle.
On peut également utiliser cette forme comme dose supplémentaire en cas d'accès douloureux non contrôlé par un traitement de fond (par exemple, morphine à libération prolongée).
Chez les patients ne pouvant avaler la solution buvable, on peut administrer le contenu des ampoules directement dans une alimentation semi-solide (purée, confiture, yaourt), ou encore dans des sondes gastriques ou de gastrostomie à extrémité distale ouverte ou à pores latéraux. Un rinçage de la sonde avec 30 à 50 ml d'eau est suffisant.
Il est conseillé d'initier le traitement avec une forme de morphine LI avant d'avoir recours à une forme de morphine LP.
Posologie initiale
Chez l'adulte:
En règle générale, la dose journalière de départ est de 10 mg toutes les 4 heures, soit 60 mg par jour.
Chez les patients fragiles:
Toutes les posologies sont réduites de moitié et/ou espacées de 6 à 8 heures (patient très âgé, insuffisance rénale ou hépatique, hypoprotidémie...).
Chez le sujet très âgé:
Il convient de débuter le traitement avec une posologie de l'ordre de 2,5 à 5 mg de morphine orale LI 4 à 6 fois par jour, soit 10 à 30 mg par jour.
Chez l'enfant:
La dose journalière de départ est de 1 mg/kg et par jour.
Chez l'insuffisant rénal:
Les doses seront également réduites par rapport à un sujet à fonction rénale normale et ajustées selon les besoins du patient.
Si le traitement morphinique nécessite d'être poursuivi plusieurs semaines, la prescription de morphine LI peut être relayée par de la morphine LP à dose journalière équivalente.
Adaptation posologique:
Fréquence de l'évaluation:
Il ne faut pas s'attarder sur une posologie qui s'avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée principalement à l'instauration du traitement, tant que la douleur n'est pas contrôlée.
Adaptation posologique:
Si la douleur n'est pas contrôlée, la dose unitaire de morphine LI peut être augmentée de 25 à 50 % selon l'âge et l'état physiologique du patient.
En cas d'insuffisance de soulagement, le malade peut avoir recours à une interdose toutes les heures sans dépasser 4 prises successives en quatre heures.
Si le patient utilise régulièrement plus de 3 ou 4 interdoses réparties dans la journée, ces doses supplémentaires doivent être intégrées dans la posologie totale quotidienne de morphine LI sans attendre plus de 48 heures.
Dans ces processus d'ajustement des doses, il n'y a pas de limite supérieure tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés.
Correspondance entre les différentes voies d'administration:
La posologie varie selon la voie d'administration.
Par rapport à la voie orale, la posologie par voie intraveineuse doit être divisée par trois et la posologie par voie sous-cutanée doit être divisée par deux.
Le passage d'une voie d'administration à une autre doit tenir compte de ces coefficients afin de maintenir la même quantité de morphine biodisponible.
En cas de relais d'une forme orale à libération immédiate à une forme orale à libération prolongée, la posologie quotidienne sera inchangée.
Dosage - MORPHINE - usage parentéral
Solution injectable
La relation dose-efficacité-tolérance est très variable d'un patient à l'autre. Il est donc important d'évaluer fréquemment l'efficacité et la tolérance, et d'adapter la posologie progressivement en fonction des besoins du patient. Il n'y a pas de dose maximale, tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés.
La voie intramusculaire n'est pas recommandée car elle est douloureuse et ne présente pas d'avantage cinétique par rapport à la voie sous-cutanée.
Les voies péridurale, intrathécale et intraventriculaire, nécessitent que:
la morphine utilisée soit SANS CONSERVATEUR,
la solution soit FILTREE AVANT L'INJECTION à travers un filtre de 0,22 μm (pour prévenir une éventuelle contamination particulaire suite à l'ouverture de l'ampoule).
Ordre d'équivalence des doses selon la voie d'administration, à titre indicatif:
Voie orale Sous-cutanée Intra-veineuse Péridurale Intrathécale
1 mg
1/2 à 1/3 mg
1/2 à 1/3 mg
1/10 à 1/20 mg
1/50 à 1/200 mg
L'administration simultanée de morphine par deux voies d'administration différentes est à éviter car elle expose à un risque de surdosage en raison des différences cinétiques entre les différentes voies d'administration.
Traitement des douleurs aiguës (notamment post-opératoires):
Voies intra-veineuse et sous-cutanée: Chez l'adulte, la morphine est le plus souvent administrée par voie intra-veineuse de manière fractionnée («par titration»), à la dose de 1 à 3 mg (en fonction du terrain, principalement de l'âge du patient), toutes les 10 min environ, jusqu'à obtention d'une analgésie satisfaisante (ou apparition d'effet indésirable) et avec surveillance continuelle du patient. Si un traitement relais s'avère nécessaire, il peut être fait appel soit à des injections sous-cutanées de 5 à 10 mg toutes les 4 à 6 heures, soit à une analgésie autocontrôlée par voie intra-veineuse avec des bolus de 0,5 à 1 mg suivi d'une période sans injection possible («période réfractaire») d'environ 10 minutes. La morphine en perfusion intra-veineuse (1 à 5 mg/h) est habituellement réservée à des patients en ventilation contrôlée en service de réanimation. Chez l'enfant; la morphine est le plus souvent administrée par voie intra-veineuse de manière fractionnée («par titration»). Une dose initiale de 0,025 à 0,1 mg/kg (en fonction du terrain, principalement de l'âge du patient) est suivie, si besoin, de bolus d'environ 0,025 mg/kg toutes les 5 à 10 minutes, jusqu'à obtention d'une analgésie satisfaisante (ou apparition d'effet indésirable) et avec surveillance continuelle du patient. Si un traitement relais s'avère nécessaire, il peut être fait appel à une perfusion intra-veineuse continue de 0,01 à 0,02 mg/kg/h sous surveillance en salle de réveil ou en soins intensifs. L'analgésie autocontrôlée par voie intra-veineuse peut être réalisable à partir de 6 ans, les bolus sont de 0,015 à 0,02 mg/kg, suivis d'une période sans injection possible («période réfractaire») de 10 à 15 minutes. Il peut y être associé une dose continue de 0,005 à 0,02 mg/kg/h. En raison de son caractère douloureux, la voie sous-cutanée n'est pas recommandée chez l'enfant.
Voie péridurale: Chez l'adulte; 2 à 6 mg toutes les 12 à 24 heures. Chez l'enfant; 0,03 à 0,05 mg/kg, à renouveler si besoin en fonction de la surveillance clinique après 12 à 24 heures.
Voie intrathécale: Chez l'adulte; 0,1 à 0,2 mg toutes les 12 à 24 heures.
Traitement des douleurs chroniques (notamment d'origine cancéreuse):
Doses initiales en fonction de la voie d'administration
Rapportées au poids, les doses chez l'enfant et chez l'adulte sont équivalentes.
Voie sous-cutanée: Chez les patients n'ayant pas de traitement préalable par de la morphine orale, la posologie initiale quotidienne sera de 0,5 mg/kg/j (classiquement 30 mg/j chez l'adulte), en perfusion continue de préférence (plutôt qu'en injections itératives toutes les quatre à six heures). Chez les patients recevant auparavant de la morphine par voie orale, la posologie initiale quotidienne sera la moitié de la dose orale administrée. Si la posologie orale était insuffisante, il est possible de passer d'emblée à une posologie supérieure (Voir adaptation posologique).
Voie intraveineuse: Chez les patients n'ayant pas de traitement préalable par de la morphine orale, la posologie initiale quotidienne sera de 0,3 mg/kg/j (classiquement 20 mg/j chez l'adulte), en perfusion continue de préférence. Chez les patients recevant auparavant de la morphine par voie orale, la posologie initiale quotidienne sera le tiers de la dose orale administrée. Si la posologie orale était insuffisante, il est possible de passer d'emblée à une posologie supérieure (Voir adaptation posologique). Chez les patients présentant des douleurs d'intensité variable dans la journée, il est possible d'utiliser un système d'analgésie contrôlée par le patient; une perfusion continue (à la posologie habituelle) sera associée à des bolus auto-administrables, équivalent à environ une heure de perfusion. Chaque bolus sera suivi d'une période sans injection possible («période réfractaire») de 10 minutes minimum.
Voie péridurale, intrathécale et intraventriculaire: Au cours des douleurs chroniques, il sera fait appel à ces voies lorsque les autres modes d'administration sont responsables d'effets indésirables inacceptables
A titre indicatif:
la posologie quotidienne initiale par voie péridurale, répartie en une ou deux injections, est d'environ 1/10éme de la posologie parentérale,
la posologie quotidienne initiale par voie intrathécale, répartie en une ou deux injections, est 1/100éme de la posologie parentérale,
la voie intraventriculaire est exceptionnellement utilisée, par certains spécialistes (la posologie de départ est de l'ordre de 0,1 à 0,2 mg/24h).
Adaptation posologique
Fréquence de l'évaluation (degré de soulagement de la douleur, présence d'effet indésirable).
Il ne faut pas s'attarder sur une posologie qui s'avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée principalement à l'instauration du traitement, tant que la douleur n'est pas contrôlée.
Augmentation de la posologie
Si la douleur n'est pas contrôlée, il convient d'augmenter la posologie quotidienne de morphine d'environ 30 à 50 %.
Dans ce processus d'ajustement des doses, il n'y a pas de limite supérieure tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés.

Indications

Indications - MORPHINE - usage systémique
Douleurs intenses ou rebelles aux antalgiques de niveau plus faible, en particulier douleurs d'origine cancéreuse.

Contre-indications

Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :
enfant de moins de 6 ans (car la prise de comprimés nécessite la maîtrise du carrefour oro-pharyngé),
insuffisance respiratoire décompensée (en l'absence de ventilation artificielle),
insuffisance hépatocellulaire sévère (avec encéphalopathie),
en aigu : traumatisme crânien et hypertension intracrânienne en l'absence de ventilation contrôlée,
épilepsie non contrôlée,
associations avec la buprénorphine, la nalbuphine, la pentazocine, la naltrexone, le nalméfène et l'oxybate de sodium ,
allaitement en cas d'instauration, ou de poursuite d'un traitement au long cours après la naissance.

Effets indésirables

Effets indésirables - MORPHINE - usage systémique
Parmi les effets indésirables les plus fréquents lors de l'initiation du traitement, la somnolence, une confusion, des nausées et vomissements sont rapportés. Ils peuvent être transitoires mais leur persistance doit faire rechercher une cause associée ou un surdosage. La constipation en revanche ne cède pas à la poursuite du traitement. Tous ces effets sont prévisibles et nécessitent d'être traités.
On peut également noter :
sédation, excitation, cauchemars, plus spécialement chez le sujet âgé, avec éventuellement hallucinations;
dépression respiratoire avec au maximum apnée ;
augmentation de la pression intracrânienne, qu'il convient de traiter dans un premier temps ;
dysurie et rétention urinaire en cas d'adénome prostatique ou de sténose urétrale ;
sècheresse de la bouche ;
syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi, survenant particulièrement chez les patients cholécystectomisés ;
syndrome de sevrage à l'arrêt brutal de ce médicament: bâillements, anxiété, irritabilité, insomnie, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, anorexie, crampes abdominales, diarrhées, myalgies, arthralgies ;
chez les sujets âgés ou insuffisants rénaux, risque exceptionnel d'apparition de myoclonies en cas de surdosage ou d'augmentation trop rapide des doses ;
réactions anaphylactoïdes (attribuées à une libération d'histamine) ou plus rarement anaphylactiques, pouvant se manifester par des bouffées vasomotrices, un prurit, une éruption cutanée pouvant être urticarienne et/ou une hypotension artérielle. Des cas de collapsus cardio-vasculaire avec état de choc ont également été rapportés ;
des cas de dermatites de contact ont été rapportés.

Surdosage

Symptômes
La somnolence constitue un signe d'appel précoce de l'apparition d'une dépression respiratoire. Le décès peut survenir des suites d'une insuffisance respiratoire.
Les signes d'un surdosage en morphine sont : un myosis extrême, une rhabdomyolyse pouvant évoluer vers une insuffisance rénale, une bradycardie, une hypotension, une hypothermie, une somnolence pouvant évoluer vers un état de stupeur ou de coma, pouvant être fatal dans les cas les plus graves.
Dans certaines situations à risque, des cas de pneumopathie d'inhalation ont été rapportés.
L'administration de comprimés à libération prolongée de morphine écrasés conduit à une libération rapide de la morphine, et ceci peut entraîner un surdosage potentiellement fatal.
Conduite d'urgence
Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardio-respiratoire en service spécialisé.
Traitement spécifique par la naloxone : mise en place d'une voie d'abord avec surveillance pendant le temps nécessaire à la disparition des symptômes.
En raison de la forme à libération prolongée, MORPHINE continuera à augmenter la charge de morphine pendant 12 heures après son administration ; la naloxone ayant une courte durée d'action, le patient devra être surveillé jusqu'au rétablissement d'une ventilation spontanée.
Chez les sujets physiquement dépendants de la morphine, la naloxone doit être administrée avec précaution, car elle peut provoquer une réversion brutale ou totale des effets opioïdes, et provoquer des douleurs ou un syndrome de sevrage aigu.

Grossesse/Allaitement

Grossesse
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence un effet tératogène de la morphine.
En clinique, aucun effet malformatif particulier de la morphine n'est apparu à ce jour. Toutefois, seules des études épidémiologiques permettraient de vérifier l'absence de risque.
Des posologies élevées, même en traitement bref juste avant ou pendant l'accouchement, sont susceptibles d'entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né.
Les nouveau-nés dont la mère a reçu des analgésiques opioïdes en cours de grossesse doivent faire l'objet d'une surveillance afin de détecter les signes de syndrome de sevrage néonatal. Le traitement peut inclure l'utilisation d'un opioïde et des soins de support.
En conséquence, sous réserve de ces précautions, la morphine peut être prescrite si besoin au cours de la grossesse.
Allaitement
Une dose unique apparaît sans risque pour le nouveau-né,
En cas d'administration répétée sur quelques jours, suspendre momentanément l'allaitement,
En raison du passage de la morphine dans le lait maternel, l'allaitement est contre-indiqué en cas d'instauration, ou de poursuite d'un traitement au long cours après la naissance.
Fertilité
Il ressort des études effectuées chez l'animal que la morphine peut réduire la fertilité .

Interactions avec d'autres médicaments

Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antidrépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène, et du thalidomide.
Associations contre-indiquées
+ Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine)
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
+ Morphiniques antagonistes partiels (naltrexone, nalméfène)
Risque de diminution de l'effet antalgique.
+ Oxybate de sodium
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
Associations déconseillées
+ Consommation alcool (boisson ou excipient)
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques.
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
L'alcool pouvant renforcer les effets pharmacodynamiques de MORPHINE, la prise concomitante d'alcool ou de médicaments contenant de l'alcool et de MORPHINE, doit être évitée.
+ Sédatifs tels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés
L'utilisation concomitante d'opioïdes avec des médicaments sédatifs tels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés augmente le risque de sédation, de dépression respiratoire, de coma et de décès en raison de l'effet cumulatif dépresseur du SNC. Il convient de limiter tant la dose que la durée de l'utilisation concomitante .
Associations faisant l'objet de précautions d'emploi
+ Rifampicine
Diminution des concentrations plasmatiques, de l'efficacité de la morphine et de son métabolite actif. Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la morphine pendant le traitement par la rifampicine et après son arrêt.
Associations à prendre en compte
+ Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine, dextromoramide, dihydrocodéine, fentanyl, hydromorphone, oxycodone, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tapentadol, tramadol)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphine-like (dextromethorphane, noscapine, pholcodine)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Barbituriques (allobarbital, amobarbital, bartal, butalbital, butobarbital, hexobarbital, methylphenobarbital, phenobarbital, primidone, secbutabarbital, sécobarbital, thiopenthal, vinbarbital, vinylbital)
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
+ Autres médicaments sédatifs
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
+ Médicaments atropiniques
Risque important d'akinésie colique, avec constipation sévère.

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